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L'abandon de la mésange

L'abandon de la mésange

Titel: L'abandon de la mésange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
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son
amoureux. Elle se laissa bercer dans ses bras et ne fit rien pour retenir sa
petite culotte qu’il venait de faire glisser jusqu’à ses chevilles. Ne voulant
pas être en reste, elle tira délicatement sur la braguette, prenant soin de ne
pas y coincer son sexe qu’elle avait déjà pris dans ses mains une fois, les
yeux fermés, dans le noir d’une de leurs nuits. Côme la couvrit de tout son
corps et elle ferma les yeux en sentant farfouiller dans sa fourrure son pénis
qu’elle aurait dit affamé. Côme tremblait tellement qu’il dut s’y prendre à
trois fois tandis qu’elle s’enfouissait la tête dans son cou pour lui mordiller
le lobe de l’oreille. Elle retint un petit cri de douleur lorsque le pénis
trouva son chemin en elle. Côme, appuyé sur ses coudes, les yeux soudés aux
siens, l’entraîna alors dans un mouvement de berceuse. Élise se demanda si
c’était cette extase que les religieuses qualifiaient de péché mortel. Côme eut
un autre cri plus puissant, puis retomba sur elle, fragile et chaud comme un
œuf mou fraîchement pondu.
    – Élise ! Qu’est-ce que vous
faites ?
    Élise ouvrit les yeux tandis que Côme sautait
sur ses pieds et toussotait en fermant sa braguette. Micheline était debout
devant eux, les sourcils froncés, le regard suspicieux, la bouche amère. Elle
ramassa la petite culotte, la lança à la tête de sa sœur, puis courut vers la
maison en sanglotant.
    Micheline était maussade en prenant place à
table et les Vandersmissen se demandèrent s’ils l’avaient froissée. Blanche
n’en tint pas compte, trop heureuse de retrouver son aînée en si grande forme.
Elle n’avait d’yeux que pour elle, vantée au superlatif par ses hôtes, et elle
voyait en Côme un jeune homme sérieux. Elle vit une inquiète douceur dans les
regards qu’il jetait à Élise. Celle-ci insista pour faire le service et
affronta les grimaces de Micheline, qui prit un hors-d’œuvre et la suivit dans
la cuisine.
    – Comment tu fais pour le regarder sans
vouloir passer en dessous de la table ?
    – Comme ça, répondit Élise en lançant une
douce œillade.
    – Je veux bien, mais ce gars-là a vu tes
fesses, même plus.
    – C’est pas plus compliqué que ce que je
fais.
    Elles retournèrent à la salle à manger. Élise
s’étonnait de la facilité avec laquelle elle avait pu éteindre un brasier tout
en laissant un tison. Côme fut impressionné par son aisance et ne l’en aima que
davantage, essayant de lui dire par ses gestes et son attitude qu’il avait
encore plus envie d’elle. Les parents ne virent en eux qu’une belle jeunesse
saine et promise à un avenir florissant. Et soudain, en pleine euphorie,
Micheline éclata en sanglots, s’excusa et sortit de table. Élise et Côme
pâlirent.
    – Vous permettez ?
    Élise partit à la poursuite de sa sœur,
qu’elle trouva assise sur le siège du tracteur.
    – J’aime pas ça, Élise.
    – T’aimes pas quoi ?
    – Tu vieillis trop vite pour moi. Si ça
continue, on va avoir toute une génération entre nous deux.
    – Mais non.
    – Tu fais des affaires de grande
personne. J’imagine que maintenant vous allez vous marier.
    Élise prit peur. Elle venait d’offrir sa
jeunesse à Côme et elle espéra qu’il ne cesserait jamais de l’aimer comme elle
savait qu’elle-même l’aimerait toujours. Elle étreignit alors Micheline et
parvint à la consoler.
    – Je pense, Élise, que j’ai jamais vu un
aussi beau gars, avec des épaules… C’est toujours les mêmes qui ont tout…
    – Mais j’ai rien…
    – Mais oui ! T’as trouvé l’homme de
ta vie !
    – Tu penses vraiment ça ?
    – C’est ce qu’il faut que je pense,
puisque t’as couché avec lui. Il y a plus un seul homme qui va vouloir de toi.
     
    * * *
     
    La mère et les deux filles Lauzé étaient
assises derrière alors que M. Vandersmissen avait pris la place du
passager et Côme, le volant. Élise avait remercié ses hôtes rapidement, voulant
éviter qu’ils voient son immense tristesse ou reconnaissent la volupté de ses
amours dans son regard. Elle promit de leur écrire.
    L’arrivée à la gare fut la bienvenue, ne
fût-ce que pour détendre l’atmosphère, qui ressemblait trop à une rupture, au
goût d’Élise. Comme pour mal faire, le train eut près d’une demi-heure de
retard. Le quai s’était rempli de passagers et l’angoisse d’Élise augmentait de
minute en minute. Blanche serra la main de

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