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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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capitaine Noubel ne t'inspire donc pas confiance ?
    — Peut-être. La police t'a-t-elle rendu les effets personnels d'Yves ? Ses vêtements, le contenu de ses poches ?
    — Ses vêtements étaient… irrécupérables. Pour ce qui est du reste, Noubel affirme qu'il n'avait rien sur lui, à part un portefeuille vide et ses clés.
    — Comment cela, rien ? Pas de carte d'identité, pas de papiers, pas de téléphone ? N'a-t-il pas trouvé cela étrange ?
    — Il ne m'en a rien dit.
    — Et son appartement ? Y a-t-on trouvé quelque chose ? Des documents ?
    — Je l'ignore. J'ai demandé à l'un de ses collègues de me faire parvenir la liste des personnes présentes au pic de Soularac, lundi après-midi. Mais elle est incomplète, déclara-t-elle en exhibant un morceau de papier avec quelques noms griffonnés dessus.
    — Et ceci ? s'enquit Baillard en montrant le nom d'un hôtel.
    — Tu voulais savoir où la jeune Anglaise était descendue. » Jeanne s'interrompit. « C'est l'adresse qu'elle a donnée à Noubel.
    — Le docteur Alice Tanner, » murmura le vieil homme dans sa barbe. Après si longtemps, elle venait enfin à lui. « C'est donc à cette adresse que je dois envoyer ma lettre.
    — Je pourrais la déposer en rentrant chez moi.
    — Non », refusa-t-il avec une sécheresse qui étonna Jeanne. Il se reprit : « Pardonne-moi. C'est très aimable à toi de me le proposer mais… il serait prudent que tu ne rentres pas chez toi. Du moins pour l'instant.
    — Pourquoi ça ?
    — Ils ne tarderont pas à découvrir que Yves t'a envoyé l'anneau, si ce n'est déjà fait. Je t'en prie, va habiter chez une amie. Pars quelques jours avec Claudette. N'importe où. Tu n'es pas en sécurité en restant chez toi. »
    À la surprise de Baillard, Jeanne ne souleva pas d'objection.
    « Depuis que nous sommes dans la région, tu n'as eu de cesse de veiller sur moi. »
    Le vieil homme eut un sourire sibyllin. Il pensait avoir mieux caché ses inquiétudes.
    « Et toi, Audric ?
    — Pour moi, c'est différent, répondit-il. J'attendais ce moment depuis… plus longtemps que je saurais dire, Jeanne. Les choses se passent conformément aux prédictions, pour le meilleur ou pour le pire. »
    La vieille dame s'absorba un instant dans ses réflexions avant de poser sa question :
    « Cette jeune Anglaise, qui est-elle, Audric ? pourquoi revêt-elle autant d'importance à tes yeux ? »
    Baillard sourit sans répondre. « Où comptes-tu aller en partant d'ici ? » finit-elle par demander.
    Baillard retint son souffle. Une image de son village comme il l'était jadis, lui vint à l'esprit.
    «  Oustâou , répliqua-t-il à mi-voix. Je rentre chez moi. Enfin. »

41
    Shelagh avait fini par s'habituer à l'obscurité.
    On la retenait captive dans une écurie ou un quelconque enclos pour animaux, imprégné des odeurs irrespirables d'urine, d'excréments et de paille, aggravées de celles, douceâtres et écœurantes, de viandes avariées. Un rai filtrait à travers les lattes du plancher, mais elle était incapable de déterminer si c'était le matin ou l'après-midi, ni même quel jour on était.
    La corde qui l'immobilisait lui mettait les chevilles à vif. Ses mains liées étaient accrochées à un des nombreux anneaux scellés dans le mur.
    Shelagh chercha une position moins inconfortable. Elle était couverte de piqûres tant les insectes la harcelaient. Ses poignets étaient irrités par le frottement de ses liens et ses épaules ankylosées parce que ses mains étaient attachées derrière le dos depuis des jours. Elle avait fini par s'habituer aux souris et aux rats qui se disputaient les quatre coins de l'endroit, de même qu'à la douleur.
    Si seulement elle avait téléphoné à Alice. Une erreur de plus. Elle se demandait si son amie tentait toujours de la joindre ou si elle y avait renoncé. À force de ne pas obtenir de réponse, elle aurait dû finir par s'inquiéter, n'est-ce pas ? Et où était passé Yves ? Brayling avait-il signalé sa disparition à la police… ?
    Ses yeux s'embuèrent de larmes. Il était plus vraisemblable que personne ne s'était rendu compte de rien. Nombre de ses collègues avaient exprimé leur intention de prendre quelques jours de vacances. Peut-être pensait-on qu'elle les avait imités.
    Cela faisait quelque temps déjà que la faim avait cessé de la tenailler, mais elle avait toujours grand soif. Chaque fois qu'elle déglutissait, elle avait

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