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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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tenté d’éliminer une menace. Sur quoi, ajouta Brockley d’un air réjoui, votre époux a lâché Wylie et a saisi Mew à la gorge pour le plaquer contre le mur à son tour.
    « À moitié étranglé – je n’ai jamais vu un homme aussi terrifié ! –, il répétait qu’il avait pris peur et avait cru agir au mieux. Il avait eu son compte de meurtres, avec Dawson et Fenn… Il a craché toute la vérité. Votre mari n’était au courant de rien. Il a voulu des détails. Wylie avait accompli toute la sale besogne, semble-t-il, en commençant par les assommer. Mais s’il pensait me tuer avec son coup sur la tête, c’est manqué, commenta Brockley en reniflant dédaigneusement. Il affirmait avoir fixé des poids aux pieds de Fenn avant de le jeter dans le fleuve. En ce cas, il les avait mal attachés ! Votre mari était furieux, si cela peut vous consoler.
    — Et ensuite ?
    — Ma foi, il aurait volontiers étranglé Mew, mais Wylie et Wilkins les ont séparés. Il s’est mis à marcher de long en large, fou d’inquiétude pour vous. Il rageait de ne pouvoir foncer à Lockhill ventre à terre, faute de monture. Son cheval et celui de Wilkins étaient fourbus, de même que le rouan de Mew car Wylie l’avait utilisé toute la journée pour fournir des clients. Et les écuries ne louent pas de chevaux la nuit sauf si l’on présente un ordre marqué d’un sceau officiel. Messire de la Roche s’en arrachait les cheveux. C’est vrai, madame. Je n’avais jamais vu tant de fureur impuissante.
    Un instant, je me sentis rayonner au souvenir de la passion qui nous avait unis, fière que cet homme se mît dans un tel état à l’idée de me perdre. Cela ne dura pas. Le danger nous cernait et ce genre de satisfaction n’était pas de mise.
    — Messire de la Roche a résolu d’attendre jusqu’à l’aube, puis de reprendre son cheval et de partir. Il n’a pas dû fermer l’œil de la nuit.
    — Matthew se trouvait à Lockhill à notre retour, précisai-je. Il accompagnait le Dr Wilkins. D’après Cecil, celui-ci pourrait être impliqué dans le complot. Je savais que Matthew pouvait y jouer un rôle, mais j’espérais…
    — Avez-vous promis d’aller en France avec lui ? Tout de suite, et non en mai ?
    — Oui… J’étais folle, aveugle ! J’ai voulu me convaincre qu’il n’avait rien à voir dans tout cela. Quelle erreur ! J’ai réclamé de l’aide ! Je l’ai trahi à nouveau ! Si on l’arrête ici… Brockley, je dois lui parler, l’avertir… Peu m’importe que les autres s’échappent aussi ; je dois coûte que coûte sauver Matthew…
    La main de Brockley se referma sur mon bras.
    — D’abord, c’est nous qu’il faut sauver. Sortons d’ici, ensuite nous trouverons un moyen de le prévenir. Venez, maintenant. Si nous…
    — Chut ! fis-je d’un ton pressant. Tout à l’heure, j’ai cru entendre quelque chose. Cela vient de recommencer. Un bruit de pas, en haut.
    Nous attendîmes.
    — J’ai donné du poulet au chien, néanmoins il a aboyé une ou deux fois, chuchotai-je. Si Matthew est resté éveillé…
    Des voix résonnèrent dans l’escalier de la cave. L’une d’elles était celle de Matthew.
    Brockley ramassa une longueur de chaîne et la balança d’avant en arrière, mais je fis un signe de dénégation et il la lâcha. Je rangeai ma dague dans ma poche. Se battre eût été vain. Matthew et ses compagnons entraient dans la pièce adjacente. La voix de Mew, suraiguë (et un peu rauque – Matthew avait une poigne robuste, comme je l’avais appris), s’exclama que cela sentait le suif : on avait utilisé les chandelles. Une voix familière et bien-aimée lui ordonna de les rallumer. Pour Brockley et moi, cette voix représentait une chance de survie, toutefois j’aurais préféré ne pas l’entendre ici.
    Puis la porte s’ouvrit et Mew entra, une lanterne dans une main et un poignard dans l’autre. Il était en pantoufles et en bras de chemise, la laçure à moitié ouverte, une écharpe autour du cou, sans doute par suite des mauvais traitements infligés par mon mari. Derrière lui, Joseph Wylie, aussi dépenaillé mis à part qu’il n’avait pas besoin d’écharpe, s’était muni d’un chandelier à trois branches et d’une massue. Ensuite venait Wilkins, sans arme ni lumière. Il avait enfilé sa robe et ses souliers, portant encore son bonnet de nuit. L’effet eût été ridicule sans la colère froide qui luisait dans

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