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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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autres conspirant en faveur de Marie ? Lesquels Jackdaw avait-il découverts ?
    Je me penchai à nouveau sur les pièces. Elles semblaient un peu plus claires que la mienne, mais étaient d’une ressemblance confondante. Il avait fallu beaucoup d’habileté pour doser ainsi le mélange des métaux et préparer des teintures proches de la perfection. Je partis à l’assaut des autres serrures et constatai que tous les coffres étaient remplis des mêmes sacs bosselés.
    Quelque part en haut, un bruit se fit entendre.
    Je me figeai. Ç’avait été infime, guère plus qu’un meuble qui craque. J’attendis. Rien. Quelqu’un s’était levé pour se soulager, peut-être. Prise de panique, je cherchai des yeux une cachette. Alors je remarquai pour la première fois qu’il y avait une porte en face de celle par où j’étais entrée, dans un coin sombre.
    Je soufflai les chandelles, repris dague et lanterne et m’en approchai. Celle-ci aussi était pourvue de verrous bien huilés. L’ouvrant vite, je regardai par l’entrebâillement, tenant mon arme prête.
    Cette seconde pièce, très exiguë, comportait là encore un grillage au plafond, par où le clair de lune filtrait. Le halo de ma lanterne tomba sur une table où se trouvaient une cruche et un verre. Promenant ma lumière le long des murs, je vis deux crochets qui avaient servi autrefois à fixer des étagères ou un four. Une chaîne passait dans l’un d’eux. La lumière descendit, glissa sur un cadenas, jusqu’à un lit en métal où un homme était couché sous une couverture. La chaîne disparaissait au-dessous.
    L’homme était éveillé. Il se redressa en plissant les yeux. Son menton bleui était un spectacle peu familier, et même dans cette maigre lumière, son visage constellé de taches de rousseur était gris, tiré par la fatigue. Une bosse rouge marquait son front haut, incliné en arrière. Je levai la lanterne afin d’éclairer mes traits.
    — C’est moi. Ursula Blanchard.
    — Madame ! s’exclama Roger Brockley.

CHAPITRE XIX

Des conspirateurs mal assortis
     
    — Comment êtes-vous arrivée là ? demanda Brockley. Êtes-vous seule ? Madame, vous n’auriez pas dû.
    — Au contraire. Les renforts ne tarderont pas, avec de la chance. J’ai laissé Fran chez le Dr Forrest, munie d’un message à lui remettre. Espérons qu’il agira ainsi que je le lui demande. Comment vous êtes-vous fait prendre ?
    — Mew et Wylie ont entendu le chien d’à côté. Ensuite, Wylie est allé à Lockhill, mais il est revenu aussitôt après.
    — Je sais. C’était pour annuler la visite de Mew. Du moins, cela lui servait de prétexte pour se présenter là-bas, et délivrer un autre message à son ou ses complices.
    — Dire que j’ai passé une heure caché dans le jardin, avant que cette brute n’arrête d’aboyer ! Pour ce que ça m’a servi ! ironisa Brockley. Quelle folie de vous aventurer ici ! Vous auriez dû attendre de recevoir de l’aide et rester à l’écart ! Comment diantre avez-vous réussi à entrer ?
    — Par le même chemin que vous, je suppose : la barrière, la fenêtre de derrière, puis l’escalier.
    — Seule ? Dans le noir ?
    — Oui.
    Brockley m’avait toujours traitée avec respect, même lorsqu’il critiquait mes décisions, cependant je sentais toujours en lui une attitude un peu protectrice : celle de la maturité face à la jeunesse, de l’expérience face à l’innocence, de l’homme face à la femme – inférieure par nature. Or je lisais à présent dans ses yeux une autre forme de respect, d’égal à égale. Cela me réchauffa le cœur.
    — J’ai vu ce qu’ils préparent dans la pièce voisine, repris-je. Et vous ?
    — De la fausse monnaie, tout comme vous le soupçonniez. J’enfonçais mes doigts dans ces belles pièces lorsque Mew et Wylie ont fondu sur moi. J’ai résisté, mais Wylie m’a assommé. J’ai perdu connaissance, et, quand je suis revenu à moi, avec un mal de tête à tout casser, ces deux-là se disputaient pour savoir s’il fallait oui ou non me jeter dans la Tamise.
    À ce point de son explication, Brockley s’arrêta net. Comme embarrassé, il détourna les yeux.
    — Qu’y a-t-il ? demandai-je. Votre tête vous fait-elle souffrir ?
    — Moins, à présent.
    Son regard, étonnamment triste, chercha le mien.
    — Avez-vous vos crochets sur vous ?
    Il repoussa sa couverture et je vis que la chaîne passait dans une autre, qui

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