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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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chœur de hurlements juvéniles éclata soudain au loin, et Ann remarqua que le Dr Crichton aurait peut-être moins de difficultés avec les enfants s’il en imposait davantage par sa tenue.
    — Pourquoi faut-il qu’il s’habille comme un épouvantail ? Leonard, ne pouvez-vous le persuader de mieux se vêtir ?
    — Seulement en le payant plus, ce qui ne nous conviendrait pas, répondit Mason, morose. Je trouverai un moment pour lui parler et lui suggérer de brosser sa robe, si vous voulez.
    Il avait peine à tenir en place tant il lui tardait de se réfugier dans ses chères études sur l’art mystérieux de voler. Il frémit alors que le vacarme croissait.
    — Quel tapage ! J’envisage sérieusement de placer les garçons en pension, c’est pourquoi il serait impensable d’augmenter Crichton. Quant à savoir où je trouverai l’argent de la scolarité, je l’imagine à peine. Pour le moment, toutefois, j’ai du travail. Qu’on ne me dérange pas. Si la maison prend feu, ajouta-t-il en se levant, ou si quelque autre urgence rend ma présence impérative, je serai dans mon atelier. Je vais fabriquer une nouvelle version de ma machine volante.
    Ann soupira. Mason lui lança un regard impénétrable, m’en adressa un autre, menaçant, puis sortit à grands pas. Souriant, je dis à Ann qu’il était temps que, moi aussi, je me mette au travail.
    C’était un vendredi. La fin de la semaine se passa sans incident, néanmoins mon malaise ne s’atténua pas. Mason et Crichton gardaient leurs distances, ne me parlant que lorsqu’ils ne pouvaient l’éviter, pourtant j’avais en permanence le sentiment d’être observée. Chaque fois que je rencontrais Mr. Mason, sa sévérité envers moi me déconcertait. Quant à Crichton, quand je me déplaçais dans la maison, ce que je faisais le plus possible afin de mieux m’y repérer, je tombais souvent sur lui à l’improviste, comme s’il me suivait.
    Leonard Mason et le Dr Crichton. Je commençais à penser que le maître catholique de Lockhill était le conspirateur que je cherchais, cependant la culpabilité de Crichton, son prêtre, n’était pas moins probable. Ce mensonge au sujet des tapisseries les liait. Tous deux se méfiaient de moi et je le leur rendais bien. Quand je passais devant une porte entrebâillée, je jetais un coup d’œil discret pour voir si l’un d’eux se tenait derrière. J’éprouvais un besoin constant de regarder par-dessus mon épaule.
    Le lundi matin me trouva assise sous la lucarne d’une pièce du dernier étage, qu’Ann m’avait donnée pour mes leçons de couture. Elle dominait un paysage vallonné de prés, de bois et de champs sous des nuages gris chassés par le vent. Auprès de moi, les filles cousaient avec application. J’avais introduit sans difficulté leurs leçons dans la routine existante. Les enfants commençaient la journée en étudiant, puis les garçons s’exerçaient au tir à l’arc et à l’escrime, où Crichton possédait quelque habileté.
    — On ne mène plus la guerre avec un arc et des flèches, mais c’est excellent pour muscler les bras et améliorer l’adresse, m’expliqua George d’un air grave.
    Jusqu’alors, les filles observaient le spectacle. Elles ne ménageaient ni encouragements ni railleries et, pendant les séances d’escrime, criaient même à leurs frères de s’étriper. Dorénavant, décrétai-je, elles passeraient ce moment de la journée à coudre avec moi. Le nouveau régime avait commencé le vendredi. Elles s’étaient montrées maussades, tout d’abord, mais mes efforts pour rendre la leçon attrayante avaient vite porté leurs fruits. Ann avait déjà tenté de leur enseigner la couture et Penelope connaissait un assez grand nombre de points. Cathy, la benjamine, n’était pas en reste et manifestait un don certain. Jane était maladroite et se piquait souvent, mais avec le temps j’espérais lui apprendre à ne plus parsemer son ouvrage de gouttelettes de sang.
    J’avais aussi débuté les leçons de danse, auxquelles les garçons participaient, puisque c’est un passe-temps commun aux deux sexes. Et, le samedi venu, j’avais été promue au rang de professeur de musique.
    — Mon mari joue de l’épinette, me dit Ann, mais il n’a pas le temps de s’occuper des enfants. Nous avions un maître de musique, auparavant. Il nous rend encore visite, par amitié.
    Mason ne pouvait plus lui payer ses leçons, supposai-je.
    — Il

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