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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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manières, s’arrêta tout près et me fit la révérence. Je la soulevai pour la serrer fort dans mes bras.
    — Ma jolie poupée !
    Jamais je n’avais tant souhaité être une maman comme les autres embrassant son enfant.
    Mais je venais pour de plus sombres affaires, que cela me plût ou non. Mattie Henderson nous laissa, m’invitant à la retrouver dans le salon lorsque je le voudrais, et pendant une heure je jouai avec Meg et l’écoutai chanter une chanson. Enfin, je fus forcée de retourner auprès de mes hôtes. Promettant de revenir l’entendre dire ses prières au moment du coucher, je l’embrassai, puis me rendis au salon, où les Henderson m’attendaient en compagnie de Dale. On nous apporta à toutes deux du vin chaud épicé et un beau plat d’anguilles aux fines herbes ; alors Rob Henderson, qui nous observait, assis nonchalamment sur une banquette, posa la question que j’attendais.
    — Du nouveau ?
    — Non, pas encore. Mais j’ai hâte d’être éclairée sur deux points. Pour commencer, j’ai envoyé un message à Cecil voici quelques jours, car il me semble qu’on se méfie de moi à Lockhill et je voulais savoir si quelqu’un, de ce côté, aurait pu être… indiscret.
    — Ou servir d’informateur ?
    — Exactement.
    — Je m’apprêtais à vous en parler. L’enquête a été menée et les résultats sont intéressants, quoique pas très concluants, hélas.
    — En quel sens ?
    — Il y avait en effet un informateur chez les Cecil. Vous l’avez rencontré. Il est venu vous chercher à la cour la dernière fois que vous avez dîné là-bas. Les soupçons de Cecil se sont immédiatement portés sur lui. Un jeune noble à la langue bien déliée, nommé Paul Fenn. Son père, mort à présent, était un partisan notoire du catholicisme.
    — Paul Fenn !
    Je me le rappelais bien : les épais cheveux blonds sous le chapeau pimpant, ce mélange de respect et d’assurance, le visage à la beauté juvénile, les dents magnifiques, dont une, devant, chevauchait un peu sa voisine…
    — Cecil a commencé par interroger d’autres membres de sa maison sur les faits et gestes de Fenn. Il est apparu qu’on l’avait aperçu en ville, en compagnie d’un Dr Ignatius Wilkins. La femme de chambre de Lady Mildred connaissait Wilkins de vue, car elle accompagnait ses maîtres le jour où ils ont rencontré cet homme chez un marchand. Sir William nourrit certains soupçons à son égard.
    — Oui, il m’en a parlé.
    — En outre, les lettres échangées entre Lady Mildred et les Mason sont restées posées sur un secrétaire à diverses occasions. Bien entendu, votre véritable mission n’y était pas mentionnée, mais si Fenn les a lues, il a pu se demander pourquoi Lady Mildred prenait grand soin de suggérer qu’ils vous connaissaient à peine.
    — Le personnel savait que j’étais souvent reçue à Canon Row, acquiesçai-je. Fenn a dû trouver anormal que les lettres prétendent le contraire. Et s’il était au fait d’une conspiration à Lockhill – ou en faisait partie –, et a parlé de moi à Wilkins, qui en était aussi… Fenn a-t-il été interrogé ?
    — Non. C’est pourquoi je disais que l’enquête n’avait pas été concluante. Il a disparu. S’est-il rendu compte que les domestiques étaient questionnés à son sujet ? Toujours est-il que lorsque Cecil l’a envoyé chercher, il est demeuré introuvable. L’oiseau s’était envolé, emportant avec lui tout ce qu’il savait.
    — Ce qui nous laisse dans l’impasse, conclus-je. Pour ma part, je n’ai toujours pas réussi à examiner les papiers de Mason. Beaucoup de mystères et pas l’ombre d’une solution, voilà où nous en sommes ! J’ai toutefois une autre idée, quoique je ne sois pas sûre qu’elle puisse nous servir. C’est le second motif de ma visite. J’ai besoin de votre aide, Rob. Je crois que quelqu’un ment, et je veux savoir qui et pourquoi. Voici ce dont j’ai besoin…
     
    La Tamise était ouatée de brume. Du centre du fleuve, les rives n’étaient que des silhouettes floues. Une humidité grise perlait sur nos vêtements et sur les cheveux blonds de Rob, sous son chapeau. Le froid était intense. Malgré nos bons manteaux, nos gants et nos bottes doublées de peau de mouton, nous avions le nez violacé et je sentais à peine mes pieds.
    La barge des Henderson était dotée d’une minuscule cabine au milieu du pont ; par compassion pour Dale, je

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