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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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cercle de connaissances est assez restreint. Nous ne fréquentons guère la bonne société.
    Jamais oisive, elle travaillait à du ravaudage, la sorte de besogne que l’on pouvait faire à la lumière des chandelles. Ses doigts se mouvaient, habiles, faisant passer la laine tour à tour sur et sous la trame.
    — Un séjour en France pourrait lui être bénéfique, remarqua Crichton. Dans un couvent, par exemple. Les meilleurs d’entre eux montrent de hautes exigences en matière de musique et de travaux d’aiguille. Il y a, près d’Orléans, une abbaye très réputée. Depuis son veuvage, la jeune reine se trouve dans cette ville. Si vous y allez cet été, vous l’apercevrez peut-être.
    — Elle sera retournée en Écosse, d’ici là, objecta Forrest avec tranquillité. Il y a, certes, maintes curiosités à voir en France, mais Marie Stuart ne sera pas longtemps du nombre.
    — Je ne veux pas aller en France, répliqua Penelope, rebelle, et pas dans un couvent ! Je veux aller à la cour quand je serai assez grande.
    — Mrs. Mason, dis-je, coupant court, je viens à peine d’arriver et il semble ridicule d’évoquer déjà un départ, fût-ce pour une brève période, toutefois il me vient une idée qui pourrait être aussi profitable à Penelope qu’à moi.
    Ann posa son ouvrage sur ses genoux.
    — De quoi parlez-vous ?
    — Vous savez que ma petite fille vit à présent chez messire Henderson et son épouse. Ils résident près de Hampton…
    — Vous avez donc une enfant, Mrs. Blanchard ? Comme c’est charmant ! m’interrompit le Dr Forrest. Et vous êtes dame d’honneur de la reine, m’a appris Mrs. Mason. Notre souveraine devrait se marier sans tarder et suivre votre exemple. Plus vite elle aura un descendant, et mieux nous nous en trouverons.
    Radieux, il regarda Crichton et les Mason, qui ne paraissaient pas de son avis. Le Dr Forrest avait décidément plus d’étoffe que les apparences ne le laissaient supposer. Je souris.
    — Ma propre descendante – qui se prénomme Meg – grandit dans une excellente famille. Les Henderson sont bons et cultivés, et leur manoir est magnifique. Ils reçoivent souvent.
    — Vous voulez savoir s’il vous est possible de rendre visite à votre fille ? s’enquit Mason. Mais bien entendu ! Vous êtes libre de vos allées et venues.
    — J’ai pris en charge l’instruction de vos filles. Je ressens envers vous une certaine obligation. Je pourrais difficilement arriver chez les Henderson avec trois petites filles, mais ce serait possible avec une seule, qui n’est pas si petite. Ma visite à Meg contribuerait ainsi, en quelque sorte, à l’éducation de Pen. Si elle venait avec moi, elle entendrait la meilleure musique et observerait par elle-même l’organisation d’une grande maison.
    — Les Henderson sont sans doute anglicans, opposa Mason. Je vous prie de m’excuser, Dr Forrest, cependant chacun connaît les convictions que l’on professe dans cette demeure.
    — Bien sûr ! Mais je crois comprendre que la visite serait brève, répondit le prêtre. Cela ne pourrait nuire sérieusement à Pen. Ce n’est pas comme la rougeole, ajouta-t-il d’une voix neutre, mais le visage plissé par l’envie de rire. Cela ne s’attrape pas.
    — J’aimerais bien y aller, déclara Penelope, rejoignant mon camp et contemplant son père, les yeux suppliants.
    — Très certainement pas ! répliqua Mr. Mason. Ce serait inconcevable. Je ne reviendrai pas là-dessus.
    Cette discussion assombrit la soirée, et mon humeur en particulier. J’avais espéré, grâce à ce prétexte, retourner à Hampton et ensuite à Londres, sans éveiller la méfiance de ceux qui me surveillaient peut-être à Lockhill. J’aurais alors exploré l’idée singulière qui m’était venue en bavardant avec Jennet. Je n’avais toujours pas réussi à fouiller le bureau. Il était plus que temps d’obtenir un résultat !
    À bien y réfléchir, je ne voyais pas comment un complot pouvait présenter un risque dans l’immédiat. Du moment que la reine n’épousait pas Dudley, le peuple n’avait aucune raison de se soulever. Néanmoins, Marie Stuart attendait son heure de l’autre côté de la Manche, et si elle débarquait en Écosse, elle serait encore plus près.
    À l’extrémité de la galerie, la porte s’ouvrit sur une petite procession composée de Redman, Mrs. Logan et Joan, chargés de plateaux. Un courant d’air s’insinua avec

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