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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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l’achat pour lui. Un drôle d’homme tout en noir, qui ressemblait à un épouvantail à moineaux !
    Aussitôt, Christopher assena une tape sur la nuque de l’apprenti, quoique sans rudesse excessive. Bernard Paige se récria d’un ton outré :
    — Ce ne sont pas des façons de parler, jeune Dickon ! Tout client mérite le respect.
    — Même s’il arrive en marchant sur les mains comme un bateleur ou vêtu d’un costume de bouffon, on ne se gausse pas de lui, le morigéna Christopher.
    — Retourne surveiller le feu, mon garçon ! aboya Paige. Nous en reparlerons plus tard ! Quoiqu’il ait raison, bien entendu, me confia-t-il dès qu’il estima que l’apprenti rabroué était hors de portée d’oreille. Mason a envoyé un intermédiaire pour cette acquisition, un ecclésiastique, à en juger par sa tenue. Il avait un aspect un peu étrange – sale, enfin, poussiéreux. Mais il était fin connaisseur.
    — Et il a payé sans discuter, ajouta Christopher. Il avait une bourse pleine de pièces d’or. Il a choisi pour son maître et a réglé sur-le-champ. Pas de marchandage, nul besoin d’attendre, le temps qu’il aille chercher l’argent dans une banque. Si seulement tous les clients étaient aussi obligeants !
    — Cet homme que vous décrivez ressemble beaucoup au précepteur des enfants, qui mène parfois certaines affaires pour Leonard Mason. Quel est son nom, déjà ? Je suis certaine de l’avoir entendu, mais…
    Ils secouèrent la tête.
    — Dans mon registre, j’ai inscrit la vente au nom de Mason, dit Bernard Paige. Cela me revient à présent.
    Élevant la voix, j’appelai Dickon, qui approcha.
    — Si tu peux te rappeler le nom de l’homme en noir dont l’apparence t’a semblé si étrange, peut-être n’auras-tu pas d’ennuis pour l’avoir traité d’épouvantail, après tout.
    Je regardai les Paige, père et fils, et, bien qu’intrigués, ils acquiescèrent. J’étais une cliente ; par conséquent, il fallait se plier à mon caprice.
    — C’est un docteur quelque chose, madame, répondit Dickon. Un drôle de… Je veux dire, un nom curieux, se reprit-il devant l’air réprobateur de Bernard Paige. Crochu… Croch quelque chose. Croch… ton ! Oui, madame, c’est ça ! Crochton.
    — Le Dr Crichton ! Bien sûr ! Merci, Dickon. Tu as une excellente mémoire, le complimentai-je.
    Dickon retourna surveiller le feu tandis que les Paige me contemplaient avec perplexité.
    — C’est un gentil garçon, leur dis-je. Je voulais vous donner une excuse afin de ne pas le punir.
    — Ah ! Le cœur tendre des dames ! Eh bien, il en sera quitte pour un avertissement, cette fois-ci, promit Bernard Paige avec bonne humeur.
    J’avais justifié ma curiosité et appris ce que je voulais savoir : Crichton avait donc acheté ces tapisseries, pour le compte de Leonard Mason.
    — Je reviendrai choisir les tentures quand j’aurai signé mon bail. Pourrais-je voir ces damas, à présent ?
     
    Bernard Paige allait être fort désappointé. Néanmoins nous achetâmes plusieurs coûteuses pièces de brocarts et de damas. J’avais été bien payée, après ma découverte dans le portefeuille de l’ambassadeur, et j’en avais donc les moyens, mais je n’hésiterais pas à les faire figurer dans mes frais.
    Nos transactions terminées, nous nous séparâmes des Paige, non sans force courbettes et expressions mutuelles de gratitude. Après avoir déjeuné dans une auberge, nous remontâmes le courant dans le brouillard froid et piquant.
    Cette fois, je me réfugiai dans la petite cabine avec Dale, bien au chaud sous les couvertures. Elle s’assoupit, mais je m’efforçai de réfléchir.
    Maintenant que j’avais la réponse à ma question, où me menait-elle ?
    Soupçonnant déjà Mason ou Crichton, voire les deux, de mentir sur la provenance des tapisseries, je m’étais demandé, tout en parlant avec Jennet dans le salon, si le précepteur était allé à Londres les acheter pour Mason. J’avais vu juste.
    Pourtant, Leonard Mason se plaignait des dépenses occasionnées pour chauffer la galerie et hésitait à remplacer un marmiton.
    Qu’est-ce que cela signifiait ? Où Crichton intervenait-il au juste ? Était-il le complice, ou la dupe ? Non, le complice, forcément. Ma présence à Lockhill l’insupportait autant que Mason, et c’était un prêtre catholique qui célébrait toujours la messe malgré l’interdiction.
    J’avais espéré

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