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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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tout dans l’ordre, dit Mason. Ce matin, Tilly, vous êtes venue me trouver et m’avez rapporté certains faits récents que vous avez observés. Vous m’avez signalé en outre qu’on jasait dans la maison, à cause d’une scène dont Redman a été témoin. Depuis, j’ai parlé avec Redman et, puisque sa partie de l’histoire vient en premier dans l’ordre chronologique, je commencerai par lui. Redman ?
    Le domestique ne m’avait pas adressé un regard. D’un ton ferme, il déclara :
    — C’était peu après l’arrivée de Mrs. Blanchard – moins d’une semaine, si ma mémoire est bonne. Un après-midi que j’étais allé faire du feu dans la galerie, je les ai vus, elle et Brockley, sortir de la salle de classe. Ça m’a paru bizarre qu’elle fasse monter son palefrenier dans la maison. Mais il y avait une rumeur, monsieur, avant même qu’elle ne vienne. On disait qu’à Londres, elle avait une certaine réputation…
    — C’est faux ! éclatai-je.
    — Je ne vous ai pas priée de répondre, répliqua Leonard. Redman, poursuivez.
    — Ma foi, monsieur, quand Mrs. Blanchard m’a vu, elle est devenue toute rouge. J’ai trouvé cela un peu drôle.
    Je l’interrompis à nouveau :
    — J’ai appris, il y a quelque temps, que j’avais été la cible de calomnies. Puis-je savoir précisément de la part de qui ?
    — Des calomnies ? Votre conduite témoigne du contraire ! Mr. Mew nous a avertis. Il revenait de Londres et avait entendu parler de vous.
    Ainsi, l’idée était de Mew. « Habile ! » pensai-je avec fureur.
    — Mon épouse n’y croyait pas, continua Mason. Vous aviez produit une bonne impression sur nous durant votre première visite. J’ai bien voulu vous accorder le bénéfice du doute et, maintenant, je le regrette. Nous avons entendu Redman…
    — Redman n’a proféré que des sottises ! Brockley me rend de nombreux services…
    — Ça, je veux bien le croire ! dit Redman avec un sourire équivoque.
    — Silence ! ordonna Mason, non à Redman, mais à moi. Maintenant, Tilly, voulez-vous répéter votre partie de l’histoire ?
    — Je ne me sens pas assez bien pour marcher longtemps, ces jours-ci, mais j’aime faire un petit tour dans la maison, et quand je traverse la galerie, je me repose un moment dans une des baies vitrées. De celle qui est tout près de la classe, on voit la cour de l’écurie.
    Sa voix frêle tremblait d’indignation contenue.
    — Un matin, je l’ai vue avec Thomas, votre palefrenier, monsieur ! Ils étaient en train de s’embrasser. Mais ce n’est pas tout, et de loin !
    Elle marqua une pause afin de produire son effet, et mon estomac chavira. Oh, non ! C’était impossible ! Elle n’avait pas pu !
    C’était possible. Elle avait pu. Matthew, quelle imprudence !
    — Cette nuit, quand la femme de chambre de cette personne s’est sentie mal…
    « Cette personne », c’était moi. Aux yeux de Tilly, j’avais perdu le droit à cette politesse élémentaire : être appelée par mon nom.
    — Comme tout le monde, je me suis levée pour savoir d’où venait ce vacarme, mais je suis lente. Tous les autres étaient au bas de l’escalier le temps que j’approche de sa porte, dit-elle en me montrant du doigt. Cependant, il y avait de la lumière grâce à une torche fixée au mur. J’ai vu Mr. Lenoir, celui qui est parti, et bon débarras.
    — Tilly, ce n’est pas une façon de parler des hôtes de votre maître, la reprit Ann, de la fenêtre.
    — Non, madame ? Quand cet hôte sort de la chambre d’une jeune femme au milieu de la nuit ? Car c’est ce que j’ai vu : Mr. Lenoir a passé la tête par sa porte à elle, insista-t-elle en me désignant à nouveau. Il a regardé alentour d’un air furtif, et alors il est sorti et s’en est allé vers sa propre chambre. Ils avaient été ensemble, et il s’était caché jusqu’au moment où il croyait que personne ne le remarquerait.
    — Que portait-il ? Était-il vêtu ? interrogea soudain Ann.
    — En chausses et en chemise, enfilées à la va-vite.
    — Eh bien, nous y voilà ! conclut Leonard. Qu’avez-vous à dire, Mrs. Blanchard ? Vous pouvez parler, à présent.
    — Merci, répliquai-je, ironique.
    La rage me donnait le vertige. À cet instant, j’aurais dû laisser Dale chez le Dr Forrest et prendre la route de Windsor. Mon temps, mon énergie étaient gaspillés, et pour quoi ? À cause d’un majordome et d’une

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