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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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conte que
l’on ne manquait pas de raconter chaque fois que l’on évoquait les légendes et
merveilles de ce monde. Sir William avait envie de croire à cette histoire, et
cela plus que tout le reste le persuada qu’elle était vraie.
    — Si vous retrouvez cet homme, dit-il à Taillebourg, et
s’il est toujours vivant, et si ensuite vous trouvez le trésor, alors ce sera
parce que nous aurons rendu la chose possible. Ce sera parce que nous vous
avons amené jusqu’ici, et parce que nous vous avons protégé durant votre voyage
jusqu’à Durham.
    — C’est la vérité, sir William, acquiesça le
dominicain.
    L’Écossais fut surpris de la bonne grâce de son
interlocuteur. Pris de soupçons, il le considéra en fronçant les sourcils et
étudia son visage comme pour jauger sa sincérité.
    — Donc, nous devons partager le trésor, conclut-il.
    — Naturellement, répondit incontinent Taillebourg.
    Sir William n’était pas sot. Il réfléchit, les yeux fixés
sur la cathédrale qui se découpait au loin. S’il laissait le saint homme entrer
dans Durham, il ne le reverrait jamais. Le trésor des Templiers, c’était,
disait-on, un monceau d’or rapporté de Jérusalem, plus d’or qu’on ne pouvait
l’imaginer, et sir William reconnaissait qu’il ne possédait pas le moyen de
détourner un peu de cet or jusqu’à Liddesdale. Il lui fallait se servir du roi.
David II était peut-être un garçon faible, aux chausses pauvrement
garnies, et ramolli par son éducation française, mais les rois avaient des
moyens déniés aux chevaliers. David d’Écosse pouvait s’entretenir d’égal à égal
avec Philippe de Valois, tandis que tous les messages de William Douglas
seraient ignorés par la cour de France.
    — Jamie ! jappa-t-il à l’adresse de son neveu,
l’un des deux cavaliers encadrant Taillebourg. Dougal et toi, vous allez
ramener ce prêtre auprès du roi.
    — Vous devez me laisser partir ! protesta le
religieux.
    Sir William se pencha sur lui, un sourire goguenard aux
lèvres.
    — Vous avez envie que je coupe vos couilles consacrées
pour m’en faire une bourse ? ricana-t-il.
    Puis, retournant à son neveu :
    — Tu diras au roi que ce prêtre français a des
nouvelles qui nous concernent et tu lui demanderas de le mettre en sécurité
jusqu’à mon retour.
    Sir William avait décidé que s’il existait un vieux moine
français à Durham, il devait être interrogé par les gens du roi d’Écosse. Les
renseignements du moine ainsi obtenus pourraient ensuite être vendus au roi de
France.
    — Emmène-le, Jamie ! ordonna-t-il. Et surveille ce
damné valet. Prends-lui son épée.
    L’idée qu’un simple prêtre et qu’un valet puissent lui
causer des ennuis arracha un sourire à James Douglas, mais il n’en obéit pas
moins à son oncle. Il exigea que le valet lui remette son épée. Devant la mauvaise
grâce du ténébreux personnage, il sortit à demi son arme. D’un ton sec,
Taillebourg intima à son valet l’ordre d’obéir, et ce dernier s’exécuta en
renâclant. Avec un large sourire, Jamie Douglas accrocha l’épée à sa ceinture.
    — Ils ne m’ennuieront pas, mon oncle, affirma-t-il.
    — Allez, disparaissez ! fit sir William pour toute
réponse.
    L’Écossais suivit des yeux son neveu et son compagnon, tous
deux montés sur de superbes étalons capturés sur les terres de Percy de
Northumberland. Sitôt parvenu au campement royal, le prêtre ne manquerait pas
de se plaindre au roi, et David, qui était incomparablement plus faible que son
glorieux père, s’inquiéterait du déplaisir de Dieu et des Français. Mais
bientôt, David s’inquiéterait bien davantage du déplaisir de sir William. Cette
pensée lui arracha un sourire. Au même moment, il s’aperçut que, de l’autre
côté du champ, quelques-uns de ses gens avaient mis pied à terre.
    — Qui diable vous a dit de descendre de cheval ?
s’emporta-t-il.
    Puis il vit qu’il ne s’agissait nullement de ses gens, mais
d’étrangers dissimulés derrière le rideau de brume qui se dissipait. Il se
souvint des avertissements de son instinct et se maudit d’avoir perdu du temps
avec le prêtre.
    Et alors qu’il se maudissait, la première flèche arriva par
le sud. Ses plumes sifflèrent dans l’air et elle termina sa course en
s’abattant sur sa cible avec un bruit de hache d’arme. Ce fut un coup sourd,
suivi par le frottement du métal qui déchirait le muscle, et terminé par

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