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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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brume, la cathédrale et le château de Durham partaient à
l’assaut du ciel depuis leur rocher encerclé par la rivière, tandis qu’à
l’ouest s’étendaient des collines, des bois et des champs entourés de murs de
pierre et traversés de petits ruisseaux. Deux buses survolèrent la crête, se
dirigeant vers l’armée écossaise toujours dissimulée par le brouillard qui
s’étirait vers le nord. Mais sans doute ne se passerait-il pas beaucoup de
temps avant que des troupes ne retrouvent ceux qui avaient emmené leurs
compagnons écossais loin du carrefour.
    Sir Geoffrey eut un geste pour rengainer son couteau, puis
parut se remémorer quelque détail. Il sourit au captif.
    — Tu étais prêt à me ramener en Écosse dans une cage,
pas vrai ?
    — Non !
    — Mais si ! Et pourquoi voudrais-je voir
l’Écosse ? Des couilles, je peux en voir tant que je veux !
    Il cracha sur le captif et ordonna aux archers :
    — Tenez-le !
    — Non ! cria l’Écossais.
    Le cri se transforma en un hurlement inhumain lorsque sir
Geoffrey se pencha sur lui avec son couteau. Le malheureux se tordit et se
cabra et l’Épouvantail se releva. Le devant de sa cotte dégoulinait de sang. Le
prisonnier hurlait toujours, les mains crispées sur son entrejambe ensanglanté,
ce qui amena un sourire aux lèvres de son tortionnaire.
    — Jetez ce qui reste de lui dans le feu, dit-il.
    Puis il se tourna vers les deux autres prisonniers.
    — Qui est votre maître ? demanda-t-il.
    Ils hésitèrent, puis l’un d’eux se lécha les lèvres.
    — Nous sommes au service de Douglas, répondit-il
fièrement.
    — Je hais Douglas. Je hais tous les Douglas, tous ces
étrons sortis de l’arrière-train du diable.
    Sir Geoffrey haussa les épaules, puis se dirigea vers son
cheval.
    — Brûlez-les aussi, ordonna-t-il.
    Thomas se retourna et regarda sans la voir une croix tombée au
milieu du carrefour. En revanche, il ne put éviter d’entendre les hurlements
poussés par les prisonniers jetés dans les flammes. Eléonore courut vers lui et
se cramponna à son bras.
    — Mignonne ! gronda Beggar pour la rappeler à
l’ordre.
    — Viens par ici, Beggar, ordonna sir Geoffrey, aide-moi
à monter.
    Le géant joignit les mains et son maître utilisa ce
marchepied pour s’installer sur sa selle. Puis il se dirigea vers les deux
jeunes gens.
    — Couper les couilles, ça m’a toujours mis en appétit,
annonça-t-il.
    Il se retourna pour observer avec satisfaction le brasier
auquel l’un des Écossais essayait d’échapper, les cheveux en feu. Mais il fut
rapidement repoussé vers l’enfer par une douzaine de verges d’arcs. Les
hurlements de l’homme s’interrompirent d’un seul coup lorsqu’il perdit
connaissance.
    — Je suis d’humeur à châtrer et à brûler des Écossais
aujourd’hui, déclara sir Geoffrey, et toi, tu m’as tout l’air d’être un
Écossais, mon garçon.
    — Je ne suis pas un garçon, protesta Thomas, sentant
monter en lui la colère.
    — Par le diable, mon garçon, tu m’as tout l’air d’être
un garçon. Un petit Écossais, peut-être ?
    Sir Geoffrey, fort amusé par l’accès d’humeur de Thomas,
adressa un sourire à sa future victime qui, effectivement, paraissait jeune. Et
pourtant, Thomas était âgé de vingt-deux années, et il avait combattu pendant
les quatre dernières en Bretagne, en Normandie et en Picardie.
    — Tu m’as tout l’air d’être un Écossais, mon garçon,
reprit l’Épouvantail, poussant son interlocuteur à relever le gant.
    Pour faire bonne mesure, il appela ses sbires à
témoin :
    — Tous les Écossais sont noirs de peau !
    C’était la vérité : Thomas avait le teint hâlé par le
soleil et la chevelure brune, de même, toutefois, qu’une bonne partie des
archers de l’Épouvantail. Et bien que Thomas eût l’air jeune, il n’en avait pas
moins l’air fort et sûr de lui. Ses cheveux étaient coupés court et quatre
années de guerre avaient creusé ses joues, mais il subsistait en lui quelque
chose de particulier, une beauté qui attirait l’œil et ne faisait qu’attiser la
jalousie du cruel personnage.
    — Qu’est-ce qu’il y a sur ton cheval ? interrogea
ce dernier en tournant la tête vers la jument de Thomas.
    — Rien qui vous appartienne ! jeta le jeune homme.
    — Ce qui est à toi est à moi, mon garçon, si je le
veux. À moi pour le prendre ou à moi pour le donner. Beggar ! Tu veux
cette fille ?
    Beggar

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