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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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pour sa maison,
venaient s’ajouter à celles qui y flottaient déjà.
    — C’est une garnison fort active, fit-il remarquer d’un
ton sec.
    — Ce sont des habitants fort actifs, rectifia le
vicomte de Rohan avec colère. Ce sont de maudits félons.
    — Les habitants de la ville ? s’étonna Charles.
Pourquoi les habitants soutiendraient-ils les Anglais ?
    — Le commerce, expliqua Roncelet d’un ton bref.
    — Le commerce ?
    — Oui, ils s’enrichissent, et ils aiment cela, gronda
Roncelet.
    — Ils aiment cela au point de se battre contre leur
seigneur ? questionna Charles, ébahi.
    — La canaille est déloyale, cracha Roncelet.
    — Cette canaille, nous allons nous employer à
l’appauvrir, décréta le duc.
    Il éperonna sa monture, mais la brida à la vue de la
bannière d’un noble, sur laquelle une éalé brandissait un calice. Pas une des
oriflammes qu’il avait vues jusqu’alors ne contenait la promesse d’une bonne
rançon pour la capture de son seigneur. Ce blason l’intrigua.
    — À qui appartient cette bannière ? s’enquit-il.
    Nul ne sut lui répondre. Puis un jeune homme mince, monté
sur un haut cheval noir, lui cria depuis les derniers rangs de sa suite :
    — C’est le blason d’Astarac, Votre Grâce, et il est
entre les mains d’un imposteur.
    L’homme qui avait répondu était venu de France à la tête
d’une centaine de farouches cavaliers en livrée noire. Il était accompagné d’un
dominicain. Charles de Blois, bien que se réjouissant de compter ces hommes en
noir dans ses rangs, ressentait pourtant un certain malaise à leur endroit. Ils
paraissaient étrangement durs, dangereusement expérimentés.
    — Un imposteur ? répéta-t-il en éperonnant son
cheval. Eh bien, dans ce cas, inutile de s’occuper de lui.
    La ville comptait trois portes donnant sur la campagne, et
une quatrième donnant sur la rivière. Charles prévoyait de donner l’assaut à
chacune d’elles, afin que la garnison fut prise au piège comme le renard en sa
tanière.
    — L’armée sera divisée en quatre parties, et chacune de
ces parties fera face à une porte, décréta-t-il lorsque les seigneurs eurent
regagné la tente ducale, plantée près du moulin à vent perché sur la colline, à
l’est de la ville.
    Les seigneurs écoutèrent religieusement et un prêtre coucha
sa déclaration sur parchemin pour permettre à la postérité d’avoir en mains la
vraie preuve du génie stratégique de Sa Grâce.
    Il était établi que chacune des quatre divisions de l’armée
de Charles dépasserait de beaucoup en nombre les renforts réunis par sir Thomas
Dagworth. Mais, afin d’accroître encore leur invincibilité, le duc ordonna la
construction de remparts de terre autour des quatre campements, afin d’obliger
les Anglais à monter à l’assaut gênés par des fossés, des remblais, des
palissades et des haies d’épines. Les obstacles protégeraient ses hommes contre
les archers et assureraient une couverture aux arbalétriers génois pendant
qu’ils rechargeraient leurs armes. Le terrain séparant les quatre campements
devrait être débarrassé des haies et de tout autre obstacle afin de livrer la
place à une étendue constituée uniquement d’herbe et de marais.
    — L’archer anglais n’est pas homme à se battre face à
face, déclara Charles à ses seigneurs. Il tue à distance et il se dissimule
derrière les haies, ce qui énerve nos chevaux. Nous allons retourner cette
tactique contre lui.
    La tente était grande, blanche et aérée, et il régnait à
l’intérieur une odeur d’herbe piétinée et de sueur. Derrière les murs de toile,
on entendait le bruit sourd des maillets de bois utilisés par les ingénieurs
pour assembler les machines de siège.
    — Nos hommes, poursuivit le duc, resteront à
l’intérieur de leurs défenses. Nous construirons donc quatre forts devant les
quatre portes de la ville, afin que si les Anglais envoient des renforts,
ceux-ci soient contraints d’attaquer nos forts. Les archers ne peuvent pas tuer
des hommes qu’ils ne voient pas.
    Il s’arrêta afin de s’assurer que ses paroles pénétraient
bien les esprits. Puis il reprit sa harangue.
    — Les archers ne peuvent pas tuer des hommes qu’ils ne
voient pas, martela-t-il. N’oubliez pas cela ! Nos arbalètes seront
installées derrière des remblais de terre, nous serons protégés par un écran de
haies et cachés par des palissades, et l’ennemi sera en

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