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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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rien
de subtil. Il s’agissait simplement de courir dans l’obscurité, de se ruer à
l’assaut en sautant par-dessus le mur de terre et de massacrer tous ceux qui se
trouveraient sur leur chemin. « Que Dieu vous donne du
plaisir ! » souhaita sir Thomas à ses hommes en levant son épée pour
donner le signal du début des opérations.
    Le silence le plus total était requis. Sir Thomas espérait
toujours créer l’effet de surprise, mais le feu qui brillait de l’autre côté
des défenses paraissait singulièrement brillant et il était en proie au
détestable pressentiment que l’ennemi s’était préparé à l’accueillir.
    Pourtant, nul ne se montra au mur de remblai, nul carreau
d’arbalète ne vint siffler dans le noir, et lorsqu’il se retrouva dans le fossé
à patauger dans l’eau boueuse, il s’autorisa à reprendre quelque peu confiance.
À sa droite et à sa gauche, des archers escaladaient le talus pour gagner la
palissade. Les arbalètes étaient toujours inertes, les trompettes, silencieuses
et l’ennemi invisible. À présent, les archers avaient atteint la clôture.
Celle-ci se révéla plus fragile qu’elle ne paraissait, car les poteaux
n’étaient pas enfoncés très profondément et il suffisait de quelques efforts
pour les renverser. Les défenses n’étaient pas solides, et d’ailleurs, elles
n’étaient même pas protégées, car nul ennemi ne vint s’interposer lorsque ses
hommes d’armes traversèrent les fossés pleins d’eau en brandissant leur épée,
faisant miroiter la lame sous la lune. Les archers achevèrent la démolition de
la palissade et sir Thomas, passant par-dessus les poutres jetées à terre,
dévala le talus jusqu’au camp de Charles.
    Or, il ne se trouvait pas dans le camp, mais dans une vaste
étendue qui menait jusqu’à un autre talus, et un autre fossé, et une autre
palissade. C’était un véritable labyrinthe ! Mais, comme précédemment,
aucun carreau d’arbalète ne vint leur souhaiter la bienvenue dans l’obscurité.
Ses archers se précipitèrent en tête, mais ne tardèrent pas à pousser force
jurons car leurs pieds s’enfonçaient dans les trous creusés pour tendre des pièges
aux chevaux. Les feux crépitaient joyeusement au-delà de la nouvelle palissade.
Où donc étaient les guetteurs ?
    Sir Thomas souleva son écu décoré d’une gerbe de blé pour
évaluer la situation. Sa deuxième division était en train de franchir le
premier talus et se précipitait vers le deuxième. Ses propres archers étaient
en train de déterrer la nouvelle palissade qui, comme la première, tomba
aisément. Pas un mot n’avait été prononcé, pas un ordre n’avait été crié, nul
n’avait appelé saint Georges à l’aide, tous se contentaient d’accomplir leur
tâche, mais l’ennemi ne pouvait pas ne pas entendre chuter les pièces de
bois ! Déjà, la deuxième palissade était à terre et sir Thomas franchit le
nouveau fossé au milieu de la bousculade avec ses archers. Devant eux, ils
trouvèrent une prairie bordée par une haie, et derrière cette haie s’élevaient
les tentes ennemies, le moulin à vent avec ses toiles enroulées et les
monstrueuses silhouettes des deux gros trébuchets, tous brillamment éclairés
par les feux. Ils étaient tout près à présent ! Et sir Thomas ressentit
une violente bouffée de joie car il avait réussi son effet de surprise et
l’ennemi était à lui.
    C’est à ce moment que les arbalètes entrèrent en action.
    Les traits se mirent à pleuvoir sur sa droite, expédiés
depuis un talus qui courait entre le deuxième ouvrage de terre et la haie. Des
archers tombèrent en jurant. Sir Thomas chercha à voir les arbalétriers cachés
derrière l’épaisse haie, mais en vain, et pourtant, une nouvelle pluie de
carreaux vint les arroser. Il sut alors qu’il n’avait surpris personne, que
l’ennemi l’attendait de pied ferme et qu’il était en train de faucher ses
hommes. Mais, par bonheur, les archers commençaient à riposter. Les longues
flèches anglaises scintillèrent à la lueur de la lune, mais aucune cible
n’était visible. Sir Thomas comprit que les archers tiraient à l’aveuglette.
    — À moi ! hurla-t-il. Dagworth !
Dagworth ! Les écus !
    Il fut entendu par une douzaine d’hommes d’armes à peine,
qui vinrent le rejoindre pour former avec lui un groupe compact qui avança
maladroitement vers la haie, écu contre écu. « Il faut réussir à passer,
se dit

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