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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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train de faire ce qu’elles avaient toujours fait, et qu’elles le
faisaient bien. Il sortit une troisième flèche de son sac et la pointa sur un
écu dont, grâce aux flammes, il distinguait les armoiries. C’était une hermine
blanche. Puis les hommes d’armes anglais et leurs alliés qui montaient à
l’assaut de la colline obscurcirent sa cible. Il sauta à bas du trébuchet et
reprit ses recherches pour retrouver Robbie.
    Au moulin, l’ennemi opposait une solide défense. Les
guerriers de Totesham firent donc demi-tour pour investir les tentes, dans
l’espoir d’y trouver du butin. Les gens de la ville, après avoir réglé leur
affaire à leurs tortionnaires bavarois, les suivirent, brandissant leurs haches
dégoulinantes de sang. Un homme en armure sortit de l’ombre d’une tente et
perça le ventre d’un assaillant breton d’un coup d’épée. Thomas, sans
réfléchir, posa une flèche sur la corde, arma et tira. La flèche s’insinua dans
la fente de la visière de l’homme aussi parfaitement que lorsqu’il s’entraînait
à tirer sur les cibles. Une gerbe de sang brillant, chatoyant comme un joyau
aux rayons de lune, jaillit de la visière, tandis que l’ennemi tombait à la
renverse sur la toile de tente.
    Thomas poursuivit sa course, enjambant les corps,
contournant des tentes à demi écroulées. Cet endroit encombré n’était pas
propice au tir à l’arc. Il accrocha donc son arme à son épaule et, dégainant
son épée, pénétra à l’intérieur d’une tente. Il avança avec précaution,
enjambant un banc renversé. Un cri retentit et il pivota sur lui-même, l’épée
brandie. Une femme étendue au sol, à demi cachée par un drap de lit, le
dévisageait en secouant la tête dans un geste de supplication.
    Il ressortit de la tente et, à la lueur des feux, distingua
un arbalétrier prêt à tirer sur les hommes d’armes anglais qui attaquaient le
moulin. Il bondit sur l’homme et lui asséna un coup d’épée dans le bas du dos.
Sa victime s’arc-bouta en hurlant, et Thomas eut le plus grand mal à libérer
son épée de son corps agité de soubresauts. Terrifié par les cris de sa victime
agonisante, il l’abattit de nouveau avec frénésie pour faire taire le
malheureux.
    — Il est mort ! Par le Christ, il est mort !
cria Robbie en le prenant par la manche pour l’entraîner vers le moulin.
    Les deux amis se dirigèrent vers la colline.
    À la vue de deux soldats arborant l’hermine blanche sur
leurs jupons, Thomas décrocha son arc de son épaule et tira pour couper leur
tentative de fuite par le revers de la colline.
    Un chien courait, tenant entre ses crocs un morceau de chair
rouge dégoulinante de sang. Deux grands bûchers flambaient sur la colline, de
part et d’autre du moulin. Un homme d’armes tomba dans l’un d’eux, le corps
percé d’une flèche anglaise. Des étincelles jaillirent tout autour de lui, et
il se mit à hurler lorsque sa chair se mit à rôtir à l’intérieur de sa
cuirasse. Il tenta de fuir les flammes, mais un habitant de La Roche-Derrien le
repoussa du bout de sa lance, riant devant les hurlements désespérés du
malheureux.
    Le cliquetis assourdissant des épées, des écus et des haches
emplissait la nuit, mais au milieu de ce chaos, il subsistait un endroit
tranquille à l’arrière du moulin.
    Robbie tenait à en avoir le cœur net, car il avait vu une
silhouette franchir une étroite porte. Il attira son ami dans cette direction.
    — Soit il se cache, soit il s’enfuit ! cria-t-il.
Il a sûrement de l’or !
    Thomas ne savait au juste de quoi Robbie lui parlait, mais
il le suivit. Il eut tout juste le temps d’accrocher son arc et de tirer son
épée. Déjà, l’Écossais ouvrait la porte d’un coup d’épaule et disparaissait
dans le noir.
    — Allez, viens par ici, bâtard d’Anglais !
beugla-t-il.
    Mais Thomas lui rappela un détail qu’il avait oublié.
    — Tu veux te faire tuer ? rugit-il. C’est pour ces
chiens d’Anglais que tu te bats !
    Robbie jura de dépit. C’est alors que Thomas aperçut une
ombre sur sa droite, et il leva son épée. Elle résonna contre une autre épée et
Robbie hurla dans l’obscurité envahie de poussière blanche. L’homme cria
quelque chose en français et Thomas recula, mais Robbie abattit son épée une
fois, deux fois, et la lame traversa des os et des chairs. Il y eut un bruit de
métal et un bruit de chute lorsque l’homme s’affaissa contre la

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