L'archipel des hérétiques
déposition produite en son nom. Elle déclara avoir protesté,
sur le moment, à quoi l'épouse de Sonnebijl, qui était présente, repartit : «
Eh bien, femme, qui peut écrire sans jamais se tromper - croyez-vous que mon
mari soit une machine sans âme ? » Malheureusement, les archives de Sonnebijl
ne nous sont pas parvenues, ce qui nous prive de la version de Heyltgen sur la
question.
37. La réapparition de Heyltgen à Grote Houtstraat
: ONAH 130, fol. 159.
38. Cornelisz signe un accord avec Vogel : ONAH 99, fol. CLIX. Le notaire concerné était Willem Van Triere.
39. Cornelisz fut-il anabaptiste ? : Rien ne
prouve que Jeronimus ait été anabaptiste, même si V.D. Roeper (ed), De
Schipbreuk van de Batavia, 1629 (Zutphen : Walburg Pers, 1994), p.
14, et Philip Tyler, « The Batavia mutineers : evidence of an Anabaptist
"fifth column" within 17th century Dutch colonialism ? », Wes-terly, décembre 1970, pp. 33-45, ont avancé qu'il aurait autrefois eu
partie liée avec la communauté mennonite. Le fait qu'il semble n'avoir jamais
été baptisé (voir à ce sujet Journal de Pelsaert, 28 septembre 1629 [DB 2111) et qu'on ne retrouve aucune trace de son baptême dans les archives de Leeuwarden,
Bergum ou Haarlem, corrobore cette hypothèse. En outre, les archives de Haarlem
indiquent que Belijtgen était elle-même anabaptiste (dans ONAH 130, fol. 159,
Heyltgen Jansdr la traite, entre autres insultes, de « putain mennonite »). Il
semble que nous n'en aurons jamais une preuve décisive ; les archives des mennonites
de Haarlem ne remontent qu'à la seconde moitié du xvii c siècle. Il me paraît cependant fort
probable que Cornelisz ait été issu de la communauté anabaptiste.
40. Le nombre des anabaptistes à Leeuwarden : Israël, op. cit., p. 656.
41. Tolérance religieuse et persécution : Ibid., pp. 372-383.
42. Origines et conceptions des anabaptistes : William Estep, The Anabaptist Story : an Introduction to Sixteenth-Century
Ana-baptism (Grand Rapids, MI : William B. Eerdmans, 1996), pp. xi, 14-28,
171 ; James Stayer, Anabaptists and the Sword (Lawrence, K.A. : Colorado
Press, 1972), p. 290 ; Norman Cohn, The Pursuit of the Millennium :
Revolutionary Millenarians and Mystical Anar-chists of the Middle Ages (Oxford : Oxford University Press, 1970), p. 253 ; Israël, op. cit., pp.
84-95, 656 ; A.T. Van Deursen, Plain Lives in a Golden Age : Popular
Culture, Religion and Society in Seventeenth Century Holland (Cambridge :
Cambridge University Press, 1991), pp. 307, 311.
43. Le millénarisme anabaptiste et le siège de Munster
: Cornélius Krahn, Dutch Anabaptism, pp. 114-115, 120-124, 130,
135-150; Stayer, op. cit., pp. 191-193, 227-280; Cohn, op. cit., pp.
259-261.
44. Les révolutionnaires anabaptistes à Amsterdam
et en Frise : Krahn, op. cit., pp. 148, 154 ; Israël, op. cit., pp. 92-96, 655-656.
45. L'émergence des mennonites : Israël, op. cit., pp. 85-90.
46. Les Batenburgers et leurs successeurs : Jan Van Batenburg, né vers 1495, était devenu maire d'une ville dans l'Overijssel.
Au début des années 1530, il se convertit à l'anabaptisme et devint le chef
d'un grand nombre de ses coreligionnaires en Frise et dans le Groningue. Il
avait des sympathies pour les mûnsterites, mais en 1535 un groupe de ses
fidèles le pressa de se présenter comme « le nouveau David », et il ne tarda
pas à fonder une nouvelle secte indépendante, qui devint rapidement le plus
extrémiste de tous les mouvements anabaptistes de la première génération.
Ses disciples croyaient que tout homme et toute chose sur
Terre appartiennent à Dieu, au sens le plus littéral. Ils se croyaient
également les enfants élus de Dieu. Il s'ensuivait, selon cette théologie,
qu'ils pouvaient disposer à leur guise de tout ce qui existait dans le monde.
Le meurtre même d'un « infidèle » (ce terme désignant chez eux tout homme qui
n'était pas membre de leur secte) devait plaire à Dieu. Ceux qui rejoignirent
la secte après 1535 - lorsque les chefs de file des mûnsterites eurent déclaré
fermée la voie du salut - pensaient qu'ils ne pouvaient plus, désormais, être
baptisés, mais qu'ils pourraient néanmoins survivre à l'apocalypse prochaine
pour renaître bientôt dans le Royaume de Dieu, en tant que serviteurs de
l'élite anabaptiste. Les disciples de Batenburg partageaient aussi la
conception des mûnsterites radicaux, concernant la polygamie et le partage des
biens, selon laquelle
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