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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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Pourquoi ne ferait-on pas une
tentative particulière pour gagner un tel personnage, d'autant
mieux que nous nous proposons de marcher dans sa
direction ?
    – Malheureusement Henri, Duc de Beaufort, est
déjà en armes contre son souverain, dit Monmouth, d'un air
sombre.
    – Il l'est, Sire, mais on peut le décider à
tourner en votre faveur l'armée qu'il a levée contre vous. Il est
protestant. On le dit Whig. Pourquoi ne lui enverrions-nous pas un
message ? On flatterait son orgueil. On ferait appel à sa
religion. On lui ferait des caresses et des menaces. Qui
sait ? Il peut avoir des griefs personnels que nous ignorons.
Il est peut-être mûr pour une pareille démarche.
    – Votre conseil est bon, Wade, dit Lord Grey,
mais je trouve que Sa Majesté a fait une question bien naturelle.
Je crains que votre messager n'en vienne à se balancer au bout
d'une corde sur un des chênes de Badminton, si le Duc veut faire
parade de son loyalisme envers Jacques Stuart. Où trouver un homme
à la fois assez avisé, et assez hardi pour une pareille mission,
sans risquer un de nos chefs, dont nous aurions peine à nous passer
en un temps pareil ?
    – C'est vrai, répondit Monmouth, il vaudrait
mieux renoncer tout à fait à cette aventure que de la tenter d'une
façon maladroite et comme à regret. Beaufort croirait que c'est un
complot ayant pour but non point de le gagner, mais de le
compromettre. Mais où veut en venir notre géant de la porte, avec
ces signes qu'il nous fait ?
    – S'il plaît à Votre Majesté, demandai-je,
m'autorisera-t-elle à parler ?
    – Nous ne demandons pas mieux que de vous
écouter, capitaine, répondit-il d'un ton plein de bienveillance,
pour peu que votre intelligence soit proportionnée à votre force,
votre opinion doit avoir du poids.
    – Alors, Majesté, dis-je, je m'offrirais comme
messager propre à me charger de l'affaire. Mon père m'a commandé de
n'épargner ni ma vie, ni mes membres en cette querelle, et si
l'honorable Conseil pense qu'on peut gagner le Duc, je suis prêt à
garantir que le message lui sera remis, si un homme à cheval peut
accomplir la chose.
    – Je déclare qu'on ne saurait choisir un
meilleur héraut, s'écria Saxon. Ce jeune homme a du sang-froid et
un cœur à toute épreuve.
    – Alors, jeune monsieur, nous agréons votre
offre vaillante et loyale, dit Monmouth. Êtes-vous d'accord sur ce
point, messieurs ?
    Un murmure d'assentiment partit de
l'assemblée.
    – Vous rédigerez la lettre, Wade. Offrez-lui
de l'argent, la préséance dans l'ordre des Ducs, la présidence des
Galles à perpétuité, ce que vous voudrez, si vous pensez pouvoir le
faire hésiter. Si non, le séquestre, l'exil, l'infamie éternelle.
Puis, écoutez-moi bien, vous pouvez joindre une copie des documents
écrits par Van Brunow, prouvant le mariage de ma mère, ainsi que
les attestations des témoins. Tenez tout cela prêt pour demain
matin à la pointe du jour, heure où le messager pourra se mettre en
route.
    – Tout cela sera prêt, Majesté, dit Wade.
    – En ce cas, messieurs, reprit le Roi
Monmouth, je puis vous renvoyer à vos postes. S'il survient quelque
chose de nouveau, je vous réunirai une seconde fois pour mettre à
profit votre sagesse. Nous séjournerons ici, avec la permission de
Sir Stephen Timewell, jusqu'à ce que les hommes soient reposés et
les recrues enrôlées. Alors nous nous mettrons en marche dans la
direction de Bristol, et nous verrons quelle sorte de chance nous
aurons dans le Nord. Si Beaufort passe de notre côté, tout ira
bien. Adieu, mes bons amis, je n'ai pas besoin de vous recommander
la diligence et la fidélité.
    Le Conseil se leva à ce congé du Roi, et
chacun s'inclinant devant-lui sortit à la file du Hall du Château.
Plusieurs des membres se groupèrent autour de moi pour me donner
des indications au sujet de mon voyage, ou des avis sur la conduite
à tenir.
    – C'est un homme plein d'orgueil et
d'insolence, dit quelqu'un. Parlez-lui humblement. Sans quoi il
n'écoutera pas votre message et vous fera chasser de sa présence à
coups de fouet.
    – Non, non, s'écriait un autre, il est vif,
mais il aime un homme qui soit homme. Parlez-lui honnêtement,
franchement : il est plus probable qu'il entendra raison.
    – Parlez-lui comme le Seigneur vous inspirera
de le faire, dit un Puritain. C'est son message que vous portez,
autant que celui du Roi.
    – Tâchez de l'entraîner à l'écart sous quelque
prétexte, dit Buyse, puis

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