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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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qu’elle prenne les choses en main ? Dans ce cas,
ils étaient mal partis.
    La
chambre parut soudain saturée de silence. Seul le bruit de leurs respirations
venait troubler le calme crépusculaire qui s’était insinué entre les murs en
même temps que s’étendait l’ombre de la nuit.
    Cassandra
distinguait mal les traits d’Andrew à présent, et cela lui rendit son
assurance ; la gêne l’abandonna et son corps se détendit. Il devait
éprouver la même sensation, car il se rapprocha d’elle à la toucher et plongea
son regard dans le sien. Ses yeux verts étincelaient dans la semi-obscurité, et
Cassandra ressentit comme une brûlure sur sa peau qui la fit légèrement
reculer. Andrew ébaucha un mouvement pour la retenir, et ses mains se
resserrèrent avec douceur sur les bras de Cassandra.
    La gorge nouée, celle-ci baissa la tête.
    —  Pardonne-moi,
souffla-t-elle d’une voix altérée. Je me suis montrée stupide, et cruelle… À
cause de mon égoïsme, tu as souffert inutilement… J’aurais pu te rendre
heureux, mais j’ai délibérément refusé de le faire… Pardonne-moi, je t’en prie…
    Tandis
qu’elle parlait, Andrew avait relâché son étreinte et reculé d’un pas.
    —  Cassandra,
avant que tu ne poursuives, je dois te dire quelque chose.
    Ces mots, prononcés avec dureté, firent à Cassandra l’effet d’une douche
froide. Elle lui ouvrait son cœur, et voilà tout ce qu’il trouvait à
répondre ? La déception et la colère sourdaient dans sa poitrine.
    —  Cela
a-t-il un rapport avec tes fréquents voyages à Chelmsford ?
rétorqua-t-elle d’un ton rogue.
    Andrew encaissa le choc.
    —  Comment…
    —  Nicholas
t’a suivi.
    —  Quoi ?
    Ce n’était pas une question, mais un véritable rugissement de colère.
    —  Il
pense que tu es un espion à la solde d’Angelia Killinton et que tu lui rends
visite dans l’Essex où elle possède un manoir, continua Cassandra, impitoyable.
    Andrew serra les poings.
    —  Est-ce
aussi ce que tu penses ? demanda-t-il d’une voix rageuse où perçait
cependant une note d’inquiétude.
    —  Je
ne sais plus que croire, mentit Cassandra, bien décidée à le mettre au pied du
mur. Pourquoi nous avoir menti en prétendant passer tes journées à Londres à
travailler ?
    —  Je
n’ai pas à te rendre compte de mes faits et gestes ! vociféra Andrew au
comble de la fureur.
    —  Je
ne t’en demande pas tant ! cria Cassandra à son tour. Je veux juste la
vérité !
    —  Tu
veux la vérité ? gronda-t-il en lui saisissant le bras. Eh bien, je vais
te la dire ! Je souffre d’une maladie de cœur qui peut me tuer d’une
minute à l’autre. Et si j’allais à Chelmsford, c’était pour y consulter un
confrère spécialisé dans ce type d’affections ! Es-tu satisfaite ?
    Il se tut, haletant, et lâcha le bras de Cassandra.
    —  C’est
une maladie de forme insidieuse, poursuivit-il plus calmement, qui sans aucun
autre symptôme alarmant que la fatigue, condamne à une mort certaine. Je peux
encore vivre des mois, comme je peux mourir ce soir. Nul médecin ne peut se
prononcer de façon plus précise.
    Il ajouta dans un souffle :
    —  C’est
la même maladie qui a emporté ma mère…
    Assommée, Cassandra luttait pour saisir le sens des paroles de son ami.
Andrew s’était reculé et l’observait en silence.
    —  La
plaisanterie est cruelle, finit-elle par balbutier.
    —  Ce
n’est pas une plaisanterie.
    —  Je
ne te crois pas.
    —  C’est
pourtant la vérité.
    —  Il
y a forcément un moyen de te soigner.
    —  Il
n’y en a pas. C’est une maladie incurable.
    Cassandra avait l’impression qu’un étau lui enserrait le crâne. Elle
passa une main tremblante dans ses cheveux, cherchant à rassembler ses pensées,
puis se mit à arpenter la chambre d’un pas fébrile.
    —  C’est
impossible, impossible, psalmodiait-elle, au bord de la nausée.
    Son cœur battait comme un tambour, la sueur perlait à son front. Elle se
figea soudain, traversée par une idée subite.
    —  Est-ce
pour cette raison que tu souhaites tant voir Megan se marier ? Tu crains
de ne bientôt plus être là pour veiller sur elle…
    Andrew hocha la tête.
    —  Je
vis depuis des années avec l’idée de ma propre mort, j’y suis habitué, mais je
m’inquiète pour ceux qui vont rester. Je ne veux pas que Megan se retrouve
seule lorsque j’aurai disparu. Si elle était mariée, je pourrais

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