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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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agréable
sensation d’apaisement, mais le mal était fait : le doute s’était emparé
d’elle.

Chapitre II
    Debout devant l’hôtellerie, les mains
sur les hanches, Angelia admonestait ses hommes tandis qu’ils s’escrimaient à
hisser ses nombreuses malles dans la voiture réservée aux bagages. Bien que
l’heure fût matinale et la ville encore plongée dans le sommeil, le groupe se
disposait à quitter Prague en direction du dernier sanctuaire. Angelia, qui trépignait
d’impatience, se tourna vers Dolem et demanda avec brusquerie :
    —  Quelle
est notre destination à présent ?
    Dolem, qui paraissait en transe, comme
souvent depuis le début de leur voyage, revint à la réalité.
    —  Nous
devons faire route vers le nord-ouest.
    —  C’est
un peu vague ! cingla Angelia.
    —  La
pierre philosophale est cachée au cœur des Krušné Hory.
    —  Krušné
Hory ?
    —  Les
monts Métallifères, traduisit Dolem, et son regard brilla d’une lueur
malicieuse. Le lieu est approprié, ne pensez-vous pas ?
    La région de Bohême était constituée
d’un vaste plateau bordé par des chaînes de montagnes : les hauteurs de la
forêt de Bohême, les monts des Géants, les monts Métallifères. Ces derniers,
qui s’étendaient sur environ cent trente kilomètres depuis le Fichtelgebirge
jusque vers l’Elbe, formaient une frontière naturelle entre la Saxe et le nord
de la Bohême. À partir du XV e  siècle,
la région des monts Métallifères, jusqu’alors peu peuplée, avait connu un
développement extraordinaire grâce à la découverte de gisements d’argent et
d’étain. Depuis, les activités minières n’avaient cessé de se renforcer.
    —  En
effet, acquiesça Julian. Cylenius ne manquait pas d’esprit. Quoi de plus
logique que de dissimuler la pierre dans les montagnes de minerai ?
    —  Inutile
de perdre du temps en bavardages stériles, les tança Angelia. Partons !
    Relevant les pans de son manteau
pourpre bordé de cygne, elle s’empressa de gravir le marchepied de son attelage
et appela Cassandra d’une voix stridente.
    —  Viens
vite, chérie !
    Nicholas jeta un coup d’œil railleur à
Cassandra, qui crut également y lire une lueur de défi. Mal à l’aise, elle
rejoignit sa sœur tout en maudissant sa nature exubérante. Julian, Jeremy,
Nicholas et Dolem prirent place dans un autre attelage, tandis que Megan
demeurait sous la surveillance des hommes d’Angelia dans une troisième voiture.
La jeune fille semblait aller bien, mais Angelia n’avait pas autorisé Cassandra
à lui parler malgré les menaces et suppliques dont celle-ci l’avait harcelée.
    —  Il
faut bien que je te maintienne sous pression, avait-elle justifié avec un
sourire papelard qui avait donné envie à sa sœur de la gifler.
    Cassandra s’assit en soupirant face à
Angelia et l’attelage s’ébranla dans un nuage de neige sale. Les unes à la suite des
autres, les voitures quittèrent Prague pour se diriger vers la ville de Kladno,
première étape de leur voyage vers les monts Métallifères.
    —  Nos
compagnons de voyage ne sont guère agréables, gémit Angelia. Dolem est un
monstre, Ferguson continuellement sur la défensive, et Lord Ashcroft d’humeur
sinistre. Est-ce la perte de son amant qui le met dans cet état ?
    Lovée sur les coussins de la
banquette, elle jouait négligemment avec son petit manchon d’hermine.
    —  Je
n’en sais rien, rétorqua Cassandra qui n’avait pas la moindre intention de
commérer sur le compte de Julian. Du reste, je ne pense pas que ce soit notre
affaire.
    Angelia eut l’air déçu.
    —  Oh,
c’est fort dommage. Nous aurons besoin de bonnes histoires pour meubler le long
trajet qui nous attend.
    —  En
parlant de Gabriel, j’ai l’impression de le connaître… Ne t’évoque-t-il
rien ?
    Angelia répondit d’un air
indifférent :
    —  Non,
absolument rien.
    —  Et
pourtant, insista Cassandra, j’ai le sentiment de l’avoir déjà rencontré, il y
a très longtemps… Je sais que tu ne veux pas parler du passé, mais il me reste
tant de trous à combler dans ma mémoire…
    Soudain très pâle, Angelia se raidit.
    —  Laisse
le passé là où il est, dit-elle d’une voix brève, cela vaut mieux.
    Mais Cassandra ne voulait pas lâcher
prise.
    —  Te
rappelles-tu de notre enfance, de nos parents ? Raconte-moi, Angelia,
j’aimerais tant me souvenir…
    —  Non !
    Furieuse, tremblante, Angelia avait
presque

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