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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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dissimulé un des Triangles manquants.
    —  Vous
êtes décidément bien renseigné ! gronda Nicholas qui ne cherchait même pas
à dissimuler son étonnement.
    Jeremy haussa les épaules, pas le moins du monde
déstabilisé.
    —  Vous
savez, j’enquête sur les activités de cette organisation criminelle depuis
plusieurs mois déjà, et j’ai réussi à tisser un réseau d’informateurs assez
conséquent en vendant pour cela nombre de mes biens matériels. C’est par un de
mes contacts au sein de la pègre, un homme dont je préfère garder l’identité
secrète, que j’ai appris l’existence de cette horloge. Il s’agit d’une horloge
à eau, décorée d’une statuette représentant le dieu romain de la mer Neptune,
qui aurait été conçue par le dénommé Cylenius en personne. Je ne crois pas que
le Cercle l’ait trouvée à ce jour, j’ai vu mon informateur pas plus tard
qu’hier. Il faut dire qu’elle peut être n’importe où… Dieu sait où Cylenius a
pu la dissimuler !
    —  Une
horloge à eau, dites-vous ? murmura Cassandra d’un ton songeur. Il n’en
existe pas beaucoup dans le monde. Je connais peut-être quelqu’un susceptible
de nous renseigner, un spécialiste dans le domaine des antiquités.
    Julian et les Ward lui jetèrent un curieux regard tandis
qu’elle prononçait ces paroles.
    —  À Londres ?
s’enquit Jeremy avec exaltation.
    —  Non,
il a pris sa retraite voilà sept ans et vit maintenant en province. Dans
l’hypothèse où l’horloge de Cylenius se trouverait actuellement en Angleterre,
il pourra peut-être m’indiquer où elle est. Cela vaut la peine d’essayer, même
si les chances de succès sont faibles. En partant aujourd’hui, je serai de
retour demain avec le renseignement.
    —  Vous
ne pouvez y aller seule, Cassandra, intervint Nicholas. Je vous accompagne.
    —  Ne
vous vexez pas si je décline votre offre. Je m’en sortirai mieux en solitaire.
    Si Nicholas fut contrarié par cette réponse pour le
moins cassante, il n’en laissa rien paraître. Il se contenta d’incliner la tête
en signe d’acceptation, mais l’espace d’un éclair, son regard brun transperça
Cassandra quand elle lui tourna le dos.
    L’après-midi même, la jeune femme prit le train à la
gare de London Bridge pour une destination connue d’elle seule.

Chapitre VIII
    La locomotive Crampton cracha un nuage de vapeur
charbonneux et s’ébranla lourdement. Dans un sifflement strident, le train
émergea de la gare obscure au soleil de l’après-midi et prit progressivement de
la vitesse. Il dépassa en brinquebalant maisons et usines, puis peu à peu les
bâtiments s’espacèrent, jusqu’au moment où le train laissa la ville derrière
lui.
    Accoudée à la fenêtre du wagon, Cassandra regardait sans
le voir le paysage de mornes plaines gelées qui défilait derrière la vitre. De
loin en loin surgissaient des collines vallonnées ou des villages, facilement
repérables aux clochers pointus des églises. L’esprit de Cassandra vagabondait,
passant machinalement en revue les divers événements insolites ayant émaillé
les derniers jours, sans pouvoir se concentrer sur un seul en particulier.
Bercée par les vibrations du train, elle finit par se laisser aller contre le
dossier de la banquette et ferma les yeux. Pour les rouvrir presque aussitôt,
le cœur battant.
    Du sang.
    Envahie par le désespoir, elle se redressa vivement sur
son siège, le corps secoué de frissons.
    Pourquoi était-ce toujours la même chose ? Dès
qu’elle fermait les yeux, des visions sanglantes commençaient à la tourmenter
sans relâche. Depuis quinze ans, elle était hantée. Harcelée par des fantômes
dont elle ne distinguait pas le visage. Torturée par la peur, par l’angoisse.
Ce cauchemar ne finirait-il donc jamais ?
    Cassandra respira profondément à plusieurs reprises, les
poings serrés. Lorsqu’elle se fut un peu calmée, elle sortit résolument de son
sac un ouvrage ancien sur l’alchimie qu’elle avait pris soin de glisser dans
ses bagages avant son départ et se força à lire.
    Elle n’avait plus aucune envie de dormir à présent.
     
    *
     
    Depuis six jours, la fièvre dévorait le pâle et chétif
garçonnet. La peau desséchée et brûlante, les pommettes enflammées, les yeux
vitreux, il luttait désespérément pour sa survie, mais perdait petit à petit du
terrain. Le simple rhume avait dégénéré en bronchite aiguë, et il vacillait
maintenant au

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