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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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acquiesça.
    —  Vous
avez raison, nous devrons nous tenir sur nos gardes. Mais ne vous inquiétez pas
pour les armes, ce n’est pas un problème, assura-t-elle en se dirigeant vers le
monumental escalier qui menait au premier étage.
    Suivie de Nicholas, elle parcourut un long corridor
percé de hautes fenêtres et orné de bronzes Renaissance et s’arrêta devant une
porte massive à la serrure en fer forgé. Ferguson émit un sifflement admiratif
lorsqu’ils pénétrèrent dans la pièce.
    —  Je
comprends ce que vous vouliez dire tout à l’heure. Il y a largement assez
d’armes pour tout le monde. Vous détenez ici un véritable arsenal. Craignez-vous
devoir soutenir prochainement un siège ? s’enquit-il d’un ton narquois.
    Éclairée par quatre grandes croisées, l’immense salle
luisait de toutes parts d’éclats belliqueux. Du plancher au plafond
s’alignaient sur les murs pistolets, fusils, carabines,
arquebuses, masses d’armes, haches, poignards, épées, dagues, kandjars, sabres,
fleurets, rapières, stylets, lattes, cimeterres, couteaux de chasse, lances,
hallebardes, javelots, arcs et flèches. Un gigantesque canon à la gueule sombre
veillait dans un coin telle une massive sentinelle au regard soupçonneux.
    —  Maîtrisez-vous
le maniement de toutes ces armes ?
    —  D’une
grande partie tout au moins.
    Nicholas prit un air faussement impressionné.
    —  Incroyable…
Personnellement, je ne crois qu’aux vertus du pistolet.
    Comme pour appuyer ses propos, il s’approcha du mur
réservé aux armes à feu et les examina avec intérêt.
    —  Un
Colt modèle 1849, calibre 36… un Lefaucheux 11 mm… un Tranter calibre 45… un
revolver Deane calibre 44… un Webley calibre 45…, énuméra-t-il lentement.
    Nicholas se tourna vers Cassandra qui l’observait, les
bras croisés.
    —  Ma
parole, on dirait que vous possédez tous les modèles de pistolets existants.
Sont-ils chargés ?
    —  Bien
entendu, sinon ils ne seraient d’aucune utilité. Vous semblez vous y connaître,
je vous laisse vous servir.
    Sur ces mots, elle quitta la pièce.
    Nicholas la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle eût
disparu dans le couloir. Une expression de perplexité amusée se peignit alors
sur ses traits.
    —  Je
serais prêt à me damner pour savoir ce qui vous fait si peur,
ma chère Cassandra…
     
    *
     
    Dès huit heures le lendemain, le petit groupe se
trouvait à la gare de King’s Cross, prêt à prendre le train à destination
d’Edimbourg. Malgré l’heure matinale, tout n’était que bruit, confusion et
effervescence autour d’eux : une foule compacte se pressait férocement sur
les quais telle une armée prête à en découdre avec l’ennemi, des vendeurs de
journaux hurlaient les gros titres, des voyageurs hélaient les porteurs, les
cliquetis des chariots se mêlaient aux grondements des locomotives. Étourdis
par le vacarme assourdissant, Cassandra et ses compagnons tentaient tant bien
que mal de se frayer un chemin jusqu’à leur voiture, remontant au milieu des
bousculades une interminable succession de hauts wagons étincelants dont les
portières aux poignées de cuivre étaient ouvertes et aspiraient goulûment les
passagers.
    De fort méchante humeur, Andrew ouvrait la marche d’un
pas martial.
    —  Je
me suis ruiné pour ces billets de train ! pesta-t-il. Rien ne nous
obligeait à voyager en première classe, la seconde aurait tout aussi bien fait
l’affaire ! Je sais que le voyage sera long, mais quand même…
    —  Nous
allons passer toute la journée dans ce train, autant y être bien
installés ! protesta Megan, qui aimait l’aventure mais également son
confort.
    —  Oui,
mais deux billets de première classe ! persista Andrew avec l’air de
quelqu’un à qui on vient d’arracher une dent.
    —  C’est
de ta faute, Cassandra voulait payer mais tu as refusé.
    —  Il
n’aurait plus manqué que ça ! s’étrangla Andrew.
    —  Mon
frère peut se montrer effroyablement pingre, confia Megan à Jeremy qui marchait
à ses côtés. Andrew est étrange : il donnerait sa chemise à un nécessiteux
mais pinaille des heures durant pour un malheureux penny. Allez
comprendre !
    —  Megan,
je t’entends !
    Tout en dénouant les brides de velours de son chapeau,
elle poursuivit, imperturbable :
    —  Andrew
a deux passions dans la vie : dresser des listes d’époux potentiels à mon
intention et compter son argent.
    —  Je
ne

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