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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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Son
image m’obsédait, me torturait. Il ne se passait pas un seul instant sans que
ne défilent dans ma mémoire les moindres détails de cette comédie qu’a été
notre mariage. J’étais au bord du gouffre ; si Laura n’avait pas été là,
je ne sais pas si j’aurais trouvé le courage de continuer à vivre. Je croyais
que je ne serais plus jamais capable d’aimer. J’avais tort… Mes sentiments pour
ce garçon sont au-delà de toute raison, de toute compréhension. Je veux lui
faire confiance, même si je risque d’être encore blessé…
    Il regarda Cassandra en souriant tristement.
    —  Je
sais que vous cherchez à me protéger d’une nouvelle déception, et je vous en
suis reconnaissant. Vous êtes une véritable amie. Mais je dois courir ce
risque, sinon je le regretterai toute ma vie…
    Cassandra décida de jouer son va-tout.
    —  Ne
craignez-vous pas l’opprobre de votre famille, de vos amis ? Réfléchissez,
Julian, vous allez vous placer dans une situation très inconfortable vis-à-vis
de votre entourage…
    Les traits du lord se crispèrent à nouveau sous l’effet
de la colère.
    —  Que
m’importe l’opinion des autres ? rétorqua-t-il violemment. Dieu merci, je
ne règle pas ma conduite sur les diktats de la société ! Aerith m’a
tellement humilié que plus rien ne peut me toucher à présent. Non, je ne
reculerai pas. Et même si je le voulais, j’en serais incapable…, conclut-il
dans un murmure.
    Cassandra hocha la tête en silence, guère rassurée par
les propos de Julian. Le pari était audacieux. S’il se trompait sur le garçon,
supposition très vraisemblable, parviendrait-il à se remettre de cette seconde
trahison ? Mais il ne servait à rien d’essayer de le convaincre, sa décision
semblait irrévocable. Résignée, elle se leva et se dirigea vers la porte.
    —  Soyez
prudent, Julian, dit-elle simplement avant de sortir dans le couloir.
    Perdu dans ses pensées, celui-ci ne l’entendit pas.
     
    *
     
    —  Que
faites-vous, Miss Ward ?
    Megan sursauta. Surprise, elle se redressa vivement, le
teint rosé.
    —  Rien
de spécial, M. Shaw, répondit-elle d’un ton dégagé en levant sur le
journaliste des yeux candides qui eussent attendri n’importe quel homme
normalement constitué.
    N’importe quel homme, mais pas Jeremy. L’investigation
était chez lui une seconde nature.
    —  Rien
de spécial, vraiment ? Vous écoutiez à la porte ! accusa le
journaliste, l’air outré. Cette attitude ne sied pas à une jeune fille
convenable !
    —  Et
cette remarque n’est pas digne d’un gentleman ! riposta Megan avec
hauteur.
    Jeremy ouvrit des yeux ronds.
    —  Quelle
gamine insolente ! Et d’abord, qui a dit que j’étais un gentleman ?
    Megan lui jeta un regard vipérin. Tous deux se
trouvaient dans la bibliothèque, près de la porte qui communiquait avec le
bureau de Cassandra.
    —  Que
faisiez-vous ? répéta Jeremy, intrigué.
    —  Je
sais que Lord Ashcroft et l’assassin du Cercle du Phénix se sont… comment dire…
beaucoup « rapprochés », expliqua-t-elle à contrecœur. Andrew veut me
tenir à l’écart de cette histoire, mais je ne suis pas décidée à me laisser
faire. Je ne peux pas passer à côté d’un tel rebondissement ! Alors, comme
Cassandra discute avec Lord Ashcroft dans son bureau en ce moment même…
    Le journaliste pivota aussitôt vers la porte en tentant
vainement de feindre l’indifférence.
    —  Oh…
ils sont là… Et… qu’avez-vous réussi à entendre ? s’enquit-il avec une
curiosité mal dissimulée.
    Megan prit une expression malheureuse.
    —  Pas
grand-chose, juste des bribes de conversation. La porte est trop épaisse.
    Jeremy hésita une seconde, puis colla son oreille contre
le battant sous le regard offusqué de Megan qui ne mit toutefois guère de temps
à l’imiter. Retenant leur souffle, ils conservèrent plusieurs minutes durant un
silence religieux.
    —  Je
n’entends rien, lâcha finalement Jeremy d’un ton déçu. Ils doivent être partis.
    —  À cause
de vous, j’ai manqué le meilleur, maugréa Megan qui se redressa en le fixant
avec rancune.
    —  Quelle
mauvaise foi ! Vous venez de dire que la porte était trop épaisse pour
entendre quoi que ce soit !
    Sans répondre, la jeune fille releva le menton et se
disposa à quitter la pièce avec toute la majesté d’une princesse outragée par
un manant. L’effet fut quelque peu manqué toutefois

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