Le clan de l'ours des cavernes
lécher le visage. Une de ses oreilles, déchirée, saignait.
- C'est Loup ! Il est blessé, gémit-elle.
Ses larmes traçaient des sillons blancs dans la tache boueuse qui lui maculait la joue.
- que lui est-il arrivé ?
- Je ne sais pas mais nous devons le secourir, répondit-elle en se redressant. Il nous faut une litière pour le porter au camp. Loup tenta d'imiter Ayla et retomba dans la boue.
- Reste avec lui, dit Jondalar. Je vais fabriquer une civière avec les aulnes que je viens de couper.
quand Ayla et Jondalar regagnèrent le camp, plusieurs Zelando-nii se pressèrent autour d'eux et proposèrent leur aide, ce qui fit comprendre à
Ayla que beaucoup de membres de la Neuvième Caverne s'étaient pris d'affection pour Loup.
- Je lui prépare un coin dans la hutte, dit Marthona en partant devant.
- qu'est-ce que je peux faire ? s'enquit Joharran, qui venait de rentrer au camp.
- Tu pourrais aller voir si Zelandoni a de la consoude, ainsi que des pétales de souci. Je crois qu'il s'est battu avec d'autres loups et les morsures peuvent donner de vilaines plaies. On doit les nettoyer avec soin et appliquer de puissants remèdes.
- Faut-il faire bouillir de l'eau ? demanda Willamar. La voyant acquiescer, il reprit :
- J'allume un feu. Par chance, nous venons de rapporter du bois.
Joharran revint, accompagné de Folara et Proleva, et annonça que Zelandoni les suivait. Avant longtemps, toute la Réunion d'Eté sut qUÎ 1ß loup d'Ayla était blessé, et nombreux furent ceux qui
Jondalar demeura auprès de sa compagne pendant qu'elle examinait l'animal et comprit à son expression que les blessures étaient graves. Certaine que Loup avait été attaqué par toute une meute, Ayla s'étonnait qu'il f˚t encore en vie. Elle se fit apporter par Proleva un morceau de viande d'aurochs, la gratta comme elle l'avait fait pour Lorala, la mélangea à du datura et la glissa dans le gosier de l'animal pour l'aider à se détendre et à s'endormir.
- Jondalar, peux-tu me donner un peu de la peau du petit qui était dans le ventre de la femelle aurochs que j'ai tuée ? Il me faut quelque chose d'absorbant pour laver ses blessures.
Marthona la regarda mettre des racines et des poudres dans divers bols d'eau très chaude puis lui tendit un morceau de tissu en disant :
- Zelandoni s'en sert souvent.
Ayla examina la chose. Ce n'était pas une peau ; cela ressemblait davantage au matériau finement tissé dont était faite la tunique que la mère de Jondalar lui avait offerte. Ayla le trempa dans l'un des bols et vit qu'il absorbait rapidement l'eau.
- Cela ira très bien. Merci, Marthona.
Zelandoni arriva au moment o˘ Jondalar et Joharran retournaient Loup pour qu'Ayla puisse soigner son autre flanc. La Première aida la jeune femme à
nettoyer une blessure particulièrement profonde. Ayla surprit ensuite une partie des Zelandonii en glissant un filament de nerf dans le trou de son tire-fil et en l'utilisant pour refermer les plaies les plus graves à
l'aide de quelques nouds judicieusement placés. Elle avait montré
l'ingénieux outil à plusieurs personnes mais nul ne l'avait vue s'en servir pour coudre de la chair vivante. Elle recousit même l'oreille décollée, qui garderait cependant un bord déchiqueté.
- Alors, c'est ce que tu m'as fait, murmura Jondalar avec un sourire.
- Apparemment, cela aide la plaie à se refermer, dit Zelandoni. As-tu appris cela aussi auprès de la guérisseuse du Clan, Ayla ?
- Non, Iza ne le faisait jamais. Les membres du Clan ne cousent pas vraiment, ils nouent des choses ensemble. Ils utilisent le petit os pointu qui se trouve dans le bas de la patte avant du cerf pour percer des trous dans une peau ; ils y passent ensuite des nerfs en partie sèches et à
l'extrémité durcie, puis ils les nouent. Ils font aussi des récipients en écorce de bouleau, avec cette méthode. C'est quand les plaies de Jondalar s'écartaient et se rouvraient malgré mes efforts pour en rapprocher les bords en les bandant que je me suis demandé si quelques nouds ne maintiendraient pas la peau et les muscles en place. J'ai essayé. Cela semblait marcher mais j'ignorais à quel moment ôter les fils. Il ne fallait pas laisser les nouds s'incruster dans la chair. J'ai peut-être attendu trop longtemps avant de les couper. Jondalar a probablement eu un peu plus mal qu'il n'aurait d˚ quand je les ai enfin retirés.
- Tu veux dire que c'était la première fois que tu recousais une nlaie
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