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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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contenues, en un parfait alignement, pour ne reprendre leur turbulente mêlée qu'après le passage du couple.
    Alors, venant de ces soldats d'élite qui en avaient tant vu, soulevant d'enthousiasme les coeurs les plus sceptiques, les plus cyniques et les plus meurtris, monta une formidable clameur. Elle saluait autant le phénomène surnaturel qui ramenait des millénaires en arrière que ce qui ressemblait à la statue vivante de l'amour triomphant de tout, ainsi qu'elle demeurera quand nous ne serons plus que poussière en les siècles des siècles.
    ***
    Trois heures plus tard, on se retrouvait dans un magnifique hôtel particulier du faubourg Saint-Germain, chez la comtesse Volterri, belle Italienne, amie du marquis de Pontecorvo.

    Marion, ravie, eut le temps de prendre un bain en compagnie de Bamberg et les servantes, très émues, se racontaient « qu'ils avaient mis de l'eau jusqu'au plafond ».
    Autorisée par la comtesse Volterri à choisir dans sa garde-robe « tout ce qui conviendrait le mieux à son goût », elle se décida pour une robe d'un très subtil gris-bleu à agrafes et pierreries, dentelles lilas blanc sur les manches s'arrêtant aux coudes tandis que les épaules se trouvaient assez découvertes en raison de la coupe.
    Enfin, elle chaussa d'adorables souliers de satin blanc avec galons et dentelle en fils d'argent tandis que les boucles d'argent se trouvaient rehaussées de très brillants cailloux d'Alençon taillés par un maître.
    Outre la baronne de Neuville et la comtesse de Volterri, ce souper réunissait Pontecorvo, Bamberg, Mortefontaine et Lagès-Montry. Sur les six convives, trois étaient généraux en des armes et des ordres, il est vrai, assez différents.
    On soupa d'un potage à l'oie, pointes d'asperges et pois verts, de perdrix, tourtes de blanc de chapon, veau rôti, fromage de Fleury, tarte aux pommes et cerises confites. Les vins, italiens, venaient de la région du Vésuve.
    Au début du repas, habilement, Bamberg qui ne tenait pas à évoquer certains sujets, et savait que les convives ne manquaient pas de tact, expliqua :
    — Madame la comtesse et vous, chers amis, ne me demandez point d'explications sur l'étrangeté du feu dans l'hôtel de Von Ploetzen : j'en ignore tout ! Sans doute un courant d'air me fut-il favorable. Aussi, à quoi bon se torturer l'esprit?
    Il ne convainquit personne mais comme il l'escomptait, on ne lui posa aucune question sur son étrange rapport au feu.
    Il ne le souhaitait pas, et moins encore évoquer l'Atlantide. Il se voulait simplement un homme consacrant tout son temps à celle qu'il avait enfin retrouvée, et qu'il aimait tant.

69.
    Ce sujet évité, un autre créa une forte agitation : la fuite de Von Ploetzen par le passage secret.
    Déjà, messagers et pigeons voyageurs gagnaient toutes les chancelleries d'Europe et au-delà. Et seule une poignée de rois et d'empereurs savait ce qui découlait de la fuite du Grand Maître des Teutoniques : le Conseil des Troubles n'était point abattu.
    Mortefontaine, qui vivait cette situation tel un revers personnel, fit montre de conviction :
    — Von Ploetzen ne nous échappera pas !
    Lagès-Montry suggéra :
    — En raison qu'il n'a plus de visage, tel que l'expliquait la baronne qui est la seule, ici, à l'avoir réellement vu?
    Mortefontaine approuva :
    — C'est exactement cela. Il est tellement mutilé, tellement rongé et défiguré par la lèpre qu'il ne peut passer les barrages. Mettrait-il son voile, ce serait pire encore car ceci est une vieille règle de police : qui masque son visage est certain d'attirer l'attention.
    — Il est parti si rapidement, peut-être vous a-t-il pris de vitesse ? remarqua la comtesse de Volterri.
    Mortefontaine ébaucha un de ces demi-sourires qu'on lui voyait parfois, et répondit :
    - Je n'ai pas attendu sa fuite pour mettre nos services en alerte.
    Pontecorvo poursuivit :
    — Le baron connaît bien son affaire. Dès que fut arrêtée la décision d'envoyer les dragons des Opérations Spéciales prendre d'assaut le repaire de Von Ploetzen, la fuite de ce dernier devait être envisagée. Ainsi, tout était déjà en place avant même que le général fît tirer le premier coup de canon. C'est bien cela, baron ?
    — Très exactement.
    Marion sourit de cette complicité :
    — Et si vous vous trouviez un jour tous deux en opposition ?
    Ce fut Mortefontaine qui répondit avec bonne humeur :
    — Nous nous annulerions. Il existe entre nous trop de

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