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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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Alaric, or je trouve le cynisme fort peu attrayant. C’est une excuse plutôt simpliste. On prétend qu’il n’y a rien à faire; donc on ne fait rien et on se sent dans son bon droit. Pour moi, c’est une autre forme de malhonnêteté, et que j’apprécie encore moins.
    A sa surprise, il eut un énorme sourire dénué de toute affectation.
    —    Je ne pensais pas qu’une femme était capable de me déconcerter, et pourtant, vous y êtes parvenue. Vous êtes d’une honnêteté affligeante : il n’y a pas moyen de vous embrouiller.
    —    Parce que vous en aviez l’intention?
    Pourquoi, bonté divine, se sentait-elle aussi flattée? C’était totalement ridicule!
    L’arrivée de Jessamyn Nash empêcha Paul Alaric de répondre. Pas le moindre défaut ne venait ternir son teint de camélia ; son regard tranquille glissa sur Alaric avant de se poser sur Charlotte. Ses grands yeux d’un bleu éclatant brillaient d’intelligence.
    —    Quel plaisir de vous revoir, Mrs. Pitt ! Je ne me doutais pas que vous alliez nous rendre visite aussi fréquemment. Dans votre propre cercle, n’a-t-on pas l’impression que vous les abandonnez?
    Souriante, Charlotte fixa sans broncher les yeux magnifiques.
    —    J’espère bien que si, répliqua-t-elle d’un ton léger. Mais je soutiendrai Emily dans la mesure de mes moyens, tant que cette tragique affaire ne sera pas réglée.
    Jessamyn savait se maîtriser bien mieux que Selena. Son visage s’adoucit; un sourire chaleureux joua sur ses lèvres pulpeuses.
    —    C’est très généreux de votre part. Mais je crois que le changement n’est pas non plus pour vous déplaire.
    Charlotte reçut parfaitement le message, mais réussit à garder un air innocent. Elle entendait rendre sourire pour sourire, dût-elle s’en étouffer. Elle n’était pas charmeuse de nature; néanmoins, elle savait qu’on prenait plus de mouches avec du miel qu’avec du vinaigre.
    —    Tout à fait, acquiesça-t-elle. Il ne se passe rien d’aussi dramatique là où j’habite. Nous n’avons pas eu de viol ou de meurtre depuis des années, je pense. Peut-être même jamais !
    Paul Alaric sortit précipitamment son mouchoir et éternua dedans. Charlotte vit ses épaules trembler de rire, et le rouge du triomphe lui monta au visage.
    Jessamyn était livide. Sa voix, lorsqu’elle parla, avait un son grinçant.
    —    Et de réceptions comme celle-ci non plus, j’imagine? Permettez-moi de vous donner un conseil d’amie. Il faut circuler, parler à tout le monde. C’est l’usage chez nous, surtout si l’on est plus ou moins liée à la maîtresse de maison. On ne doit pas afficher ses préférences pour un convive en particulier... même si elles sont réelles !
    Le coup était magistral. Charlotte n’avait pas d’autre choix que de partir, le cou et la poitrine en feu à l’idée qu’Alaric la soupçonne de rechercher sa compagnie. Qui plus est, son embarras ne faisait que confirmer cette insinuation ! Furieuse, elle se jura de le détromper : elle n’était pas comme toutes ces sottes qui passaient leur temps à le harceler. Elle s’excusa avec un sourire figé et s’éloigna dignement, la tête si haute qu’elle faillit rater la marche entre les deux salles de réception. Alors qu’elle essayait justement de recouvrer son équilibre, elle entra en collision avec Lady Tamworth et Miss Lucinda.
    —    Désolée, bredouilla-t-elle. Je vous demande pardon.
    Lady Tamworth la regarda fixement, notant sa rougeur et son comportement maladroit. Sur sa figure, on lisait clairement ce qu’elle pensait des jeunes femmes qui s’adonnent à la boisson en plein après-midi.
    Miss Lucinda, elle, avait d’autres chats à fouetter. Elle empoigna farouchement Charlotte de sa petite main potelée.
    —    Puis-je vous demander, strictement entre nous, ma chère, dans quelle mesure Lady Ashworth connaît le Juifl
    Charlotte suivit son regard et vit un jeune homme mince et très brun, au teint bistre.
    —    Aucune idée, répondit-elle avec un coup d’œil sur Lady Tamworth. Mais je peux lui poser la question, si vous le désirez.
    Elles ne se laissèrent pas décontenancer.
    —    A votre place, je le ferais, ma chère. Après tout, elle ignore peut-être qui il est !
    —    Peut-être, acquiesça Charlotte. Et qui est-il ?
    Lady Tamworth parut momentanément désarçonnée.
    —    Mais... il est juif, voyons !
    —    C’est ce que vous

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