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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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sais de quoi elle a peur... or ça n’existe pas, du moins pas ici, pas à Paragon Walk.
    —    Alors, pourquoi ne pas le lui dire? fit-elle, exaspérée.
    La terreur de Phoebe lui faisait pitié.
    Il la considéra avec patience.
    —    Parce qu’elle ne me croira pas. Elle a réussi à se convaincre, exactement comme Miss Lucinda Horbury.
    —    Ah, vous voulez parler de l’apparition de Miss Lucinda ?
    Elle défaillit presque de soulagement.
    Il rit de bon cœur.
    —    Je ne doute pas qu’elle ait vu quelque chose. Si elle continue à fourrer son nez vertueux dans les affaires des autres, la tentation est grande de lui donner un os à ronger. Il devait être tout à fait réel, son monstre vert... du moins, pour la circonstance.
    Elle tenait à lui faire part de sa désapprobation, mais surtout, elle avait envie de le croire.
    —    C’est totalement irresponsable, déclara-t-elle
    d’une voix qui se voulait pincée. La pauvre femme aurait pu avoir une attaque.
    Il ne fut pas dupe un seul instant.
    —    Ça m’étonnerait. C’est une vieille dame très coriace. Son indignation la maintiendra en vie, ne serait-ce que pour découvrir ce qui se passe.
    —    Savez-vous qui c’était?
    Il ouvrit de grands yeux.
    —    J’ignore complètement si ça a même eu lieu ainsi. Il s’agit d’une simple déduction.
    Elle ne sut que dire d’autre. Sa proximité la gênait. Il n’avait pas besoin de la toucher ou de lui parler pour éclipser de sa présence tous les autres convives. Avait-il agressé Fanny, puis Selena? Ou bien était-ce quelqu’un d’autre, et Selena s’était seulement mis en tête que c’était lui? Ça encore, c’était compréhensible. Tout à coup, une réalité sordide et humiliante se muait en une aventure dangereuse, certes, mais non dénuée de frisson.
    Prétendre, même intérieurement, que cet homme n’exerçait pas un effet profondément troublant de domination eût été malhonnête. Etait-ce une perception inconsciente de la violence en lui qui la fascinait? Était-il vrai que les femmes, dans quelque tréfonds primitif et inavouable de leur âme, rêvaient de viol ? Nourrissaient-elles toutes, y compris elle-même, une passion secrète pour Paul Alaric ?
    « La femme pleurant son amant démoniaque »... un vers brutalement approprié lui revint en mémoire. Elle le chassa, plaquant un sourire — qu’elle sentait grotesque et artificiel — sur son visage.
    —    Je vois mal quelqu’un s’affubler d’un accoutrement aussi incongru, dit-elle, s’efforçant de prendre un ton léger. A mon avis, c’était plutôt un animal égaré, ou alors les branches d’un buisson à la lueur des becs de gaz.
    —    Possible, répondit-il avec douceur. Je ne tiens pas à polémiquer avec vous.
    Du reste, l’arrivée des demoiselles Horbury en personne, flanquées de Lady Tamworth, les empêcha de poursuivre cette discussion.
    —    Bonsoir, Miss Horbury, fit Charlotte poliment. Lady Tamworth.
    —    Comme c’est intrépide à vous d’être venue, ajouta Alaric.
    Charlotte l’aurait giflé.
    Miss Lucinda s’empourpra. Elle ne l’estimait pas et donc ne l’aimait pas, mais un compliment, cela ne se refusait pas.
    —    C’était mon devoir, répliqua-t-elle avec retenue. Et je ne rentrerai pas seule.
    Elle le fixa ostensiblement de son œil bleu pâle.
    —    Je ne commettrais pas la sottise de sortir non accompagnée.
    Voyant Alaric hausser imperceptiblement ses sourcils fins, Charlotte devina ce qu’il pensait. Elle réprima avec peine un accès de fou rire. L’idée qu’un homme, surtout Paul Alaric, accoste par force Miss Lucinda était absurde.
    —    Voilà qui est très sage, acquiesça-t-il, soutenant son regard direct sans ciller. A vous trois, vous n’avez aucune crainte à avoir : rien ni personne n’osera s’attaquer à vous.
    Une expression vaguement suspicieuse se peignit sur les traits de Miss Lucinda à la pensée que peut-être il se moquait d’elle, mais comme elle-même n’y voyait rien de drôle, elle décida que c’était de l’humour étranger, indigne d’attention.
    —    Ça, c’est certain, confirma Lady Tamworth avec véhémence. On peut accomplir de grandes choses si l’on se serre les coudes. Et il y a tant à faire, si l’on veut sauver la société.
    Elle regarda d’un œil torve Simeon Isaacs qui, l’air animé, se penchait vers Albertine Dilbridge.
    —    Pour

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