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Le Dernier Caton

Le Dernier Caton

Titel: Le Dernier Caton Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matilde Asensi
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approuvai-je.
    — Vous êtes certaine, professeur, parce que, si je peux me permettre, moi, je ne comprends pas cette histoire d’Athéniens.
    — Je crois que nous devrions aller dîner, et continuer plus tard, proposa Farag. Nous sommes épuisés, cela nous fera du bien de nous détendre et de reprendre des forces en laissant un peu nos cerveaux récupérer. Qu’en dites-vous ?
    — Je suis d’accord, déclarai-je, enthousiaste. Venez, capitaine, il est temps de s’arrêter.
    — Allez-y, moi, j’ai des choses à faire.
    — Par exemple ? le provoquai-je en prenant ma veste.
    — Je pourrais vous répondre que cela ne vous regarde pas, répondit-il d’un ton désagréable, mais je veux faire des recherches sur les Athéniens et le receveur.
    Tandis que nous nous dirigions vers la salle à manger, je ne pus éviter de penser à tout ce que mon frère m’avait raconté sur le capitaine Glauser-Röist. Je fus sur le point d’en parler à Farag, mais je me dis qu’il valait mieux ne pas le faire, que ce genre d’informations ne devait pas circuler, ou, du moins, pas à travers moi. Pour certaines choses, je préférais être un terminus plutôt qu’une gare de transit.
    Assis à table, Farag me contempla de telle sorte que je ne pus soutenir son regard. Pendant tout le dîner, j’évitai son regard comme s’il brûlait, tout en essayant de maintenir une conversation normale avec un ton de voix naturel. Je dois reconnaître néanmoins qu’en dépit de tout, ce soir-là, je ne pus m’empêcher de le trouver… très beau. Voilà, c’était dit. Très séduisant. Je ne sais si c’était dû à la façon dont ses cheveux tombaient sur son front, à ses gestes ou à son sourire, mais il est certain qu’il avait quelque chose de… Bref, il était très beau ! Tandis que nous rebroussions chemin vers le bureau où nous attendait notre sympathique compagnon, je sentis mes jambes trembler et j’eus envie de fuir, de rentrer chez moi et de ne jamais plus le revoir. Je fermai les yeux dans une tentative désespérée de me réfugier en Dieu, mais sans y parvenir.
    — Tu te sens bien, Basileia ?
    — J’en ai assez de cette odieuse aventure, je veux rentrer à Rome ! dis-je de toutes mes forces.
    — Tiens ? répondit-il tristement. C’est bien la dernière chose que j’espérais entendre.
    En entrant dans le bureau, nous découvrîmes le capitaine affairé sur son clavier.
    — Alors, Kaspar ?
    — Je crois que j’ai trouvé quelque chose, dit-il sans lever les yeux. Lisez ces papiers, cela va vous ravir.
    Je pris la pile de feuilles posées sur le plateau de l’imprimante et commençai à en lire les titres : « Le tumulus de Marathon », « La route originale de Marathon », « La course de Philippides », « La cité de Pikermo ». Deux pages suivaient, en grec : Timbos maratonos et maratonas.
    — Que signifie tout cela ? demandai-je, inquiète.
    — Qu’il va falloir courir le marathon en Grèce, professeur.
    — Quarante-deux kilomètres à pied ! (Le ton de ma voix ne pouvait être plus aigu.)
    — Non, dit Glauser-Röist en fronçant les sourcils et en pinçant les lèvres. Seulement trente-neuf. J’ai découvert que la course d’aujourd’hui ne correspond pas à celle que fit Philippides, en 490 avant J.-C., pour annoncer aux Athéniens la victoire sur les Perses dans la plaine de Marathon. Selon le Comité olympique international, le trajet actuel fut établi en 1908, au moment des Jeux de Londres, et il correspond à la distance entre le château de Windsor et le stade de White City, à l’ouest de la ville. Mais, entre Marathon et Athènes, il n’y a que trente-neuf kilomètres.
    — Je ne voudrais pas être désagréable, commença à dire Farag, mais je crois que Philippides mourut juste après avoir apporté la nouvelle.
    — Pas à cause de la course, professeur, mais des blessures reçues pendant la bataille. Philippides avait déjà parcouru plusieurs fois les cent soixante-six kilomètres qui séparent Athènes de Sparte pour apporter des messages d’une ville à l’autre.
    — Bien, mais quel rapport avec nos cent quatre-vingt-douze Athéniens ?
    — Il existe à Marathon deux tombes géantes ou tumulus, expliqua Glauser-Röist tout en consultant les feuilles qui sortaient de l’imprimante. Elles contiennent les corps des soldats morts lors de cette fameuse bataille, six mille quatre cents Perses d’un côté, cent quatre-vingt-douze

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