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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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accompagner?
    - Vous accompagner? Et où donc?» cria Ducaze, exaspéré.
    D'un signe de tête, de Bèze désigna les hommes de Phaulkon. «Ils vont interroger la fille en dehors de cette enceinte. Aucun mal ne lui sera fait. »
    Avant que Ducaze n'ait eu le temps de s'y opposer, Sautier s'interposa. « Dans ce cas, je viens aussi. »
    Les gaillards qui le retenaient regardèrent leur capitaine, attendant ses instructions. De Bèze hocha la tête. «Vous êtes le bienvenu, Lieutenant.»
    Une petite foule commençait à s'agglutiner à l'extrémité de la cour pour observer la scène avec curiosité. De Bèze fit signe au capitaine d'emmener la jeune femme et ils se mirent aussitôt en route, suivis de Ducaze. Le lieutenant Sautier allait se joindre à eux quand il se souvint de Nellie et de Mark. Il se sentait responsable d'eux et hésitait à les abandonner. Mark vint à son secours. « Pourquoi ne pas vous accompagner, Lieutenant ? proposa-t-il. Nous ne voulons pas rester ici seuls. »
    Visiblement soulagé, l'officier hocha la tête. Nellie esquissa un sourire entendu à l'intention de Mark, et ils se hâtèrent de rattraper les autres.
    Après avoir quitté les abords du séminaire, le groupe suivit un sentier qui longeait le fleuve jusqu'à une clai-rière isolée, ombragée par un énorme banvan dont les puissantes racines formaient un réseau savant et compliqué. Des chiens aboyaient au loin, mais aucun être humain n'était en vue. En se voyant écartée des regards par l'arbre massif, loin de tout visage amical, la fille se remit à pleurer.
    De Bèze remarqua pour la première fois la présence de Nellie et de Mark.
    «Je ne pense pas qu'un tel spectacle puisse vous convenir, madame. »
    Nellie lui jeta un regard de défi. «Oubliez-vous que nous avons assisté à ce crime, mon Père?»
    Il parut réfléchir quelques instants puis haussa les épaules d'un air résigné. «Comme vous voudrez. Laissez-moi toutefois vous préciser que je n'approuve pas les méthodes qui vont être utilisées. J'ai cependant obtenu l'assurance qu'il ne serait fait aucun mal à cette pauvre fille.
    - Dites plutôt que ces méthodes sont indignes de notre religion!» s'écria Ducaze en voyant les gardes de Phaulkon obliger la jeune femme à s'agenouiller au pied de l'arbre. «Nous sommes des chrétiens, pas des animaux ! »
    Terrorisée, la convertie implora une nouvelle fois Ducaze du regard. Voyant qu'il s'apprêtait à la secourir, les gardes le retinrent fermement.
    «Devant Dieu, de Bèze, je vous assure que vous serez puni pour cela!
    - Ces hommes ne veulent que l'intimider, Ducaze, rien de plus. Comme vous, je réprouve de telles pratiques, mais ce sont les ordres du seigneur Phaulkon, pas les miens. Nous interviendrons tous deux si les choses tournent mal.»
    Debout devant la prisonnière, l'un des gardes lui mit sous le nez une sinistre collection de pointes de bambou acérées, de tailles différentes et reliées les unes aux autres par leurs extrémités. On aurait dit des aiguilles. Lentement, il passa un doigt sur les pointes pour vérifier qu'elles étaient bien effilées tandis qu'un autre garde, posté derrière la jeune femme,
    serrait sa tête entre ses mains calleuses, comme dans un étau.
    Les yeux exorbités par la peur, le front inondé de sueur, la fille se tourna une dernière fois vers Ducaze pour lui lancer un appel désespéré. Agenouillé, il marmonnait des prières.
    Nellie regarda le père de Bèze. «Que vont-ils lui faire ? » demanda-t-elle anxieusement en s'accrochant au bras de Mark pour ne pas défaillir.
    «Au Siam, le châtiment doit toujours être proportionné à la faute commise. Celui qui est soupçonné de mensonge doit avoir les lèvres cousues. »
    Nellie pâlit, et Mark baissa les yeux en voyant le garde approcher la longue tige de bambou des lèvres de la fille. Elle se mit à hurler et un torrent de paroles s'échappa de sa bouche. Puis elle retomba, prostrée et muette, sur le sol.
    Le garde leva les yeux vers le capitaine qui s'avança en secouant la tête. L'air menaçant, il prit l'aiguille et se prépara à la planter lui-même dans les lèvres de la prisonnière qui tressaillit violemment et se mit à claquer des dents.
    De Bèze fit un pas en avant pour intervenir, mais avant qu'il n'en ait eu le temps, la Siamoise, affolée, se remit précipitamment à parler. Elle semblait maintenant se décharger de son fardeau, et le capitaine parut enfin satisfait.
    De Bèze se

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