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Le Druidisme

Le Druidisme

Titel: Le Druidisme Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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traits de chouette et au cimier en forme de cygne, en bronze,
découverte récemment à Kerguily en Dinéault (Finistère), actuellement au musée
de Bretagne, à Rennes. Mais les inscriptions qui la concernent sont nombreuses
sur toute l’étendue du territoire celtique, ce qui prouve sa réelle importance.
Les Gaulois ont toujours eu la réputation d’être d’habiles artisans et des
artistes de valeur, même quand les Grecs et les Romains ne comprenaient pas le
sens de leur démarche intellectuelle.
    En Irlande, il ne peut faire aucun doute qu’elle ne soit la
fameuse Brigit, fille du Dagda (comme Minerve-Athéna est fille de
Jupiter-Zeus). Elle est la patronne des poètes, des fili et des médecins (première fonction), des artisans, des forgerons et des
bronziers (troisième fonction), et elle apparaît souvent sous les traits d’une
guerrière (deuxième fonction). D’ailleurs, certains textes irlandais font état
de trois Brigit différentes, ce qui prouve que c’est une déesse à trois
visages, ou une triple déesse. Elle présidait sans doute à la fête d’ Imbolc , le 1 er  février, et c’est ce
même jour que les Irlandais rendent hommage à sainte Brigitte de Kildare,
laquelle semble bien avoir, dans la dévotion chrétienne, remplacé la divinité
païenne. En vrai, les Irlandais ont fait de sainte Brigitte leur grande
patronne, immédiatement après saint Patrick, par ordre de grandeur. Ce n’est
pas par hasard. Et quand on raconte qu’à l’abbaye de Kildare, dont elle était l’abesse,
Brigitte faisait entretenir un feu perpétuel, cela ne peut que faire penser au
feu perpétuel entretenu à Bath, en Grande-Bretagne, pour honorer la déesse Sul
que Solin assimile précisément à Minerve. On pourra y voir également une analogie
certaine avec le culte de Vesta, à Rome.
    Le nom de Brigit n’offre aucune difficulté de compréhension.
Il provient d’un radical bri ou brig , signifiant « haut », et par
extension « fort », que l’on reconnaît dans certains toponymes
continentaux comme Bregenz ( Brigantia ),
Briançon, ou encore Brech (Morbihan), nom qui n’est pas breton en dépit de la
consonance, mais d’origine gauloise. Le mot se retrouve dans le breton bré , dans le sens de « hauteur, colline »,
utilisé comme préfixe (Brélevenez, Bréholo), et il a donné un certain nombre
d’appellations assez anciennes concernant des forteresses situées sur des
hauteurs.
    Mais le nom de Brigit a disparu très tôt de la tradition
irlandaise, occulté parce que gênant pour les chrétiens, et portant préjudice à
« sainte » Brigitte. Cela n’a pas empêché les transcripteurs de la
tradition gaélique de la présenter dans leurs récits, mais sous des noms
divers : ainsi, on peut la reconnaître dans Boinn, dans Eithné, dans
Étaine et sans doute dans Bodbh et Morrigane, elles aussi triples déesses
interchangeables. De plus, il est fort possible qu’elle soit la Macha
irlandaise, c’est-à-dire la galloise Rhiannon et la gallo-romaine Épona. Mais
elle est sûrement Tailtiu, la déesse-terre irlandaise, la mère nourricière du
dieu Lug, en l’honneur de laquelle celui-ci institua la fête de Lugnasad , le 1 er  août, soit six mois
après la fête d’ Imbolc , patronnée par Brigit.
    Boinn (ou Boyne, ou Boann) est littéralement la « Vache
Blanche » ( Bo-Vinda ). Le nom paraît tout
à fait normal dans une société de pasteurs qui mesurent leurs richesses en
têtes de bétail. En ce sens, Boinn représente la prospérité, et la couleur
blanche (attachée à l’idée de beauté et de race pure) renforce la fonction.
Elle est l’épouse d’Elcmar, frère du Dagda, mais en réalité double noir et
négatif de celui-ci, le nom d’Elcmar signifiant « envieux » ou
« jaloux ». En éloignant Elcmar et en s’unissant avec Boinn, le Dagda
ne commet pas un adultère comme les textes, soucieux de respecter la morale
chrétienne, veulent nous le faire croire, mais il néantise son côté noir, magnifie
son aspect blanc de « dieu bon », et engendre ainsi, grâce à la
prospérité, le « jeune fils » (Mac Oc) qui est aussi un « choix
unique » (Oengus). C’est ce que raconte un poème du X e  siècle, dû à Cinaed ua Hartacain. On y
apprend d’ailleurs qu’Elcmar porte aussi le nom de Nechtan ,
transposition gaélique du latin Neptunus, et qu’il possède une fontaine
merveilleuse, la Source de Segais. Boinn, après la naissance

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