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Le faucon du siam

Le faucon du siam

Titel: Le faucon du siam Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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ouvertes et
l'éventer constamment pour rétablir un niveau d'air correct dans son organisme.
    Sunida remercia le médecin et lui murmura quelque chose,
mais il fronça les sourcils et secoua la tête. « Honorable Docteur,
insista-t-elle, Son Excellence et toute la Cour attendent. » Le médecin réfléchit
un moment et secoua de nouveau la tête. « Si vous voulez qu'il guérisse, il ne
faut pas le déplacer. D'ailleurs, le moindre mouvement lui causera de grandes
souffrances. Son Excellence comprendra certainement que le farang n'est tout
simplement pas assez bien. »
    Sunida semblait désemparée. « Je suis d'accord, Honorable
Docteur, mais Son Excellence insistait tellement pour que le farang soit
présent. Après tout, cela révélerait toute la vérité sur son naufrage. »
    Phaulkon comprit et l'angoisse le saisit. Évidemment,
qu'est-ce qui pouvait être urgent au point qu'il faille le déplacer
immédiatement? On avait retrouvé le Royal Lotus! Ou peut-être avait-on
découvert les canons. Ou les deux. Il frémit. Dans quel triste état il se
trouvait pour affronter un nouvel interrogatoire ! Il jeta un cc>up d'œil à
Sunida. Elle semblait si préoccupée. Était-ce l'état où elle le voyait qui
barrait son front d'un pli soucieux? ou bien la certitude du sort qui
l'attendait dehors?
    Mieux valait être fixé. Des retards ne feraient
qu'irriter le gouverneur. Du moins l'exécution mettrait-elle un terme aux
horribles souffrances qu'il ressentait, se dit-il avec amertume. Le cœur lourd,
il se força à se lever. Mais ce seul mouvement parut réveiller en même temps
toutes les contusions de son corps et il fut soudain pris de faiblesse. Sunida
et le docteur se précipitèrent pour lui venir en aide : mais c'était trop tard.
Il retomba sur la paillasse, inconscient.
    Le messager, hors d'haleine, se prosterna à l'entrée de
la cour. L'homme était vêtu d'un pagne couvert de poussière. Son torse et son
dos ruisselaient de sueur.
    Il fit quelques pas tout essoufflé et s'arrêta non loin
des pieds du gouverneur. Sa poitrine se soulevait par saccades tandis qu'il
cherchait à reprendre son souffle. Tous les courtisans étaient penchés en
avant. Sur un signe du gouverneur, les paysans qui venaient de terminer leur
numéro rampèrent à reculons comme une armée de crocodiles battant en retraite.
Burnaby et Ivatt échangèrent un regard inquiet : leurs pires craintes se
rallumaient. C'était, à n'en pas douter, le messager venu annoncer la
découverte du Royal Lotus. S'agissait-il simplement du bateau ou
également des canons?
    « Ô Grand et Puissant Seigneur, commença le messager, la
poussière de vos pieds apporte de grandes nouvelles. Votre Excellence a été
trois fois bénie. Dans les forêts du Sud des fermiers ont capturé un éléphant
blanc. » Le messager s'arrêta pour reprendre haleine au milieu d'un silence
respectueux. L'assemblée attendait, fascinée. « Le noble animal est en route
pour venir ici, Puissant Seigneur. Les foules s'amassent dans chaque village
qu'il traverse. La gloire et l'honneur sont sur Votre Excellence. »
    Un murmure de joie monta de l'assemblée, le gouverneur
semblait ravi. La Cour tout entière se tourna dans un geste spontané
d'obéissance. Perplexes, Ivatt et Burnaby imitèrent les autres et s'inclinèrent
bien bas devant le mandarin. Puis tous les courtisans se levèrent, chacun
parlant avec volubilité à son voisin : on allait se retirer pour accueillir
comme il convenait ce merveilleux présage. Chacun devait revêtir ses plus beaux
atours pour la grande cérémonie qui allait suivre. Le gouverneur lança un bref
coup d'œil aux farangs, comme s'il regrettait de ne pouvoir leur faire
comprendre l'importance de la nouvelle qu'il venait de recevoir. Mais la
barrière de la langue l'arrêta. En l'absence du farang hollandais, qui avait
prétexté une indisposition quand on l'avait invité à assister à la
représentation donnée par les paysans, l'interprète malais n'était pas là. Avec
un haussement d'épaules résigné, le gouverneur ordonna au Palat d'accompagner
les farangs jusqu'à leur logement et d'essayer de leur expliquer l'admirable
événement.
    Prudemment, Burnaby et Ivatt regardèrent par la fenêtre
de la petite maison où se trouvait Phaulkon. Constatant qu'il était éveillé,
ils entrèrent.
    « Dieu merci, mes amis, vous êtes encore en vie, s'écria
Phaulkon soulagé de retrouver ses deux compagnons indemnes. Je croyais qu'on
nous

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