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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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refusèrent de jouer le jeu. Ils
demandaient grâce, mais rien de plus. D’habitude, mais pas toujours, elle
cédait à ceux dont une femme plaidait la cause. Certaines femmes se pliaient
difficilement à la collaboration – c’était pourtant pour leur bien qu’Attaroa
voulait éliminer les hommes – mais on pouvait heureusement les
circonvenir en agissant sur les hommes auxquels elles étaient liées, si bien qu’Attaroa
avait décidé de garder ceux-là en vie.
    Les visiteurs arrivaient d’ordinaire pendant la saison chaude.
On se déplaçait peu durant l’hiver, et ceux du Voyage séjournaient dans un
Camp. Ces derniers temps, peu de Voyageurs étaient passés, et pas un seul l’été
précédent. Par le plus grand des hasards, quelques hommes avaient réussi à s’échapper,
et des femmes s’étaient enfuies. Ils avaient prévenu les autres. Ceux qui
entendaient leurs récits les répétaient ensuite comme s’il s’agissait d’une
rumeur ou d’un conte de Voyageur, mais les rumeurs qui couraient sur les Louves
cruelles s’étaient amplifiées et les gens n’approchaient plus.
    Attaroa s’était réjouie quand on avait ramené Jondalar, mais il
s’était vite révélé plus entêté que ses propres hommes. Il refusait de jouer le
jeu, et il ne lui donnait même pas la satisfaction de l’implorer. Sinon, elle l’aurait
laissé vivre un peu, le temps de savourer le plaisir de le voir céder.
    A son commandement, ses Louves s’emparèrent de Jondalar. Il se
débattit farouchement, écartant les sagaies, distribuant des coups qui
laissèrent des traces. Il se libéra presque mais le nombre vint à bout de la
résistance héroïque. Il continua à se démener pendant que les Louves coupaient
les lanières qui retenaient sa tunique et ses jambières, et elles le menacèrent
de lui trancher la gorge.
    Après avoir arraché sa tunique et dénudé sa poitrine, elles lui
lièrent les poignets et, à l’aide d’une corde passée autour ses liens, elles l’accrochèrent
à une cheville en bois fichée au sommet d’un pieu. Il donna des coups de pied,
dont certains atteignirent les Louves qui ôtaient ses jambières, mais sa
résistance ne servait qu’à les exciter à le frapper davantage, et personne n’était
là pour les retenir.
    Lorsqu’elles l’eurent ainsi pendu nu au poteau, elles se
reculèrent pour jouir du spectacle en arborant des sourires narquois. Il avait
beau être grand et fort, elles avaient eu raison de lui. Jondalar touchait à
peine le sol du bout des pieds, et il se doutait qu’à sa place la plupart des
hommes se balanceraient au bout de leur corde. De sentir le sol sous ses
orteils le rassura, et il adressa une vague supplique à la Grande Terre Mère
pour qu’elle le sortît de cette fâcheuse posture.
    Sa cicatrice à la cuisse intrigua Attaroa. La blessure avait été
bien soignée. Elle ne l’avait jamais vu boiter, ni tirer la jambe. Puisqu’il
était vigoureux, il mettrait plus longtemps à mourir, se dit-elle. Il lui
donnerait peut-être du Plaisir, après tout. Cette pensée la fit sourire.
    Jondalar surprit le regard scrutateur d’Attaroa. Il frissonna,
mais la bise glacée n’y était pour rien. Attaroa l’observait en souriant, le
visage empourpré, le souffle court. Une étrange sensualité l’enveloppait. Ses
Plaisirs se décuplaient toujours si l’homme était beau. Séduite à sa manière
par le géant au charisme naturel, elle se promit de le faire durer le plus
possible.
    Jondalar regarda du côté de l’Enclos, devinant que les hommes
observaient la scène par les fentes de la palissade. Il s’étonnait qu’ils ne l’eussent
pas prévenu. Ce n’était à l’évidence pas la première fois qu’Attaroa se livrait
à ce jeu. Cela aurait-il changé quoi que ce fût s’ils l’avaient mis en
garde ? Sans doute avaient-ils estimé préférable qu’il ignorât le sort qui
l’attendait.
    En réalité, certains en avaient discuté entre eux. Ils aimaient
tous le Zelandonii  et admiraient son art de tailleur de silex. Grâce aux
excellents couteaux et aux outils qu’il leur avait fabriqués, chacun espérait
trouver une occasion de s’enfuir. Ils garderaient précieusement le souvenir de
Jondalar, mais, au plus profond de leur cœur, ils savaient que si aucun
visiteur ne se présentait, Attaroa n’hésiterait pas à choisir ses victimes
parmi eux. Quelques S’Armunaï avaient déjà subi ce triste sort, et tous
savaient que leurs

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