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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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seul surpris. Entendre une étrangère l’appeler
par son nom stupéfia Attaroa, mais ce fut surtout l’accent guttural d’Ayla qui
la bouleversa et fit ressurgir des émotions oubliées depuis longtemps. Des
émotions complexes qui l’envahirent d’un inquiétant malaise, et renforcèrent sa
conviction que l’apparition n’était pas une simple femme sur le dos d’un
cheval.
    Ces émotions remontaient à des années. Attaroa n’avait pas aimé
les circonstances qui les avaient provoquées et elle aimait encore moins qu’on
les fasse revivre. Une violente colère l’emporta. Elle voulait chasser ces
souvenirs, s’en débarrasser à jamais. Mais comment faire ? Elle regarda
Ayla, Tout était de la faute de l’étrangère. C’était elle qui avait fait
jaillir les émotions mauvaises. Si elle disparaissait, Attaroa serait délivrée
du cauchemar. Avec la vivacité coutumière de son esprit malade, Attaroa
commença à échafauder les plans de la destruction projetée, et son visage s’éclaira
d’un sourire sournois.
    — Eh bien, on dirait que le Zelandonii  n’avait pas menti,
en fin de compte ! déclara-t-elle. Tu es arrivée à temps. Nous pensions qu’il
était venu voler notre viande, alors que nous en manquons cruellement. Chez les
S’Armunaï, le vol est puni de mort. Il nous avait conté une histoire à propos d’une
femme qui voyageait à dos de cheval, mais tu comprendras que c’était difficile
à croire...
    Attaroa remarqua alors que ses paroles n’étaient pas traduites.
Elle s’arrêta net.
    — S’Armuna ! aboya-t-elle. Tu ne parles pas mes mots.
    S’Armuna était perdue dans la contemplation d’Ayla. Une des
chasseresses revenue avec le premier groupe qui transportait Jondalar lui avait
parlé d’une vision qu’elle avait eue pendant la chasse, et dont elle voulait
connaître l’interprétation. Elle avait vu une femme se tenant sur le dos d’un
des chevaux qu’elles poussaient vers le précipice. La femme luttait pour
maîtriser l’animal, et avait finalement réussi à lui faire rebrousser chemin.
Lorsque les chasseresses qui portaient le deuxième chargement de viande
parlèrent d’une femme qui s’éloignait sur le dos d’un cheval au galop, S’Armuna
s’était interrogée sur le sens de ces visions étranges et répétées.
    Voilà quelque temps que de nombreux faits perturbaient Celle Qui
Sert la Mère. Mais quand l’homme qu’on avait rapporté sembla surgi de son
passé, et qu’il lui raconta l’histoire d’une femme à cheval, elle fut
bouleversée. Ce devait être un signe, mais elle n’avait pas réussi à en déceler
le sens. Ce signe revenait dans les visions collectives des chasseresses, et la
femme qui venait d’entrer à cheval dans le Camp en décuplait la puissance. La
vision avait jeté S’Armuna dans un trouble profond. Elle en avait oublié
Attaroa. Mais elle entendit le reproche de la Femme Qui Ordonne et s’empressa
de traduire.
    — La mort pour un chasseur coupable d’avoir chassé n’est
pas un châtiment que demande la Grande Mère de Toutes les Créatures, répliqua
Ayla après avoir pris connaissance de la traduction.
    Ayla avait saisi l’essentiel du discours d’Attaroa. Le s’armunaï
était très proche du mamutoï, et elle en avait déjà appris les rudiments, mais
elle s’exprimait plus facilement en Zelandonii.
    — La Mère recommande à Ses enfants de partager la
nourriture et d’offrir l’hospitalité aux visiteurs, reprit-elle.
    Ce fut quand elle parla en Zelandonii  que S’Armuna remarqua l’accent
d’Ayla. Son Zelandonii  était parfait mais il y avait un petit quelque chose...
mais ce n’était pas le moment de penser à cela. Attaroa attendait.
    — Précisément, c’est pour cela que nous administrons le
châtiment, expliqua Attaroa d’une voix suave, bien que la rage qu’elle tentait
d’étouffer n’échappât ni à Ayla ni à S’Armuna. Il décourage le vol et permet qu’il
y ait assez à partager. Mais comment une femme comme toi, si adroite avec ses
armes, pourrait-elle comprendre nos difficultés ? Avant moi, les femmes n’avaient
pas le droit de chasser, et la nourriture était rare. Nous avons toutes
beaucoup souffert.
    — Mais la Grande Terre Mère n’accorde pas que de la viande
à Ses Enfants. Il y a bien ici des femmes qui connaissent la nourriture qui
pousse de la terre et attend d’être cueillie, repartit Ayla.
    — J’ai dû l’interdire ! Si elles avaient

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