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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de place dans
aucun des deux peuples, d’après ce que j’ai compris.
    — A ton avis, Brugar est-il le produit d’esprits
mêlés ? demanda Ayla.
    — Pourquoi toutes ces questions ?
    — Parce que je ne serais pas surprise qu’il ait vécu, ou qu’il
ait grandi chez ceux que vous appelez les Têtes Plates.
    — Qu’est-ce qui te fait croire cela ?
    — Les comportements que tu as décrits font partie des
usages du Clan.
    — Le Clan ?
    — Oui, c’est ainsi que se nomment les Têtes Plates entre
eux, expliqua Ayla, qui examina ensuite plusieurs hypothèses. Mais s’il était
capable de charmer, ça voudrait dire qu’il pouvait s’exprimer facilement, il n’avait
donc pas toujours vécu avec le Clan. Il n’y était certainement pas né, et on
avait dû l’y envoyer plus tard. Et en tant qu’esprit mêlé, il devait y être à
peine toléré. On devait même le trouver difforme. Je doute qu’il ait pu
comprendre leurs coutumes, et il a dû rester à l’écart. Sa vie n’a sûrement pas
été facile.
    S’Armuna était déconcertée. Elle se demandait comment Ayla, une
étrangère, avait pu deviner tant de choses.
    — Pour quelqu’un qui n’a jamais rencontré Brugar, tu m’as l’air
de bien le connaître, remarqua-t-elle.
    — Il est donc né d’esprits mêlés ? intervint Jondalar.
    — Oui. Attaroa m’a raconté ses origines, ou plutôt ce qu’elle
en savait. Apparemment, la mère de Brugar était un mélange d’humain et de Tête
Plate, et sa grand-mère était une vraie Tête Plate, commença S’Armuna.
    Elle a probablement été engrossée par un Autre qui l’a forcée à
partager les Plaisirs, se dit Ayla. Et elle a donné le jour à une métisse,
comme l’enfant que j’ai vue au Rassemblement du Clan, et qui a été promise à
Durc.
    — Son enfance n’a pas été heureuse, continuait S’Armuna.
Elle a quitté son peuple avant même d’être mûre. Elle est partie avec un homme
de la Caverne de ceux qui vivent à l’ouest.
    — Les Losadunaï ? demanda Jondalar.
    — Oui, je crois bien qu’on les appelle ainsi. Toujours
est-il que peu après son départ, elle a eu un enfant mâle. C’était Brugar.
    — Qu’on nommait aussi Brug, j’imagine ? intervint
Ayla.
    — Comment l’as-tu deviné ?
    — Brug était sans doute son nom du Clan.
    — Je crois bien que l’homme avec qui sa mère s’est enfuie
la battait souvent. Pourquoi ? Je l’ignore. Certains hommes sont ainsi.
    — Les femmes du Clan apprennent à accepter ce genre de
traitement, expliqua Ayla. Les hommes n’ont pas le droit de se battre, mais
lorsqu’ils réprimandent une femme, il leur arrive de la frapper. Ils ne doivent
pas les battre durement, mais certains le font.
    S’Armuna prit un air entendu.
    — Alors, j’imagine qu’au début, la mère de Brugar trouvait
normal que l’homme avec qui elle vivait la batte, mais les choses ont dû
empirer. Avec ce genre d’homme, il faut s’y attendre. Il s’est mis à corriger l’enfant,
et c’est sans doute ce qui a décidé la mère à s’enfuir et à retourner chez son
peuple.
    — Si elle avait eu du mal à vivre avec le Clan, ça a dû
être encore plus pénible pour son fils qui n’était même pas un esprit mêlé,
remarqua Ayla.
    — Oui, si les esprits se mélangent comme on le croit,
Brugar devait être trois quarts humain et un quart Tête Plate, calcula S’Armuna.
Ayla pensa soudain à son fils, Durc. Broud doit lui rendre la vie difficile. Et
s’il tournait comme Brugar ? Non, Durc est un vrai esprit mêlé, il a Uba
pour l’aimer et Brun pour l’éduquer. Brun l’a accepté parmi le Clan quand il
était encore le chef et que Durc n’était qu’un bébé. Il s’assurera que Durc
connaît toutes les coutumes du Clan. Il pourrait parler si quelqu’un le lui
apprenait, mais il a peut-être la mémoire ancestrale du Clan. Si c’est le cas,
avec l’aide de Brun, il deviendra un membre du Clan à part entière.
    Un soupçon effleura l’esprit de S’Armuna.
    — Où as-tu appris à connaître si bien les Têtes Plates,
Ayla ? demanda-t-elle.
    Ayla fut prise au dépourvu. Elle n’était pas sur ses gardes
comme elle l’eût été avec Attaroa, et elle ne chercha pas à éluder la question.
    — Ce sont eux qui m’ont élevée, avoua-t-elle tout
simplement. Mon peuple est mort dans un tremblement de terre, et les Têtes
Plates m’ont recueillie.
    — Ton enfance a dû être encore plus pénible que

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