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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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soupir.
    Loup bondit soudain sur le rebord et se précipita vers Ayla. Il
allait sauter, quand, en équilibre instable, elle lui fit signe de se tenir
tranquille. Il recula, penaud, examina Jondalar, puis les chevaux. Il leva
alors la tête, poussa quelques jappements et finit par entonner son long
hurlement de loup.
    Bien qu’ils eussent gravi la muraille de glace et que le sol fût
à peu près plat, ils n’étaient pas tout à fait sur la surface du glacier, mais
sur une bordure de blocs de glace. Jondalar franchit un monticule de neige qui
recouvrait des blocs déchiquetés et posa enfin le pied sur le véritable
glacier. Rapide le suivit en créant un léger éboulis qui dégringola dans le
vide. Jondalar conserva la corde soigneusement attachée à sa taille pendant qu’Ayla
passait le dernier obstacle. Loup parcourut la distance en quelques bonds, suivi
de Whinney.
    Le jour se levait et le ciel s’était coloré du bleu particulier
et fugitif de l’aube pendant que des rayons illuminaient l’horizon. Ayla jeta
un coup d’œil par-dessus la muraille en se demandant comment ils avaient pu l’escalader.
Vu d’en haut, cela paraissait impossible. Lorsqu’elle se retourna, elle resta
bouche bée.
    Le soleil pointait à l’est et une lumière aveuglante illuminait
un paysage irréel. Vers l’ouest, une surface plane et déserte d’un blanc
étincelant s’étendait devant eux. La voûte d’azur était d’un bleu qu’elle n’avait
jamais vu. Le ciel avait en quelque sorte absorbé la réflexion de l’aube rouge,
le bleu-vert de la glace du glacier, et restait pourtant bleu. Mais c’était un
bleu si étrangement brillant qu’on pouvait croire qu’il irradiait lui-même
cette couleur indescriptible. Dans le lointain, il se voilait d’un ton bleu
foncé.
    Pendant que le soleil se levait à l’est, le cercle presque
parfait qui éclairait le ciel noir à leur réveil glissa lentement derrière l’horizon
à l’ouest, pâle reflet de sa gloire précédente. Rien ne brisait la splendeur du
vaste désert d’eau gelée ; nul arbre, nul rocher, nul mouvement d’aucune
sorte ne troublait la majesté de la surface uniformément polie.
    Le souffle coupé, Ayla ne trouvait pas les mots pour exprimer
son émerveillement.
    — Oh, Jondalar ! fit-elle soudain. C’est
magnifique ! Pourquoi ne m’avais-tu rien dit ? J’aurais volontiers
parcouru deux fois la distance rien que pour voir ça.
    — C’est spectaculaire, hein ? fit-il amusé par sa
réaction, mais tout aussi enthousiaste. Je ne pouvais pas te prévenir, je ne l’ai
jamais vu comme ça. Ce n’est pas toujours aussi calme, crois-moi. Le blizzard
est spectaculaire aussi. Profitons de ce temps clair pour avancer. La glace n’est
pas aussi solide qu’elle en a l’air, et avec ce ciel dégagé et ce soleil, une
crevasse peut s’ouvrir en un clin d’œil, ou une corniche peut céder.
    Ils entamèrent la traversée de la plaine de glace, précédés par
leurs ombres immenses. Avant que le soleil fût au zénith, ils transpiraient
dans leurs épaisses fourrures. Ayla enleva sa chaude pelisse.
    — Ôte-la si tu veux, mais reste bien couverte, conseilla
Jondalar. Le soleil brûle, et pas seulement d’en haut. Son reflet sur la glace
peut aussi te brûler.
    De petits cumulus se formèrent dans la matinée et à la
mi-journée le ciel était couvert de nuages. Dans l’après-midi, le vent se leva.
Quand les Voyageurs s’arrêtèrent pour faire fondre de la glace et de la neige,
Ayla fut contente de remettre sa pelisse fourrée. Le soleil était caché par les
cumulo-nimbus qui les saupoudraient de légers flocons de neige sèche. Le
glacier grandissait.
    Le plateau de glace qu’ils traversaient était né sur les cimes
des montagnes escarpées du sud. L’air humide, qui s’élevait en balayant les
hautes barrières, se condensait en gouttelettes brumeuses, et la température
décidait de la neige ou de la pluie. Les glaciers n’étaient pas le résultat d’un
froid perpétuel, mais d’une accumulation de neige d’une année sur l’autre. La
neige se transformait en couches de glace qui finissaient par s’étendre sur des
continents entiers.
    Sous les cimes des hautes montagnes méridionales, trop abruptes
pour retenir la neige, de petits bassins se formaient, des cirques nichés sur
le flanc de la montagne. De ces cirques les glaciers avaient gagné le reste du
pays. De minuscules particules d’eau s’étaient insinuées

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