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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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les
Sharamudoï. Près de leur Camp, au bord de la Rivière Mère, il y a beaucoup de
grands arbres. C’est avec ces arbres qu’ils construisent leurs bateaux. Attends
de les voir, tu n’en croiras pas tes yeux, Ayla. Ils ne traversent pas
seulement les rivières, ils voyagent dessus. Ils peuvent remonter le courant et
aussi le descendre.
    L’enthousiasme de Jondalar frappa Ayla. Maintenant qu’il avait
résolu son dilemme, il avait manifestement hâte de retrouver les Sharamudoï.
Mais Ayla ne pensait pas à cette future rencontre, l’étrange clarté qui
rougissait le ciel l’inquiétait sans qu’elle sût pourquoi. Ce mystère la
déconcertait mais ne l’effrayait pas comme les tremblements de terre, qui eux,
la terrorisaient. Ce n’était pas seulement l’ébranlement d’un sol supposé
stable qui la paniquait, mais ce phénomène avait toujours annoncé de
dramatiques changements dans sa vie.
    Un tremblement de terre l’avait arrachée à son peuple et lui
avait donné une enfance insolite dans un entourage étranger à tout ce qu’elle
avait connu. C’était un autre tremblement de terre qui avait conduit le Clan à
l’exclure, ou qui, en tout cas, avait fourni un prétexte à Broud. L’éruption
volcanique qui avait déversé sur eux une pluie de cendres semblait avoir
présagé son départ de chez les Mamutoï, quoique la décision lui eût appartenu à
elle seule. Elle ignorait le sens de ce signe dans le ciel, si jamais c’en
était un.
    — Si Creb avait été là, je suis sûre qu’il aurait vu là un
présage, dit Ayla. C’était le mog-ur le plus puissant de tous les clans, et il
aurait réfléchi et médité jusqu’à ce qu’il en découvre le sens. Mamut aussi y
aurait vu un signe. Qu’en penses-tu, Jondalar ? Est-ce un signe de... de
malheur ?
    — Euh... je n’en sais rien.
    Il hésitait à lui faire part des croyances de son peuple pour
qui ces lumières du nord, lorsqu’elles étaient rougeâtres, étaient presque
toujours un avertissement. Parfois, elles présageaient seulement un événement
important.
    — Qui suis-je pour parler des présages ? poursuivit
Jondalar. Je ne suis pas Celui Qui Sert la Mère, mais je pense que c’est un signe
encourageant.
    — Le Feu de Glace est un signe puissant, non ?
    — En principe, oui. En tout cas, nombreux sont ceux qui le
croient.
    Ayla, que l’étrange luminescence du ciel et l’incursion de l’ours
dans le campement avaient rendue fébrile, ajouta dans son infusion de camomille
un peu de racine d’ancolie et de l’armoise, sédatif assez puissant. Elle eut
tout de même du mal à trouver le sommeil. Elle se tournait et se retournait
dans sa fourrure, sûre de déranger Jondalar. Lorsqu’enfin elle sombra, son repos
fut peuplé de rêves troublants.
    Les grognements d’un ours en colère déchirèrent le
silence, les spectateurs effrayés reculèrent. Le gigantesque ours des cavernes
défonça la porte de sa cage, et s’échappa fou de rage ! Broud était debout
sur son cou, deux autres hommes s’accrochaient à sa fourrure. Soudain, l’un d’eux
tomba dans les griffes du monstre, mais son cri de douleur mourut subitement,
arrêté net par un coup de patte qui lui brisa la colonne vertébrale. Les mog-ur
ramassèrent le corps et, dignes et solennels, le transportèrent dans une
grotte. Creb, dans son manteau en peau d’ours, menait le cortège en trébuchant.
    Ayla, contemplait un liquide blanchâtre qui ruisselait dans
un bol en bois fêlé. Le liquide devenait rouge sang et s’épaississait au contact
de bandes laiteuses et lumineuses qui le traversaient en ondoyant. Une horrible
culpabilité l’étreignait. Elle avait fait quelque chose de mal. Il ne devait
pas rester de liquide dans le bol. Elle le porta à ses lèvres et le vida.
    Son champ visuel se modifia. La lumière blanchâtre émanait d’elle
à présent, elle se sentit enfler et regarder de très haut des étoiles tracer un
chemin. Les étoiles se changèrent en petites lumières clignotantes balisant la
route le long d’une grotte sans fin. A l’extrémité, une lumière rouge grandit,
grandit, aveuglante. Avec un soudain malaise, elle vit les mog-ur assis en
cercle, à moitié cachés par des stalagmites.
    Pétrifiée de peur, elle tomba dans un abysse obscur. Soudain,
elle sentit la présence de Creb, qui l’aidait, la soutenait, la calmait. Il la
guida dans un étrange voyage vers leurs origines communes, à travers l’eau
salée et

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