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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de suffocantes goulées d’air, au-dessus de terres noires plantées d’arbres
géants. Ils atterrirent et marchèrent à l’ouest d’immenses distances, vers une
grande mer salée. Au bout d’une plaine où coulait une rivière, ils arrivèrent
devant un mur abrupt où un immense surplomb recelait une faille profonde. C’était
la caverne d’un ancêtre de Creb, mais à mesure qu’ils approchaient de l’entrée,
Creb commença à disparaître.
    Tout devint brumeux, Creb s’évanouissait de plus en plus
vite, et lorsqu’il eut presque disparu, la panique s’empara d’Ayla. « Creb !
Non, ne pars pas, je t’en supplie ! » cria-t-elle. Elle fouilla le
paysage, cherchant désespérément sa trace. Alors, elle le vit au sommet d’une
colline, au-dessus de la caverne de son ancêtre, près d’un gros rocher. C’était
un bloc de pierre légèrement aplati, sur le point de basculer dans le vide,
comme gelé sur place au moment de tomber. Elle l’appela encore, mais Creb
disparut dans le rocher. Ayla était désespérée. Creb parti, elle se retrouvait
seule, accablée de douleur, sans aucun objet qu’elle pût toucher pour se
souvenir de Mog-ur, rien d’autre qu’une infinie tristesse. Soudain, elle courut,
courut le plus vite possible. Elle devait s’enfuir, s’enfuir...
    — Ayla ! Ayla ! Réveille-toi ! Criait
Jondalar en la secouant.
    — Jondalar ! (En larme, elle s’assit et se cramponna à
lui.) Il est parti, Jondalar... Oh, Jondalar !
    — Allons, allons, murmura-t-il en la serrant dans ses bras.
Tu as fait un mauvais rêve. Tu hurlais, tu gémissais. Raconte-moi, cela te fera
peut-être du bien.
    — C’était Creb. J’ai rêvé de Creb, et de la grotte du
Rassemblement du Clan, où des choses étranges se sont produites. Il m’en a
voulu longtemps après, et juste au moment où nous allions nous réconcilier, il
est mort. Nous avons eu à peine le temps de parler. Il m’a assuré que Durc
était le fils du Clan, et je n’ai jamais su ce qu’il entendait par là. J’avais
tant de choses à lui demander, et j’ai tant de questions à lui poser,
maintenant. On prétendait qu’il était le plus puissant de tous les mog-ur, et
qu’il ait été borgne et manchot effrayait tout le monde. Mais personne ne le
connaissait vraiment. Creb était bon et sage, il comprenait le monde des
esprits, et aussi le monde des humains. Dans mon rêve, je voulais lui parler,
et je crois qu’il essayait de communiquer avec moi.
    — Oui, c’est possible. Je n’ai jamais rien compris aux
rêves, avoua Jondalar. Te sens-tu mieux ?
    — Oui, ça va, maintenant. Oh, comme je voudrais savoir
interpréter les rêves !
    — Tu ne devrais pas partir seul traquer cet ours,
conseilla Ayla après le repas du matin. Tu disais toi-même qu’un ours blessé
était dangereux.
    — Je serai prudent.
    — Si je t’accompagne, nous serons vigilants à deux. De
toute façon, je ne serai pas plus en sécurité au camp si l’ours revient en ton
absence.
    — Oui, c’est vrai. Eh bien, c’est entendu, viens.
    Ils se dirigèrent vers les bois, en suivant les traces de l’ours.
Décidé à participer à la chasse, Loup s’élança et disparut dans les fourrés.
Ils avaient à peine couvert une demi-lieue qu’ils entendirent un tumulte de
grognements et de rugissements devant eux. Ils avancèrent rapidement et
tombèrent sur Loup, le poil hérissé, la tête basse, la queue entre les pattes,
qui grondait sourdement à quelque distance d’une bande de loups campés devant
la carcasse sombre de l’ours.
    — Eh bien, constata Ayla qui avait déjà engagé une sagaie
dans son propulseur, voilà un ours qui ne nous fera plus de mal.
    — Ce n’est qu’une bande de loups ! fit Jondalar qui
avait aussi préparé son arme. As-tu besoin de viande ?
    — Non, nous en avons assez, et je n’ai pas de place pour en
emporter davantage. Laissons-leur l’ours.
    — Auparavant, j’aimerais bien prendre les griffes et les
crocs, déclara Jondalar.
    — Eh bien, prends-les. Ils te reviennent de droit, c’est
toi qui as tué l’ours. Arrache-les pendant que je retiendrai les loups avec ma
fronde.
    Jondalar ne s’y serait pas aventuré tout seul. Disputer aux
loups une carcasse qu’ils revendiquaient n’était pas de tout repos, mais il se
rappelait la façon dont Ayla avait chassé les hyènes, la veille.
    — Tu es prête ? demanda-t-il en sortant son couteau.
    Lorsque Ayla commença à jeter

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