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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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ses agissements secrets.
    — Kathryn ? Vous allez bien ?
    Elle rouvrit les yeux.
    — La Vaudoise n'a pas tué Sir Walter. Ursula non plus.
    Je n'ai pas de preuves certaines, mais je ne peux les imaginer
    s'introduisant
    dans
    Ingoldby
    Hall
    pour
    empoisonner du vin. Ma conclusion repose plutôt sur la logique. Ce n'étaient que deux malheureuses, terrorisées, enfermées dans leur rêve fumeux de haine et de vengeance. Vous souvenez-vous des allusions d'Ursula à des bruits dans la nuit ?
    Elle se retourna et frappa la hache et le sac du bout de sa botte.
    — Le criminel s'en est servi pour exécuter Maltravers puis les a apportés ici, non pour les cacher mais pour compromettre ces deux pauvres femmes.
    Elle s'interrompit.

    — Elles les ont découverts et ont été prises de panique.
    On peut comprendre leur raisonnement, même s'il est tortueux. Voilà deux femmes isolées qui, non seulement, avaient envie de tuer, mais aussi en avaient les moyens.
    N'importe quel tribunal de comté les aurait jugées coupables ; elles auraient été pendues en un clin d'œil à la croisée des chemins.
    — Mais alors qui a déposé ces objets céans ?
    — Je l'ignore, Colum. J'aimerais être loin d'ici, je ne veux même pas entrer dans cette demeure.
    — J'ai inspecté le vieux pavillon de chasse, répondit Murtagh. Je n'y ai rien trouvé d'insolite. Il n'y avait que les vestiges de deux vies pitoyables. Je n'avais pas le choix, ajouta-t-il comme après coup. Kathryn, je ne l'avais vraiment pas.
    Ils regagnèrent le sentier et désentravèrent leurs chevaux.
    Kathryn attendit pendant que Colum retournait au galop à Ingoldby Hall et revenait quelques moments plus tard en compagnie de quatre soldats de Gurnell. Quand il leur eut donné ses instructions, lui et Kathryn prirent la route de Cantorbéry. Plus ils approchaient des murailles de la ville, plus les routes étaient encombrées. En fin d'après-midi, nombreux étaient les marchands qui, leurs produits écoulés, avaient hâte de revenir profiter du reste de la journée. La foule se pressait autour d'eux quand ils entrèrent dans Ridingate et empruntèrent Watling Street.

    Colum aurait voulu rentrer à Ottemelle Street mais Kathryn hésita.
    — Nous avons une autre affaire, peut-être pas aussi sanglante, du moins je l'espère, à régler à Greyfriars ! Mais d'abord, Colum, allons nous restaurer : je ne veux pas que Thomasina me fasse remarquer que je suis pâle ou maigre.
    Ils s'arrêtèrent à la Rose d'York , une auberge récemment ouverte dans une ruelle qui partait de Beercart Lane. La cuisine y était réputée. Kathryn commanda du pain aux herbes et une croustade lombarde, Colum des morceaux de faisan nappés de sauce aux pommes épicée et de la fromentée. La bière venait d'être brassée. La taveme, avec ses tables rondes essuyées avec soin, était agréable.
    Kathryn et Colum s'étaient installés près de la fenêtre qui s'ouvrait sur un petit jardin et un vivier.
    — Me direz-vous ce qui est arrivé à Greyfriars ?
    La jeune femme s'essuya la commissure des lèvres du bout du doigt.
    — C'est une surprise !
    — Vous savez donc où est le Lacrima Christi ?
    — Non.
    — Ou Laus Tibi ?
    — Non.
    — Oh, Kathryn ! s'exclama Murtagh en tapant sur la table de sa cuillère en corne.

    Le tavernier qui, installé sur un tabouret, nourrissait de miettes une belette apprivoisée, bondit mais Colum fit, de la tête, un signe de dénégation et le bonhomme se rassit.
    — Le Lacrima Christi n'est pas très loin, murmura Kathryn. Laus Tibi, lui, doit être de l'autre côté des collines, à des miles d'ici. Il se tapit sans doute en toute sécurité dans une taverne de Douvres et pèse le pour et le contre d'un séjour à l'étranger jusqu'à ce que les baillis d'Angleterre aient oublié son nom et ses traits.
    Elle se pencha et caressa la joue de Colum.
    — Je vous connais, Irlandais. Vous avez le sang chaud et parlez plus vite que vous ne le voudriez. Mais mettons donc ma théorie à l'épreuve.
    Ils achevèrent leur repas, allèrent chercher les chevaux à l'écurie et empruntèrent à pied ruelles et rues encombrées pour se rendre à Greyfriars. L'apothicaire croisait parfois un patient ou un ami de la paroisse mais, prétextant un travail urgent, ne s'arrêtait pas pour bavarder. La foule se pressait.
    Elle était surtout composée de pèlerins qui, selon la coutume, passaient la matinée dans la cathédrale et l'après-midi à admirer les autres

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