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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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ronde. Au centre de la clairière, sur un petit tertre, se
dressaient les ruines éparses d’un bâtiment de pierre.
    –  Ce
sont les vestiges d’un temple dédié au dieu Svarog, murmura Angelia.
    –  Le dragon qui sert
d’emblème à Isis…
    –  Félicitations, Walter,
vous avez une excellente mémoire.
    –  N’est-ce
pas étrange de s’appeler Isis et de choisir un dieu slave pour symbole ?
Pourquoi pas un symbole égyptien plutôt ?
    –  Vous
êtes si prosaïque ! soupira Angelia. Le dogme fondateur de l’alchimie,
celui de l’unité, est résumé par la devise latine « Omnia
ab uno et in unum omnia », « tout est en un et un est
en tout. »
    –  Ah !
Bien sûr, cela explique tout, ironisa Walter en se demandant où s’arrêteraient
les élucubrations d’Angelia.
    Il n’insista pas
cependant, trop occupé qu’il était à éviter les racines noueuses et tordues qui
serpentaient traîtreusement sur le tapis de congères. Arrivé près du tertre, il
se figea subitement.
    Au
milieu des ruines, en partie dissimulé jusque-là par des pans de murs encore
debout, s’élevait un arbre tel que Walter n’en avait jamais vu. Un arbre aux
feuilles vert émeraude luisantes et gonflées de sève, au large tronc à l’écorce
d’un brun satiné. Un arbre dont l’éclatante vigueur tranchait de manière
angoissante avec la forêt désolée qui l’entourait.
    D’un geste hésitant,
Walter passa sa main sur l’écorce lisse.
    –  C’est prodigieux,
chevrota-t-il.
    –  Il
existe des arbres semblables en Espagne et en Ecosse, commenta Angelia d’un air
blasé. Il est inutile de vous extasier ainsi.
    Elle
fit signe à Seishiro qui approcha la lanterne du sol. Sur une dalle au pied de
l’arbre, Walter reconnut le dessin du dragon illustrant les articles de
journaux parus sur la Dame Noire. Seishiro sortit de l’un de ses sacs une
pioche qu’il abattit sur la dalle. Bientôt, une ouverture béante s’ouvrit dans
le sol, révélant des marches de pierre polies par le froid qui s’enfonçaient
dans des ténèbres gelées.
    –  Où cet escalier
mène-t-il ? s’alarma Walter.
    –  Vous
le saurez en venant avec nous, rétorqua Angelia qui entreprit de descendre la
volée de marches.
    Walter
la suivit. Ce faisant, il eut l’impression de sceller un pacte avec le Diable.
Mais ne l’avait-il pas signé déjà depuis plusieurs semaines ? C’était bel
et bien lui, le fou.
    Au
bas de l’escalier se dressait une porte massive dont les coins étaient
renforcés par des équerres de métal. Dans une petite niche creusée dans le mur
sur sa gauche se trouvait un clavier de bois dont chaque touche correspondait à
une lettre d’un alphabet inconnu de Walter. Surmontant la porte, un texte
rédigé dans une langue identique à celle du clavier était gravé sur une plaque
de bronze.
    –  De
l’hébreu, déclara Angelia, répondant à la question muette de ses compagnons. Il
s’agit d’une énigme. Il faut la résoudre pour pouvoir continuer.
    –  Vous lisez
l’hébreu ? s’exclama Walter, éberlué. Tenant haut sa lampe qui jetait des
reflets mouvants sur la plaque, Angelia traduisit lentement et non sans
suffisance :
    –  « Je
ne suis ni homme, ni femme, ni hermaphrodite, ni vierge, ni adolescente, ni
vieille. Je ne suis ni prostituée, ni vertueuse, mais tout cela ensemble. Je ne
suis morte ni de faim, ni par le fer, ni par le poison, mais par toutes ces
choses à la fois. Je ne repose ni au ciel, ni sur terre, ni dans l’eau, mais
partout. »
    –  Voilà qui est
limpide ! ricana Walter.
    –  C’est
au contraire très simple, le contredit la jeune femme. Elle pressa quelques
touches du clavier puis se recula pour juger du résultat. La porte demeura
close. Contrariée, elle réitéra sa tentative. En vain.
    –  Votre hébreu est
peut-être un peu rouillé, avança Walter. Angelia lui lança un regard qui lui
ôta toute velléité de moquerie.
    –  La
pierre philosophale possède de multiples surnoms, l’un d’eux doit forcément
ouvrir la porte…
    S’ensuivit
une longue litanie de mots aux étranges sonorités qu’Angelia pianotait avec
ardeur. Walter commençait à espérer qu’elle ne trouverait jamais le bon code quand,
soudain, la porte pivota sur ses gonds, dévoilant un minuscule réduit aux murs
lambrissés d’un bois sombre.
    –  « Corne
d’abondance », c’était donc cela…
    –  Il
n’y a pas d’issue, se réjouit Walter. Nous

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