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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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décocha à Walter
un regard chargé de mépris.
    –  Vous voyez, l’encouragea
la jeune femme, c’est très facile.
    Très facile ! Mais
dans quel monde cette créature vivait-elle ?
    Dans
le sien en tout cas, les gens ne prenaient aucun plaisir à voyager sous terre
et ne franchissaient pas des précipices mortels comme ils auraient traversé
Oxford Street. Pour se divertir, ils organisaient des pique-niques à la
campagne, des excursions à la mer, des promenades en barque ou à cheval. À
l’inverse d’Angelia, les semblables de Walter n’éprouvaient pas, Dieu merci, le
besoin de risquer leur vie pour s’amuser ; ils se contentaient de
distractions inoffensives.
    –  Walter,
dépêchez-vous !
    Il déglutit, respira un
grand coup… et resta planté sur place.
    –  Avancez donc !
insista Angelia, qui commençait à s’irriter.
    Walter
quitta enfin la corniche et gagna la planche en essayant de ne pas penser à
l’abîme qui s’ouvrait sous ses pieds. Il fit un pas, deux pas, puis ses jambes
le trahirent et il se retrouva à quatre pattes, cramponné de toutes ses forces
à la planche. Au-dessous de lui flottaient une multitude de lumières rouges et
tremblantes qui semblaient vouloir l’attirer au fond du gouffre. Le sol paraissait
loin, si loin… Il ferma les yeux aussi fort qu’il le put.
    –  Walter, lâchez ce
stupide morceau de bois et venez !
    Il s’agrippa plus
fermement à la planche, l’esprit vide.
    –  Ne
m’obligez pas à venir vous chercher ! cria Angelia, dont le ton était devenu
menaçant (ce qui était bien inutile, car Walter ne pouvait avoir plus peur
qu’en cet instant).
    Il
battit péniblement des paupières, jeta un coup d’œil prudent à la jeune femme.
Les mains sur les hanches, elle le contemplait avec un curieux mélange de fureur
et d’inquiétude. Seishiro se pencha vers elle et lui adressa quelques mots à
voix basse. Elle le rabroua d’un geste, il insista. Walter ne devinait que trop
bien l’objet de leur discorde.
    Terrorisé,
il perdit la notion de ce qui l’entourait, oublia où et avec qui il se
trouvait. Seule demeurait la peur de mourir, une peur dévorante, ravageuse.
    La
planche se mit à frémir, tandis que quelqu’un progressait vers lui. Walter se
cramponna davantage, les yeux obstinément clos, essayant d’ignorer les vibrations
sous son corps. Puis une voix douce murmura à son oreille :
    –  Walter ?
    –  Hum…
    –  Avancez un peu, Walter.
Un tout petit peu à la fois…
    Angelia se pencha vers lui. Ses doigts
caressèrent les mains crispées de Walter. Il se força à rouvrir les yeux.
    –  Allez-vous en, cette
planche risque de ne pas supporter le poids de deux personnes.
    –  Je
ne pars pas sans vous, Walter.
    Elle s’adressait à lui d’un ton patient, presque
affectueux, qu’il ne lui avait jamais entendu auparavant. Un peu ragaillardi,
il respira profondément et avança de quelques pouces. Très lentement, Walter
progressa ainsi le long de la planche, encouragé à chaque seconde par la jeune
femme. Lorsqu’il fut enfin arrivé au bout, Seishiro le souleva sans ménagement
et le remit sur pied. Encore frissonnant, Walter se tourna vers Angelia et lui
prit la main. Les mots lui manquaient pour exprimer sa reconnaissance.
    –  Merci,
dit-il, éperdu de gratitude.
    Elle retira sa main comme s’il l’avait mordue.
Interloqué, Walter bredouilla :
    –  Je
suis désolé.
    –  Vous
pouvez l’être, gronda Angelia.
    Sans plus lui prêter attention, elle fit
volte-face et entama la descente de l’escalier en spirale, Seishiro sur ses
talons. Walter les regarda s’éloigner, pétrifié, puis dévala le sentier à leur
suite.
    Ils ne cessaient de s’enfoncer dans les
profondeurs de la terre, tandis qu’au-dessus d’eux l’ascenseur qu’ils avaient
emprunté devenait à peine plus gros qu’une tête d’épingle.
    Au bas du chemin se dressa enfin une porte
gigantesque à deux battants. Un dragon aussi haut qu’une maison se dessinait
sur le bois sombre.
    –  Svarog,
murmura Walter, impressionné.
    Seishiro s’avança vers l’un des battants et
tenta de le pousser, en vain.
    –  Allez
l’aider, ordonna Angelia à Walter.
    De mauvaise grâce, celui-ci alla également
s’arc-bouter contre la porte, mais les deux hommes eurent beau s’escrimer, elle
ne bougea pas d’un pouce.
    –  Cela aurait été trop
facile, soupira Angelia qui fit quelques pas en regardant autour d’elle avant de
se

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