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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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connaître ce visage, mais elle ne pouvait se rappeler où elle l’avait
vu. Sans un mot, l’inconnu lui prit la main, y glissa un objet et referma ses
doigts dessus. Puis il recula et disparut dans la pénombre sous le regard
stupéfait de la jeune femme.
    Le bruit d’une respiration saccadée mit fin à
son trouble. Elle s’élança vers Julian qui reprenait conscience.
    –  Vous
allez bien ?
    –  Je crois, oui,
répondit-il d’une voix mal assurée en massant sa tempe endolorie. Mais comment…
    –  Quelqu’un
est venu à notre secours.
    –  Quelqu’un ?
    –  J’ignore
qui il était.
    Cassandra secoua le plâtre de ses cheveux et
contempla les corps étendus à terre. Un à un, elle alla leur retirer leur
masque, prenant soin d’abord d’éloigner leur pistolet d’un coup de pied. Aucun
des assaillants ne lui était familier. Elle les fouilla également, sans plus de
résultats : hormis leurs armes, ils n’avaient sur eux aucun objet
susceptible d’aider à les identifier.
    –  Partons avant d’être
découverts, la pressa Julian lorsqu’elle eut terminé son inspection.
    Mais Cassandra ne bougea pas. Elle fixait
l’objet que lui avait remis l’Asiatique, une chevalière dont le chaton s’ornait
d’un ouroboros. Intrigué, Julian se rapprocha d’elle et laissa échapper une
exclamation de surprise.
    –  D’où
tenez-vous cette bague ?
    –  Notre sauveur me l’a
remise avant de disparaître. Chose étrange, Megan possède une bague identique à
celle-ci qu’elle a trouvée en Ecosse…
    Tandis qu’ils gagnaient le mur d’enceinte de la
propriété, elle se rappela subitement où elle avait déjà rencontré l’Asiatique.
À Londres, dans une maison située au cœur de Mayfair, deux ans plus tôt.
C’était le serviteur de sa sœur Angelia.

X
    Quelques jours après son installation dans
l’East End, Gabriel fut pour la première fois de son existence confronté à un
problème qui touchait nombre de ses contemporains dans des proportions plus ou
moins angoissantes : le manque d’argent. La petite somme qu’il avait
emportée avec lui en quittant le manoir Jamiston était presque épuisée, et le
spectre de la misère se profilait dangereusement à l’horizon. Cette situation
était pour lui inédite : il n’avait jamais eu à s’inquiéter auparavant de
détails matériels, quelqu’un se chargeant toujours de subvenir à ses besoins,
que ce fût Charles Werner ou Julian Ashcroft. Même s’il rendait de menus
services à l’orphelinat, il ne pouvait décemment dépendre financièrement de Mrs.
Brown et Victoria, dont les ressources pécuniaires étaient du reste limitées.
    Bien que fort peu généreusement pourvu par la
nature d’esprit pratique, le jeune homme finit par arriver à la conclusion
qu’il devait travailler pour gagner sa vie. Une fois cela posé néanmoins, le
problème demeurait entier. Vers quelle profession se tourner ? Gabriel
passa en revue ses diverses compétences, ce qui lui prit le temps d’un
battement de cils. Ses seuls talents se limitaient à la prostitution et au
meurtre, et il n’avait aucunement l’intention d’emprunter de nouveau l’une de
ces deux voies.
    Il
résolut de s’en ouvrir à Victoria, convaincu qu’il était que la jeune femme
avait réponse à toutes les difficultés. Celle-ci fut trop heureuse de lui être
utile.
    –  Je peux vous aider à
trouver un emploi, affirma-t-elle aussitôt que Gabriel lui eut exposé ses
préoccupations. Avant sa mort, mon père dirigeait la banque Russell. Peut-être
la connaissez-vous, elle se trouve dans King William Street, au cœur de la
Cité. Je sais qu’ils y cherchent des commis. Je suis encore en relation avec
certains des associés de mon père. Je pourrais aller les voir et parler en
votre faveur, si vous le souhaitez. Et ne vous inquiétez pas pour
l’orphelinat : nous nous adapterons à vos nouvelles contraintes.
    Gabriel s’était figé à l’évocation de Charles
Werner. Son premier mouvement fut de rejeter la proposition, mais il se
contint. S’il voulait survivre par ses propres moyens, il devait faire taire sa
répulsion et saisir la chance que lui offrait Victoria. Werner était mort,
après tout ; la banque Russell était désormais semblable à tous les autres
établissements financiers de la capitale.
    –  Vous commenceriez en bas
de l’échelle, ajouta précipitamment Victoria, se méprenant sur les raisons de
son silence, mais vous pourriez

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