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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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questions.
    Bien
sûr, elle aurait pu renoncer au Livre d’émeraude et rentrer en Angleterre,
coupant ainsi court aux plans de son père, mais elle n’en avait pas le courage.
Toujours, la promesse d’Aerith l’empêchait de se dérober. Dieu seul savait
comment, son père avait découvert sa seule faiblesse, l’unique récompense qui
pouvait l’inciter à poursuivre cette aventure jusqu’à son terme.
    Malgré tout, un poids énorme
pesait sur sa poitrine.
    Cassandra
referma la fenêtre de sa chambre et gagna le salon de l’hôtel où se trouvaient
réunis ses compagnons. Elle aperçut d’abord Jeremy, assis sur un canapé et
occupé à prendre des notes dans un grand carnet. Toujours à la poursuite de
l’article qui lui apporterait gloire et fortune, le journaliste avait
naturellement réussi à faire partie du voyage, mais son humeur était moins
joviale qu’à l’ordinaire, contrarié qu’il était d’avoir laissé Victoria seule
avec Gabriel à Londres. Non loin de lui, près de la cheminée, se tenait Julian.
Cassandra savait qu’il désapprouvait cette expédition ; elle lui était
d’autant plus reconnaissante de l’avoir accompagnée. À sa demande, en outre,
les Westbury avaient accueilli Andrew chez eux, et Cassandra avait pu quitter
l’Angleterre l’esprit relativement tranquille. Enfin, Megan et Nicholas
discutaient à voix basse dans un coin de la pièce, et le malaise de Cassandra
s’amplifia à leur vue. Elle n’aimait pas les regards qu’ils échangeaient, la
connivence qui perçait dans chacun de leurs propos, la main de Nicholas qui
s’attardait sur le bras de la jeune fille. Cassandra pressentait qu’une menace
pesait sur Megan, et elle ignorait comment l’en protéger. Pire encore, un
terrible soupçon lui était venu : et si depuis le début Nicholas
travaillait pour son père ? Il essaierait alors de voler le Livre
d’émeraude comme il l’avait fait avec la pierre philosophale.
    Cassandra
en était là de ses réflexions quand Clayton arriva en compagnie d’un homme à la
barbe broussailleuse et au regard sombre sous des sourcils épais, portant un cojoc en peau de mouton et un caciula de laine sur la tête. Faisant montre
d’une remarquable efficacité, l’inspecteur avait trouvé un guide – Lucian
Cezar, c’était son nom – qui parlait à peu près correctement l’anglais et qui,
moyennant une fortune que Julian accepta de payer, consentait à les accompagner
jusqu’au château qui effrayait si fort les autochtones.
    –  Qui
a construit cette forteresse ? lui demanda Julian, curieux d’en apprendre
davantage sur le but de leur expédition.
    –  Je
l’ignore, répondit Lucian de mauvaise grâce. Un ancien seigneur de Valachie,
les Turcs, le pape, qui sait ? Aussi loin que remontent les souvenirs des
habitants de la région, elle a toujours été là. Les rares fous qui s’y sont
aventurés n’y ont passé que quelques heures…
    Il fit en hâte le signe
de croix avant d’ajouter :
    –  Personne
ne s’y arrête jamais. Nous fouettons nos chevaux et passons sans demander notre
reste. Les gens ont peur.
    –  Mais de quoi
précisément ?
    Lucian secoua la tête et
se signa de nouveau.
    –  De la femme…
murmura-t-il avec hésitation.
    –  Quelle femme ?
intervint Clayton.
    –  Elle
vit dans ce château depuis la nuit des temps, poursuivit Lucian d’une voix à
peine intelligible. Certains l’ont vue parcourir les montagnes, à pied ou dans
une voiture attelée de chevaux noirs…
    –  À quoi
ressemble-t-elle ?
    –  Brune et pâle, elle
possède la beauté du Diable…
    Nul ne répondit, mais
tous pensaient la même chose : Isis.
    –  Dans
deux jours, nous serons le dix décembre, déclara brusquement Clayton. Le temps
presse. Allons dormir, demain sera une rude journée.

II
    La
froide nuit de décembre s’attiédissait à l’approche du jour, en même temps
qu’une clarté d’aurore empourprait l’orient. Il était presque huit heures
lorsque Cassandra et ses compagnons descendirent dans la cour de l’hôtel, une
expression déterminée sur le visage, chacun étant résolu à atteindre l’objectif
qu’il s’était fixé ; en prévision de leur périple, ils s’étaient
chaudement emmitouflés dans des pelisses et lourdement armés de pistolets et de
revolvers. Lucian était déjà là, s’entretenant avec le patron ; les deux
hommes ne cessèrent de leur jeter des coups d’œil où se mêlaient effroi

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