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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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habitation dans cette
région désolée. Un seul et sinistre lieu : le château d’Isis.
    –  Quel
endroit affreux, murmura Megan. Personne ne pourrait vivre ici sans…
    Elle
secoua la tête ; les mots lui manquaient pour exprimer sa pensée.
    Soudain,
un hurlement déchira l’air. Un hurlement sauvage, aigu, qui se prolongea
longtemps. Un autre lui succéda au bas de la route, puis un autre et encore un
autre jusqu’à ce que, apportés par le vent, ces cris parussent venir de tous
les coins du pays. Ils s’élevaient dans la nuit, lugubres, et se rapprochaient
du fiacre en l’encerclant. Affolés, les chevaux hennirent et se
cabrèrent ; Lucian n’eut pas trop de toute sa force pour les maîtriser.
    Au
premier hurlement, Jeremy, décidément très agité, avait bondi de son siège. Le
nez collé à la vitre au fond du véhicule, il donna l’alarme d’une voix
perçante :
    –  Des loups ! Nous
sommes cernés par des loups !
    S’ensuivit
un grand remue-ménage dans la voiture, chacun scrutant les ténèbres avec
anxiété pour apercevoir les prédateurs. Dans les flaques de lumière livide que
projetaient les lampes du fiacre rôdaient des silhouettes sombres, faméliques,
qui ne cessaient de gémir et de pousser des clameurs stridentes. Julian secoua
la tête en se rasseyant, contrarié.
    –  Merci
Mr. Shaw, dit-il froidement, vous avez failli nous faire tous mourir de peur.
Ce ne sont que des chiens errants.
    Megan,
qui s’était un instant imaginée mise en pièces par des loups affamés, soupira
ostensiblement en jetant un nouveau regard noir à Jeremy, tandis que Nicholas
le dévisageait avec une expression narquoise. Vexé, le journaliste se renfonça
dans son coin, décidé à ne plus piper mot jusqu’à la fin du voyage.
    Aiguillonnés
par la crainte, les chevaux avaient accéléré l’allure. Les hurlements des
chiens ne tardèrent pas à s’estomper, avant de se perdre dans les montagnes les
plus éloignées.
    La
pluie faiblissait et le fiacre continuait à monter, gravissant côte après côte.
Il progressait à présent le long d’une corniche rocheuse qui faisait office de
route. Le panorama était ponctué de dalles grises et déchiquetées, de
précipices et d’amoncellements de pierres éboulées. Des arbres rabougris
s’accrochaient tant bien que mal à la roche verdâtre. Au loin, des torrents
grondaient.
    Après
une courte descente, il sembla à Cassandra que Lucian demandait un dernier
effort à ses chevaux. Elle l’entendit leur crier des ordres, et l’attelage
atteignit à un galop forcené le sommet d’une côte.
    Cassandra
abaissa la vitre et regarda dehors. Un tourbillon de vent et de pluie l’aveugla
un instant. D’une main impatiente, elle écarta ses cheveux de ses yeux. Ce fut
alors qu’elle le vit.
    Surplombant une gorge
profonde au creux de laquelle coulait un torrent tumultueux, une immense dalle
rocheuse saillait de la montagne. Sinistre et imposant, le château reposait sur
ce promontoire naturel, cerné par les sommets dentelés des pics des Carpates.
Ses hautes tours crénelées se découpaient sur la muraille de granit. Des
fenêtres obscures ne s’échappait aucun rai de lumière. Le château paraissait
abandonné depuis une éternité.
    Une
chaussée de bois soutenue par des colonnes de pierre franchissait le précipice
et constituait l’unique lien entre la forteresse et le reste du monde.
    Lucian
descendit en hâte de son siège et tira à lui les bagages des voyageurs, sans
cesser de jeter par-dessus son épaule des coups d’œil inquiets. Les chevaux
étaient aussi nerveux que leur maître : ils tremblaient et hennissaient de
peur.
    –  Vous
voici arrivés, lança Lucian. Il vous suffît de traverser la chaussée, là-bas.
Je dois me hâter si je veux regagner Bistrita avant le coucher du soleil.
    –  Mais vous allez tuer vos
chevaux ! protesta Cassandra.
    –  Ne
vous inquiétez pas pour eux, ils sont encore plus pressés que moi de rentrer.
    De
fait, les bêtes écumantes ruaient et paraissaient de nouveau sur le point de
s’emballer.
    –  Je
reviendrai vous chercher dans deux jours comme convenu, annonça Lucian. Enfin,
si vous êtes encore vivants, ajouta-t-il d’un ton rien moins que convaincu.
Bonne chance.
    En
un instant, il était remonté sur son siège et avait saisi les rênes. D’un
claquement de son fouet, il mit en branle l’attelage qui redescendit la route
en brinquebalant bruyamment puis disparut comme

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