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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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celles d’une fillette, mais son visage n’avait
rien d’enfantin. Aerith possédait des yeux lumineux d’un brun mordoré ;
une éclatante chevelure auburn encadrait son visage aux traits délicats et sa
gorge blanche cerclée d’un modeste ruban orné d’un bouton de rose. Une telle
douceur, une telle sérénité émanaient d’elle qu’il paraissait inconcevable
qu’elle ait pu susciter une haine aussi profonde et durable que celle que lui
portait Julian.
    Ce fut elle qui rompit
la première le silence.
    –  Julian, je…
    Celui-ci
l’interrompit d’un geste brusque de la main. Il congédia les domestiques avant
de se retourner vers elle.
    –  Non,
lança-t-il durement, je ne veux rien entendre de votre bouche. Je n’arrive pas
à croire que vous ayez eu l’audace de revenir.
    –  Je
comprends votre colère, mais vous devez m’écouter. Ensuite seulement, je
disparaîtrai.
    Julian serra les poings
si fort que les jointures blanchirent.
    –  Qu’espérez-vous
trouver ici qui puisse être utile aux ennemis de l’Angleterre ? Je devrais
vous livrer immédiatement aux autorités.
    –  Je ne travaille plus
pour la Russie, le contredit-elle.
    Cassandra réprima un
mouvement de surprise. La Russie ? On était en effet loin de l’adultère.
    –  Peu
me chaut, s’impatienta Julian. Vous devez quitter Lynton Hall sur-le-champ.
    Mais
Aerith ne se laissait pas impressionner. Elle répéta, inflexible :
    –  Je ne puis partir avant
d’avoir mené à bien ma mission.
    Julian la jaugea
longuement, le visage aussi figé qu’un masque de marbre. Aerith ne baissa pas
les yeux.
    –  Vous devez écouter ce
que j’ai à vous dire.
    –  Pas
maintenant, trancha-t-il avec une violence qui ne lui était pas coutumière.
    Il
fit volte-face et se dirigea vers la porte sans plus lui prêter attention.
Gabriel voulut le suivre, mais il l’arrêta d’un ton qui ne souffrait pas de
réplique :
    –  Non, je veux être seul.
    La
main sur la poignée, il se retourna soudain et jeta un regard terrible à son
ancienne femme.
    –  Vous
ne verrez pas Laura. Si vous tentez de vous approcher d’elle, je vous jure que
je vous tuerai. Et cette fois, j’irai jusqu’au bout. Vous n’aurez plus aucun
argument pour m’en empêcher.
    Cassandra
et Gabriel le contemplèrent avec stupéfaction, tandis qu’Aerith se raidissait.
La pâleur de sa peau diaphane s’accentua, mais elle parvint à répondre
calmement :
    –  N’ayez
crainte, telle n’était pas mon intention. Du reste, ajouta-t-elle avec une
pointe d’amertume, je ne m’attendais à rien d’autre de votre part. Vous m’avez
privée de Laura dès sa naissance. Je n’ai jamais vu ma propre fille.
    –  Vous
ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même, cingla Julian avant de sortir. Jamais
vous n’avez été digne d’être sa mère.
    Lorsqu’il
fut parti, Aerith demeura sans bouger, une expression indéchiffrable sur le visage.
Puis elle déboutonna ses gants blancs et les ôta, avant de retirer lentement le
manteau à capuchon qui l’enveloppait et de le poser sur le dossier de l’un des
fauteuils Chippendale. Elle portait une robe blanche semée de boutons de rose,
dont la coupe simple soulignait la finesse de sa silhouette. Une tenue
charmante, mais guère appropriée à une expédition nocturne, jugea Cassandra qui
tentait, sans grand résultat, de cerner la personnalité de la visiteuse.
    Toujours
sereine, celle-ci fit quelques pas légers dans la pièce. Elle pivota ensuite
vers Gabriel et le dévisagea sans chercher à dissimuler son intérêt.
    –  Ainsi,
c’est vous qui m’avez remplacée auprès de Julian. Je m’étais laissé dire que
vous étiez très beau, mais les mots étaient en dessous de la réalité.
    Interloqué,
Gabriel ne répondit pas. Aerith s’approcha davantage, jusqu’à le frôler.
    –  Vous
a-t-il emmené en Italie ? murmura-t-elle à son oreille. Oui, bien sûr. Il
m’y a emmenée, moi aussi, du temps de notre mariage. Avez-vous apprécié le
Ponte Vecchio à Florence, été ému par la tombe de Cecilia Metella à Rome ?
Julian est si sentimental…
    Elle
s’exprimait d’une voix douce, mélodieuse, mais chaque mot qu’elle prononçait
blessait Gabriel aussi profondément, aussi douloureusement qu’un coup de stylet.
    Cassandra
s’en aperçut. Elle resserra les pans de son peignoir de mousseline et intervint
sèchement :
    –  Venez, Gabriel.
    Elle
le saisit par le coude et le tira vers

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