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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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Celle-ci martela le battant d’une suite de coups complexe, et une lumière
s’alluma au rez-de-chaussée de la villa. Angelia sourit.
    –  Toujours fidèle au
poste…
    –  À
qui appartient cette maison ? risqua Walter, la voyant mieux disposée.
    –  Rassurez-vous, c’est la
mienne.
    La
porte s’ouvrit à ce moment, projetant un triangle de lumière sur le sol, et la
silhouette à contre-jour d’un homme de taille moyenne s’encadra dans
l’embrasure. Le visage dans l’ombre, il s’inclina respectueusement devant
Angelia, qui l’entraîna à l’intérieur. Walter hésita un instant avant de les
suivre en refermant la porte d’entrée derrière lui.
    *
    Il
les retrouva dans le salon, une pièce richement meublée avec des draperies
pleines de colifichets et une profusion de coûteux bibelots sur les commodes et
guéridons. Les lampes à gaz, habillées de verre rose, répandaient une lumière
douce et tamisée dans la pièce. Nonchalamment assise dans une bergère à
oreilles,
    Angelia
sirotait un verre de vin, pendant que l’homme s’affairait à allumer un feu dans
la cheminée. Lorsqu’il se retourna, Walter ne put réprimer un mouvement de
surprise : l’inconnu n’était pas européen, mais asiatique. Walter n’en
avait jamais vu que sur des gravures ou des photographies, et il observa avec
curiosité le visage typé de l’homme.
    Celui-ci
lui jeta en retour un regard aussi indéchiffrable que son expression ;
puis, d’une démarche souple, il alla se poster près d’Angelia. La jeune femme
ensevelit alors l’Asiatique sous une avalanche de questions auxquelles il
répondait par des phrases laconiques. Walter ne pouvait qu’émettre des hypothèses
quant à la teneur de leur conversation dans la mesure où ils discutaient dans
une langue qui lui était inconnue. Certains mots étranges revenaient à
intervalles réguliers, comme « ané », et il lui sembla entendre à
plusieurs reprises le prénom « Cassandra », mais il n’y voyait pas
plus clair pour autant. Au bout d’un quart d’heure, Walter n’y tint plus et
alla se planter devant Angelia.
    –  Pourquoi
ne parlez-vous pas anglais ? Je ne comprends rien à ce que vous racontez
tous les deux !
    La jeune femme lui jeta
un coup d’œil apitoyé.
    –  Mais c’est le but
voyons !
    Walter
ouvrit la bouche, la referma. Que pouvait-il répondre à cela ? À court de
réparties, il se tint coi.
    –  Si
vous voulez tout savoir, poursuivit-elle obligeamment, Seishiro se demande
pourquoi vous n’êtes toujours pas mort.
    Walter
frémit. Il n’aurait su dire si Angelia était sérieuse ou bien se moquait de
lui ; en revanche, les sentiments du dénommé Seishiro à son encontre
étaient dénués d’ambiguïté : les regards hostiles qu’il lui lançait
parlaient pour lui. Walter battit donc prudemment en retraite.
    Angelia
et Seishiro parlèrent longtemps encore, l’animation de la première tranchant
avec l’impassibilité du second, et Walter finit par s’assoupir dans son
fauteuil. Il fut réveillé en sursaut par Angelia qui le secouait sans douceur.
    –  Réveillez-vous, il est
temps de partir.
    Walter la suivit dehors.
Angelia contourna la maison vers l’arrière pour déboucher sur une pente
herbeuse qui descendait vers un large cours d’eau, la Tamise sans doute. La
lumière du salon qu’ils venaient de quitter dessinait deux rectangles dorés sur
la pelouse. Seishiro ne tarda pas à reparaître, accompagné du cocher perplexe.
    –  Que se passe-t-il,
madame ?
    Angelia
lui sourit. Au même instant, un sifflement déchira l’air, suivi d’un râle
sourd, et le cocher s’effondra sur le dos, des gerbes de sang jaillissant de sa
gorge tranchée. Son poignard ruisselant à la main, Angelia recula d’un pas pour
admirer son œuvre, avant de se tourner vers Seishiro et de lui adresser un
signe de tête. Le visage toujours dénué d’expression, celui-ci s’agenouilla à
côté du cadavre et commença à l’envelopper dans un morceau de toile. Angelia
laissa choir son arme dans l’herbe, puis croisa le regard de Walter qui se
tenait non loin de là, tétanisé.
    –  Il en savait trop, je ne
pouvais pas le laisser partir vivant.
    Walter ne répondit pas.
Il avait un goût de bile dans la gorge.
    Ses
jambes refusaient de bouger, mais le monde tournait autour de lui de plus en
plus vite, et les lumières mouvantes de la maison l’emprisonnaient dans un
cercle aveuglant. Il cligna des yeux

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