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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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s’ouvrit, révélant la
silhouette imposante de Owein ap Gwyn, il brossait sa tunique qui s’était
couverte d’une pellicule de poussière dans la réserve.
    — Entre,
lui dit sombrement le chevalier.
    La
cellule, fraîche et sombre, était partagée par quelques chevaliers de haut
rang. Son mobilier était composé d’une armoire posée contre le mur, de
plusieurs tabourets dissimulés derrière un panneau en bois, d’une table et d’un
banc près de la fenêtre qui donnait, pardessus le cloître, sur un carré
d’herbe. Will se tint droit, le regard fixe, tandis que la porte se fermait
derrière lui. Il ne savait pas pourquoi Owein l’avait convoqué, mais il
espérait que ce ne serait pas trop long. S’il arrivait à polir l’armure avant les
nones, il pourrait s’entraîner une heure de plus cet après-midi. Il ne restait
plus beaucoup de temps et le tournoi approchait.
    Owein
vint se placer devant lui. Will pouvait lire le mécontentement sur le visage du
chevalier.
    — Comprends-tu
à quel point ton sort est enviable, sergent? demanda Owein avec une pointe de
colère dans la voix.
    — Pardon,
maître ?
    — Ta
position. Nombreux sont ceux de ton rang qui ne bénéficient pas de la tutelle
d’un chevalier.
    — Oui,
maître.
    — Alors,
pourquoi désobéis-tu à mes ordres ?
    Will
ne dit rien.
    — Tu
es muet ?
    — Non,
maître. Mais je ne peux pas répondre si je ne sais pas ce vous me reprochez.
    — Tu
ne sais pas ce que tu as fait ? fit Owein d’une voix encore plus dure. Alors,
c’est peut-être ta mémoire, et non ta langue, qui est déficiente. Quel est ton
premier devoir après les laudes, sergent ?
    — Aller
voir votre cheval, maître, répondit Will comprenant soudain ce qui avait dû se
passer.
    — Dans
ce cas, comment se fait-il qu’en passant devant les écuries, je me sois aperçu
qu’il n’avait pas été toiletté et que son auge était vide ?
    Après
les laudes, Will avait délaissé sa corvée pour aller inspecter la réserve, afin
d’être prêt au moment de l’initiation. La nuit dernière, il avait demandé à
l’un des sergents avec qui il partageait son dortoir de nourrir le cheval
d’Owein pour lui. Il avait dû oublier.
    — Je
suis désolé, maître, dit Will d’une voix contrite. Je me suis réveillé trop
tard.
    Il
était légèrement surpris : il lui était arrivé de faire bien pire que d’oublier
de nourrir le cheval. Il commença à se sentir mal à l’aise.
    — Combien
de fois ai-je déjà entendu cette excuse ! Pour devenir un Templier, tu dois
être prêt à faire des sacrifices et à te conformer aux règles. Tu t’entraînes à
être un soldat ! Un guerrier du Christ ! Un jour, sergent, tu seras appelé à la
guerre. Si tu n’es pas capable de suivre des ordres aujourd’hui, je ne vois pas
comment tu pourras espérer maintenir l’ordre en tant que chevalier sur un champ
de bataille. Peux-tu t’imaginer le visiteur de Paris, ou le maître de Pairaud
ici à Londres, incapables d’accomplir les tâches que leur a confiées le grand
maître Bérard, simplement parce qu’ils auraient oublié de se lever ?
    Owein fixait Will d’un regard inflexible. Comme Will ne
répondait pas, le chevalier secoua la tête avec irritation.
    — Le
tournoi n’aura lieu que dans un mois. Je songe à t’empêcher de t’y inscrire.
    Will
le regarda un long moment, réfléchissant à toute vitesse, puis il poussa un
léger soupir de soulagement. Son maître ne l’exclurait pas du concours : il
avait envie de le voir gagner. C’était une menace en l’air.
    Owein
étudia le grand garçon noueux dont la tunique était recouverte de poussière et
qui se tenait droit, dans une attitude de défi. Ses cheveux noirs étaient
rabattus sur son front et des mèches lui tombaient dans les yeux. Il y avait
une maturité presque adulte dans ce visage long et anguleux, et Owein était
frappé de constater à quel point le garçon commençait à ressembler à son père.
Il savait que la colère et les menaces ne serviraient à rien. Probablement,
pensa-t-il légèrement chagriné, parce qu’il ne pouvait pas rester longtemps
furieux contre lui, ni recourir aux punitions plus brutales employées par les
autres chevaliers.
    Il
jeta un coup d’œil vers le panneau en bois, puis revint à Will. Au bout d’un
moment, il se tourna vers la fenêtre afin de prendre le temps de réfléchir.
    Avec
le silence, le sentiment de malaise de Will revint. Il avait rarement vu Owein
si

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