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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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chevalier, s’attendant à voir Gilles et les dominicains,
mais il n’y avait personne d’autre dans le cimetière.
    — Je
savais que vous enverriez votre homme de main voler le livre au troubadour,
mais je dois dire que je ne m’attendais pas à ce que vous vous serviez d’une
domestique. Vous deviez vraiment être désespéré.
    Nicolas
jeta un œil au cadavre de Hasan.
    — J’ai
entendu dire qu’on avait retrouvé un Sarrasin assassiné la nuit dernière. Et
comme votre larbin n’est pas revenu à la commanderie, je me suis douté qu’il
s’agissait de lui. C’est bien dommage, je voulais l’utiliser comme une preuve
de votre corruption. Il n’est pas chrétien, n’est-ce pas, Everard ?
    — Qu’est-ce
que ça veut dire, frère ? demanda Everard.
    Le
prêtre essayait de paraître outragé mais la crainte transpirait dans sa voix.
    — Je
ne suis pas votre frère. Donnez-moi le livre.
    Nicolas
visait toujours la gorge d’Everard avec le carreau de son arbalète.
    — Je
ne vous le redemanderai pas.
    Les
yeux d’Everard se portèrent lentement sur l’arme.
    — Mon
Dieu, c’était vous, n’est-ce pas ? demanda-t-il, le souffle court. Vous avez
forcé Rulli à dérober le livre dans les coffres, puis vous l’avez tué ? C’est
pour cela que vous êtes seul. Vous n’êtes là ni pour le visiteur ni pour les
dominicains. Vous n’êtes ici que pour vous-même.
    Baissant
les yeux, Will aperçut soudain la poignée de la dague plantée dans le corps de
Hasan. Profitant de ce que les deux hommes se regardaient fixement, il
s’approcha discrètement de la tombe.
    — Le
clerc serait resté en vie, dit Nicolas, si Hasan n’était pas intervenu. Mais je
ne pouvais pas le laisser révéler mon identité.
    — Comment
connaissez-vous l’existence du livre? demanda Everard.
    — J’ai
parlé à certains des hommes qui sont partis de votre groupe après la
disparition d’Armand. Je sais tout de vous, Everard. Vos secrets, ce que vous
avez fait, tout.
    — Vous
étiez là depuis tout ce temps ? Comme un serpent près du nid...
    La
voix d’Everard était basse, mais ses yeux fixaient toujours l’arbalète.
    — J’attends
ce moment depuis plus de sept ans. Depuis que j’ai quitté mon foyer et que je
suis venu ici prendre cet ignoble manteau.
    Les
yeux de Nicolas étaient pleins d’une hargne vengeresse.
    — Il
aura fallu du temps pour que justice soit faite, mais plus rien ne s’y oppose
désormais. Cela fait trop longtemps que le Temple et ses chefs se cachent
derrière le pape. Quand il verra ce que vous faites pendant vos initiations,
quand il verra de quelles hérésies votre code secret est rempli, il sera bien
obligé de vous détruire. Jusqu’au dernier.
    Le
triomphe et la rage empourpraient le visage au teint hâlé du chevalier.
    — Vous
êtes un homme de lettres, Everard. Je suis sûr que vous connaissez l’histoire
de David et Goliath ?
    Everard
ne répondit pas.
    — Vous
savez qu’avec une seule petite pierre, David abat la bête en face de lui. Grâce
à ce simple livre, j’imiterai son exemple et je détruirai le Temple. Toute sa
puissance n’y pourra rien.
    Will
continuait à s’approcher de la tombe, centimètre après centimètre.
    — Pourquoi
faites-vous ça? Qui êtes-vous?
    — Je
suis l’un des hommes que votre Ordre a trahi en Acre. L’un de ceux que vous et
les vôtres, sous le commandement de ce bâtard d’Armand, avez assiégé dans la
citadelle en refusant de laisser entrer quoi que ce soit, ni eau ni nourriture,
de même que vous n’avez laissé sortir personne, même les malades et les
mourants. Je suis chevalier de l’ordre de Saint-Jean. Et je vais précipiter
votre chute.
    Will
regardait le chevalier. Il se souvenait comment celui-ci avait si facilement
retourné la situation dans laquelle il s’était fourré avec l’Hospitalier ivre,
quelques mois plus tôt.
    — Avec
d’autres, j’ai demandé à Armand d’arrêter cette folie, plaida Everard. Nous
avons essayé, croyez-moi. Ce qu’Armand a fait est inexcusable, oui, mais nous
n’y sommes pour rien.
    — Vous
avez essayé? Pendant que vous essayiez,
    Everard,
je regardais mes amis et mes frères mourir à cause de blessures ou de maladies
qui auraient pu être soignées. Nous avons supplié les Templiers de laisser la
nourriture et les médicaments entrer dans la citadelle. Ils ont refusé. Ils
n’ont même pas voulu ouvrir leurs lignes pour nous permettre d’enterrer les
morts. Pendant

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