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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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pourraient se rapprocher suffisamment et actionner le trébuchet
contre l’ennemi sans être à portée de tir.
    — C’étaient
des Sarrasins ? demanda Will avec un demi-sourire.
    — Non.
Un groupe de sergents du Temple venus les aider à descendre la cargaison du
bateau. Il dit que ça ne rate pas, chaque fois c’est la même chose. La moitié
des hommes croient qu’ils débarquent en pleine guerre.
    Une
heure plus tard, Will et Robert étaient à bord d’une des deux chaloupes du
Faucon qui emmenaient les chevaliers à terre. Simon et Everard étaient dans
l’autre. Les navires de guerre, les huissiers et la barge avaient jeté l’ancre
avant de passer la digue, au milieu des autres bateaux trop grands pour entrer
dans le port. Les bateaux marchands s’y entassaient déjà tellement qu’il n’y
avait plus de place pour de gros bâtiments. Assis à côté de Robert à l’arrière
de la chaloupe, Will regarda l’une des plus vieilles cités du monde se révéler
lentement à lui.
    L’après-midi
touchait à sa fin et les murs d’Acre, avec ses tours qui s’élevaient à
intervalles réguliers, semblaient baigner dans une lumière mordorée et
resplendissante. Des immeubles en bois, en pierre ou en argile bordaient le
port. Au-delà des portes de la ville, derrière une place de marché bondée dont
Will percevait le brouhaha, se dressaient des dômes d’églises, des tours
imposantes et d’élégantes flèches. Il ne pouvait voir le reste de la ville à
cause des murs qui l’entouraient, mais elle lui semblait opulente et puissante.
    — Qu’est-ce
que c’est ? demanda-t-il à l’un des officiers du Faucon, un vieux vétéran né
dans la ville.
    Il
pointait du doigt une enceinte énorme qui longeait le rivage de la mer avant de
prendre un virage serré vers l’intérieur de la ville. De grandes tours
s’élevaient au-dessus. L’une d’elles, du côté de la ville, était couronnée de
quatre tourelles dont le pinacle semblait être en or. À l’intérieur de cette
vaste enceinte, il pouvait voir aussi la flèche d’une église et les toits de
plusieurs structures en pierre.
    — Ça,
répondit le vétéran en se tournant dans la direction qu’il lui indiquait, c’est
notre commanderie.
    Will
resta muet de stupeur. La commanderie ressemblait à une version miniature de la
ville elle-même : immaculée, impérieuse, magnifique.
    La
chaloupe aborda le rivage et les rameurs sautèrent dans l’eau pour tirer le
bateau sur le sable. Le marché que Will avait aperçu depuis la baie accueillait
une foule bruyante. Il était tenu par les Pisans, lui expliqua le vétéran. Il y
en avait d’autres, appartenant aux Vénitiens, aux Lombards et aux Germains,
chacun possédant en ville ses propres quartiers qui étaient comme des États
séparés avec leurs propres lois, leurs propres églises et leurs propres
souverains. Comme s’ils avaient découpé un morceau de leur patrie pour le
coller sur cette bande de terre, avait un jour dit le roi. Il y avait
vingt-sept quartiers au total : Montmusard, au-delà des murs nord, là où le
gros de la population habitait et travaillait ; Saint-André, où la noblesse
franque locale vivait, nombre d’entre eux s’étant réfugiés en Acre après la
chute de Jérusalem; le quartier juif ; le quartier du Patriarche, et d’autres
encore.
    Will
essaya de prêter attention à ce que lui expliquait le vétéran pendant qu’ils
remontaient la plage derrière le capitaine, mais ses yeux lui racontaient une
autre histoire, plus intime, et il avait du mal à se concentrer.
    — Will
!
    Simon
pressait le pas malgré le sable, les joues rougies par l’effort. Il était suivi
par des sergents et des hommes d’équipage de la seconde chaloupe.
    — Tu
les as vus ? Regarde !
    Will
suivit la direction indiquée par Simon. Sur le marché se trouvaient les animaux
les plus bizarres qu’il eût jamais vus. Ils étaient plus grands que des
chevaux, de couleur beige, avec de longs cous et des espèces de bosses sur le
dos. Un petit attroupement s’était formé sur le mur, les gens délaissant leur
occupation au marché pour observer les chevaliers qui débarquaient. D’autres
venaient flâner là quelques instants, jetaient un coup d’œil rapide aux
chevaliers, puis s’en retournaient, davantage intéressés par les affaires.
    La
première chose qui captiva Will, ce fut les vêtements de la foule. Non
seulement ils étaient beaucoup plus élégants que les

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