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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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faisait attraper. Parvenu à
l’entrée d’un passage puant l’urine et les légumes pourris, il s’arrêta. Deux
hommes sortirent de la maison derrière lui, une chope à la main. Sur la porte
de ce qui devait être une taverne on discernait une peinture, une sorte de
mouton jaune dans un champ bleu-vert. La cloche se tut brusquement.
    Will
cria en sentant une main l’empoigner fermement par l’épaule et le tirer sans
ménagement dans le passage. Il lutta, se débattit comme un diable, mais la
poigne qui le tenait était trop puissante pour qu’il puisse se dégager. Il fut
plaqué dos au mur contre une maison. Alors qu’il essayait de s’enfuir, il
sentit sur sa gorge quelque chose de froid et de dur. Will regarda l’homme qui
tenait la dague. Dans la faible lumière du passage, les yeux de Hasan
brillaient d’un éclat tranchant.

 
    Chapitre 11
    Al-Salihiyya, Égypte
     
    23 octobre 1260 après
J.-C.
     
    Baybars
pénétra sous la tente, suivi par deux serviteurs portant un plateau chargé de
fruits et d’une cruche de koumys. Omar était assis sur l’une des couches
installées sur un vaste tapis au centre duquel se trouvait un coffre. En dehors
de ces quelques meubles et d’un brasero qui servait à la fois de chauffage et
d’éclairage, la tente était vide.
    L’armée
était arrivée tard dans la soirée à al-Salihiyya. Le roulement des tambours
avait éveillé la population avant même qu’ils n’atteignent les murs de la cité.
Située à environ huit lieues du Caire, la ville avait été construite douze ans
plus tôt par le sultan Ayyoub afin que l’armée dispose d’un camp de repos quand
elle revenait de Palestine. Elle n’était habitée que par une garnison de
soldats et quelques fermiers avec leurs familles. En entendant les tambours,
ils étaient tous sortis de leur lit pour préparer des ravitaillements. Les
Mamelouks avaient dressé le camp contre le mur d’enceinte, sur une plaine
herbeuse que la lune recouvrait d’une lueur argentée.
    Comparé
au remue-ménage qui régnait dehors, le dépouillement de la tente avait quelque
chose d’agréable : il semblait à Baybars qu’il reflétait la clarté de son
propre esprit. Qutuz et ses généraux avaient ordonné que leurs pavillons soient
dressés de manière habituelle, mais Baybars n’était pas préoccupé par son
confort. Tout en défaisant la boucle de sa ceinture, il fit un signe de tête à
Omar.
    — Où
est Kalawun ?
    — Il
nous rejoint dès que possible, émir. Il est...
    Omar
s’interrompit et fixa un regard interrogateur sur les deux serviteurs. Baybars
leur ordonna de s’en aller.
    Tandis
qu’ils déposaient la nourriture et se retiraient, il sortit son sabre et le
posa sur le tapis. Puis il réprima un bâillement et se passa la main dans les
cheveux. Cela faisait trois heures qu’il supervisait les préparatifs du
campement et il était plus de minuit. Les neuf jours de marche à travers le
Sinaï, sous un soleil de plomb, l’avaient épuisé. Il avait l’impression que sa
peau était en ébullition.
    — Tu
devrais manger quelque chose, dit doucement Omar.
    Il
regarda les figues et les quartiers d’orange d’un air dégoûté.
    — Je
n’ai pas faim du tout.
    Néanmoins,
il saisit un verre de koumys et le vida d’un trait.
    — Kalawun
a réuni les derniers généraux, dit Omar avec un léger sourire. Ils devraient se
rallier à nous sans problème. Je crois qu’il aime son nouveau rôle.
    — Il
sait se montrer persuasif, répondit Baybars en reposant sa coupe. Quand il
parle, les hommes l’écoutent.
    Cette
qualité impressionnait toujours Baybars, qui en était totalement dépourvu.
Depuis le temps qu’il était habitué à donner des ordres et à être obéi, le ton
de sa voix était devenu sec et cassant.
    Kalawun
entrait justement dans la tente.
    — Émir,
dit-il en saluant Baybars.
    — Comment
s’est passée la négociation avec les généraux ?
    — Je
viens de discuter avec deux d’entre eux. Ils ne t’empêcheront pas de prendre le
trône, une fois le sultan mort. Pour eux, tu es le meilleur candidat.
    Baybars
eut un sourire blasé.
    — Combien
leur loyauté a-t-elle coûté ?
    — Une
goutte d’eau dans l’océan des trésors qui t’attendent à la Citadelle.
    Kalawun
retourna près de l’entrée et en ouvrit les battants.
    — J’ai
trouvé quelque chose qui t’appartient, émir.
    Khadir
pénétra à sa suite dans la tente. La robe du devin était trempée et il

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