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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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pied de la paillasse.
    — N’en
parlons pas, dans ce cas.
    Will
leva la tête.
    — Pourquoi
est-ce qu’il me blâme ?
    — Qui
donc ?
    — Garin.
Il dit que c’est ma faute si son oncle est mort.
    — Ma
mère est morte quand j’étais jeune, répondit Robert. Pendant un temps, mon père
a rejeté la faute sur tout le monde, mais personne n’était responsable. Elle
était malade. Il n’y avait rien à faire.
    — Jacques
n’est pas mort dans son lit. Il y a forcément un responsable.
    Will
se rallongea et fixa le plafond.
    — Peut-être
que c’est moi, ajouta-t-il.
    Robert
se tourna vers lui et posa son coude sur le lit, la tête appuyée sur sa main.
    — Et
comment ça ?
    — Parfois,
je voulais que Jacques paye pour ce qu’il faisait subir à Garin. Peut-être que
c’est mon souhait qui a été exaucé.
    Will
passa un doigt sur ses phalanges meurtries. Robert fit un signe de la tête en
les voyant.
    — Est-ce
que quelqu’un porte sur le visage des marques qui correspondent à celles que tu
as sur la main ?
    — Garin.
    — Pourquoi
vous êtes-vous battus ?
    — II.
a dit quelque chose à propos de ma sœur, répondit Will en se redressant. Il
n’aurait pas dû parler de ça.
    Robert
attendit la suite en silence.
    — J’ai
tué ma sœur, avoua soudain Will.
    Les
mots semblaient avoir une présence tangible dans
    la
chambre. Will attendait que Robert remarque leurs formes sombres et
tourmentées, prêtes à surgir d’un coin de la pièce.
    — Pourquoi
? demanda finalement le sergent.
    Mais
Will ne paraissait pas désireux de s’expliquer.
    — Comment
est-elle morte? demanda doucement Robert.
    — Mon
père disait que c’était son ange. Il avait l’habitude de lui rapporter des
rubans d’Édimbourg. Il pouvait passer des heures à la regarder jouer.
    Will
remonta les genoux contre sa poitrine.
    — Mais
Mary n’avait rien d’un ange. Elle volait sans cesse du pain dans la cuisine, et
ensuite elle m’accusait. Ou alors elle laissait la porte du poulailler ouverte
et elle écrasait les œufs, ou bien elle boudait parce que quelqu’un lui
demandait de faire quelque chose. Je me rappelle avoir souhaité qu’elle
disparaisse. Pas qu’elle meure, non, mais qu’on la perde d’une manière ou d’une
autre. Je ne le pensais pas vraiment.
    Will
fixait Robert avec intensité.
    — C’est
arrivé l’été juste avant que j’entre au Nouveau Temple. Mon père était parti à
Balantrodoch. J’avais décidé de me rendre au lac pour finir le bateau que nous
avions commencé à construire. Nous devions l’utiliser pour aller à la pêche. Je
voulais lui faire la surprise quand il reviendrait. Mary m’a suivi. Je lui ai
dit que je ne voulais pas d’elle, qu’elle passerait son temps dans mes pattes,
mais elle a continué à me suivre. Nous sommes arrivés au lac et je me suis mis
au travail. Il faisait chaud. Bien entendu, Mary s’ennuyait, alors je l’ai
envoyée ramasser des coquillages. J’avais prévu de passer la journée à
travailler sur le bateau, mais Mary a commencé à dire qu’elle voulait rentrer.
Quand je lui ai répondu de s’en aller, elle a prétendu qu’elle ne connaissait
pas le chemin. Il y avait des bois de l’autre côté du lac. J’y suis allé pour
trouver des branches susceptibles de servir de rames. Mary m’a accompagné. Elle
n’arrêtait pas de répéter que notre père préférerait cent mille fois les
coquillages qu’elle avait ramassés au bateau idiot que je fabriquais.
    Will
se prit la tête entre les mains.
    — On
est arrivés sur des rochers, au bord de l’eau. Mary a dit... Je n’arrive plus à
me souvenir, mais elle a dit quelque chose et puis elle m’a jeté les
coquillages dessus et je suis devenu furieux. Alors, je l’ai poussée. Je ne
pensais pas la pousser si fort. Elle est tombée dans l’eau et sa tête a cogné contre
un rocher. J’ai sauté mais...
    Will
secoua la tête.
    — Je
l’ai prise dans mes bras et l’ai ramenée à la maison. C’était à des kilomètres
et elle était lourde. Je lui parlais sans arrêt, je lui demandais de me
répondre mais elle avait perdu conscience. Mon père était à la maison. Quand je
suis arrivé, il était dans la cour, à porter un seau d’eau pour son bain. Il
m’a vu et il a souri en me saluant de la main. Et puis il a vu Mary. Il a lâché
le seau et a couru vers nous.
    Will
avala sa salive en se souvenant des cris de détresse qu’avait poussés son père
en berçant sa fille

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