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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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mieux
un chef de guerre, un pillard ayant à peine accédé à un rang lui permettant
tout juste d’être reçu.
    Arslan et lui descendirent de selle et laissèrent les
Olkhunuts emmener leurs chevaux et leurs arcs. Koke était devenu un homme
depuis leur dernière rencontre et Temüdjin nota avec intérêt que les féaux du
khan laissèrent son cousin entrer dans la tente après qu’il leur eut simplement
murmuré quelques mots. Son statut s’était élevé et Temüdjin se demanda quel
service il avait rendu au khan des Olkhunuts.
    Comme Koke n’était pas revenu au bout d’un moment, Temüdjin
se rappela le passé avec un rire qui fit sursauter Arslan.
    — Ils me font toujours attendre, ces gens, dit-il. Mais
j’ai de la patience, n’est-ce pas, Arslan ? Je supporte leurs insultes
avec humilité.
    Ce n’était cependant pas l’amusement qui faisait étinceler
ses yeux. Le calme que le forgeron avait observé chez son khan était mis à rude
épreuve. Bien qu’il n’en montrât aucun signe, Arslan craignait qu’ils ne se
fassent tous deux tuer pour un mot imprudent.
    — Tu honores ton père par cette maîtrise de toi, dit-il
à voix basse. Ce n’est pas une faiblesse, c’est une force.
    Temüdjin lui lança un regard aigu mais les mots parurent le
rasséréner. Arslan se garda de laisser voir la moindre trace de soulagement. Malgré
toutes ses capacités, Temüdjin n’avait que dix-huit ans. Le forgeron devait
reconnaître que Temüdjin avait bien choisi son compagnon de voyage. Ils s’étaient
mis dans une situation extrêmement périlleuse et Temüdjin était aussi ombrageux
que n’importe quel jeune homme ayant récemment accédé au rang de chef. Arslan
se prépara à être la force apaisante dont Temüdjin avait su qu’il aurait besoin.
    Koke revint au bout d’une éternité, chacun de ses gestes
empreint de raideur et de dédain.
    — Le seigneur Sansar accepte de vous recevoir, mais
vous devez vous défaire de vos armes, annonça-t-il.
    Temüdjin ouvrait la bouche pour protester quand Arslan
détacha son fourreau et fit claquer la poignée de son sabre dans la paume
ouverte de Koke.
    — Prends soin de cette lame, mon garçon, dit le
forgeron. De ta vie, tu n’en verras pas d’autre de cette qualité.
    Koke s’apprêtait à vérifier l’équilibre de l’arme mais Temüdjin
l’en empêcha en lui mettant dans les bras le second sabre d’Arslan. L’Olkhunut
ne put que le prendre.
    À l’entrée de la tente du khan, Arslan leva les bras pour
permettre au guerrier qui y était posté de le fouiller. Il n’y avait rien de
soumis dans l’attitude du forgeron, qui rappelait plutôt à Temüdjin l’immobilité
du serpent prêt à frapper. Le garde dut le sentir aussi et il palpa le moindre
pouce du corps de l’étranger, y compris ses chevilles.
    Ne pouvant moins faire, Temüdjin subit la fouille, impassible,
bien que la colère commençât à bouillonner en lui. Il n’arriverait jamais à
aimer ces hommes, même s’il rêvait de rassembler toutes les tribus de la steppe
en une seule. Quand il réaliserait ce rêve, les Olkhunuts n’en feraient pas
partie, à moins d’avoir été purifiés au préalable.
    Lorsqu’il pénétra dans la tente, il revécut instantanément
le moment où il avait appris la blessure de son père. Le plancher de bois ciré
n’avait pas changé et Sansar lui-même semblait avoir été épargné par le passage
des ans.
    Le khan des Olkhunuts demeura assis et les regarda approcher,
une lueur amusée dans ses yeux sombres.
    — Je suis honoré d’être admis dans ta yourte, seigneur,
déclara Temüdjin.
    Sansar sourit, sa peau se froissant comme un parchemin.
    — Je ne pensais pas te revoir, dit-il. La mort de ton
père a été une perte pour toutes les tribus.
    — Ceux qui l’ont trahi le paieront au prix fort.
    Sansar se pencha en avant sur son siège, comme s’il
attendait la suite. Lorsque le silence devint gênant, il sourit de nouveau.
    — J’ai entendu parler de tes razzias dans le Nord. Tu
te fais un nom. Je crois… oui, je crois que ton père serait fier de toi.
    Ne sachant comment réagir, Temüdjin baissa les yeux.
    — Mais tu n’es pas venu pour te vanter de quelques
escarmouches, j’en suis sûr, poursuivit Sansar.
    Son ton malveillant mit les nerfs de Temüdjin à vif, mais il
répondit calmement :
    — Je suis venu pour ce que tu m’as promis.
    Sansar feignit un instant d’être dérouté.
    — La fille ? Mais tu

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