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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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étais alors un fils de khan
qui devait hériter des Loups. Cette histoire a été racontée, elle est finie.
    — Pas tout à fait.
    Sansar battit lentement des cils. Il prenait manifestement
plaisir à la scène et Temüdjin se demanda si le khan le laisserait repartir
vivant. Il y avait deux guerriers dans la tente, tous deux armés. Koke se
tenait sur le côté, la tête baissée. Un coup d’œil suffit à Temüdjin pour voir
qu’il lui reprendrait facilement les sabres d’Arslan. Son cousin était toujours
un imbécile.
    Le jeune khan se força à se détendre. Il n’était pas venu
pour mourir dans cette yourte. Il avait vu Arslan tuer de ses mains nues et ils
parviendraient sûrement à venir à bout des deux guerriers. Mais quand les
autres se rueraient dans la tente, ce serait la fin. Temüdjin renonça : Sansar
ne valait pas qu’il perde sa vie. Ni maintenant ni jamais.
    — La parole des Olkhunuts n’aurait donc aucune valeur ?
    Sansar prit une longue inspiration, laissa l’air ressortir
en sifflant. Ses gardes portèrent la main à la poignée de leur sabre.
    — Seul un jeune écervelé insouciant de sa vie peut se
risquer à m’insulter dans ma tente.
    Il se tourna vers Koke, parut s’intéresser aux sabres qu’il
tenait dans les bras.
    — Que pourrait offrir un simple pillard contre une
femme des Olkhunuts ?
    Arslan s’efforça de contenir son indignation. Ces sabres étaient
tout ce qu’ils avaient à offrir. Le sien, il le portait depuis plus de dix ans
et c’était le meilleur qu’il eût jamais forgé. Un instant, il se demanda si Temüdjin
avait su dès le début qu’il y aurait un prix à payer et avait préféré ne pas l’en
avertir.
    Temüdjin ne répondit pas immédiatement. Les guerriers
encadrant Sansar l’observaient comme un homme observe un chien dangereux, attendant
qu’il découvre les crocs pour l’abattre.
    Le jeune khan n’avait pas le choix et il ne se tourna pas
vers Arslan pour obtenir son accord.
    — Je t’offre une lame parfaite forgée par un homme sans
égal dans toutes les tribus. Non pas en paiement mais pour honorer le peuple de
ma mère.
    Sansar inclina la tête, fit signe à Koke d’approcher. Retenant
un sourire, le cousin lui tendit les deux sabres.
    — J’ai le choix, on dirait.
    Ravalant sa colère, Temüdjin regarda le khan promener les
doigts sur les poignées sculptées, l’os et le cuivre. Temüdjin ne put s’empêcher
de penser au sabre de son père, le premier qu’on lui avait pris. Il se rappela
la promesse qu’il avait faite à Kachium et à Khasar.
    — Il me faudrait en plus deux autres femmes pour mes
frères, dit-il.
    Sansar haussa les épaules, dégaina le sabre d’Arslan et l’approcha
de ses yeux pour l’examiner sur toute sa longueur.
    — Si tu me fais cadeau des deux, j’accéderai à ta
requête, Temüdjin. Nous avons trop de femmes dans nos yourtes. Prends la fille
de Sholoi si elle veut de toi. Elle est une épine dans notre flanc depuis trop
longtemps. Ainsi, personne ne pourra accuser les Olkhunuts de ne pas tenir
parole.
    — Et deux de plus ? insista Temüdjin. Jeunes et
fortes ?
    Sansar le regarda longuement, posa les deux armes sur ses cuisses,
finit par acquiescer, à contrecœur.
    — En souvenir de ton père, je te donnerai deux filles
des Olkhunuts. Elles renforceront ta lignée.
    Temüdjin aurait aimé lui serrer la gorge mais il inclina la
tête et Sansar sourit.
    Les mains osseuses du khan continuèrent à caresser les
magnifiques sabres et son regard devint lointain, comme s’il avait oublié les deux
hommes qui se tenaient devant lui. D’un geste détaché, il demanda à en être
débarrassé et les guerriers les firent sortir.
    Voyant le visage d’Arslan crispé par la colère, Temüdjin lui
posa la main sur le poignet, sentit la force qui s’agitait en lui.
    — C’est un cadeau plus grand que tu ne penses, dit le
forgeron.
    Temüdjin secoua la tête tandis que Koke sortait derrière eux,
les mains vides.
    — Un sabre n’est qu’un sabre, déclara-t-il. Tu en feras
de meilleurs encore pour chacun de nous.
    Il se tourna vers Koke.
    — Mène-moi à elle, cousin.
     
     
    Si les Olkhunuts avaient voyagé loin pendant les années
écoulées depuis la dernière fois que Temüdjin s’était tenu dans leur camp, le
rang de Sholoi et de sa famille était apparemment resté le même. Koke conduisit
les deux hommes à la tente minable et raccommodée dont Temüdjin avait gardé

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